Renaissance ?

L’espoir et la confiance reviennent. C’est ce que traduisent ces deux superbes résultats obtenus au détriment de deux ténors du football africain.
Le football a une fois de plus fait sortir l’Algérie entière de sa léthargie. Il a fallu que onze gars, de vert vêtus, fassent plier l’échine à l’éternelle rivale, sportivement s’entend, l’Égypte, pour que la liesse emplisse toutes les chaumières et les rues du pays. Rapidement, les esprits se sont remémoré les exploits des Belloumi, Madjer et autre Assad, qui avaient émerveillé le monde un certain été 1982 sur les terrains espagnols. Une fois cette génération disparue, il n’y avait plus rien à se mettre sous la dent à l’exception de la CAN 90 à Alger et les victoires de la JS Kabylie en coupes africaines des clubs.
Le football national, moribond, alignait les contre-performances et touchait le fond de l’abîme. L’équipe nationale n’était plus cette terreur des stades tant crainte sur tous les terrains d’Afrique. Pis, elle se faisait même humilier parfois, glissant au fin fond du classement de la Fédération internationale de football association (Fifa). Cette descente aux enfers n’incombe pas aux seuls joueurs qui auraient subitement perdu leur génie.
L’État, de par son absence sur le plan logistique, a précipité la chute de cette discipline et, inévitablement, celle de toutes les autres car le football en constituait la locomotive. Même les tentatives du secteur privé de pallier l’absence des pouvoirs publics dans ce domaine ont été atrophiées par des lois inadaptées aux exigences du sponsoring et du sport moderne. Un cri de détresse est alors lancé par le mouvement sportif national pour sauver un secteur à l’agonie. Des fonds sont rapidement débloqués.
L’espoir et la confiance reviennent. C’est ce que traduisent ces deux superbes résultats obtenus au détriment de deux ténors du football africain. Aujourd’hui, les Algériens sont aux anges. Ils veulent d’autres succès. Ceux-ci ne suivront que si l’effort est soutenu, car cette équipe d’Algérie a besoin davantage de travail et de moyens pour retrouver son lustre d’antan. Elle a, certes, fait douter les Lions indomptables et terrasser les Pharaons, grâce à sa solidarité et à son énergie du désespoir. Sousse aura, certes, constitué la renaissance du football algérien. Il appartient désormais à l’État d’assumer son rôle afin de mettre cette équipe dans des conditions idéales pour d’autres victoires.
K. A.