L’Aïd avec les Verts

Notre reporter a passé la fête avec la sélection nationale

Les joueurs et l’encadrement ont passé des moments mémorables à Sousse. Chronique d’un Aïd pas comme les autres.
Vêtue d’un “kamis� blanc comme neige et arborant une “chachia� mecquoise, Djamel Belmadi, le capitaine de l’équipe nationale, avance à pas sûrs vers l’entrée de la mosquée Akouda de Sousse en cette matinée glaciale de l’aïd. Derrière le “guide� d’un jour, le président de la FAF, Raouraoua, les coachs nationaux, Saâdane, Charref et Cheradi, les joueurs Mamouni, Zafour, Arribi, Achiou, Gaouaoui, Mezaïr pour ne citer que ceux-là accourent pour se débarrasser de leurs chaussures et entrer sur la pointe des pieds à la salle de prière au milieu d’une centaine de fidèles, visiblement interloqués par ces “têtes� déjà vues à la télé. La majorité de la délégation préfère rejoindre le fond de la salle pour ne pas perturber le reste des fidèles. Les verts arrivent à temps pour la prière de l’aïd avant de prêter une oreille attentive au prêche d’un sexagénaire très serein, professant la parole de Dieu en ce jour du grand pardon. Un prêche de circonstance, louant les bienfaits de cette journée sacrée. Le temps des sacro-saints salamalecs de l’aïd durant lesquels des badauds s’approchent des algériens pour les féliciter, les membres de la délégation rejoignent ensuite le bus direction l’hôtel où les responsables ont déjà tout préparé pour le jour du sacrifice.
Charref passe l’éponge
Charref, qui a eu quelques prises de bec avec des confrères ici à Sousse, en profite pour passer l’éponge. La mine réjouie et l’esprit très ouvert, l’entraîneur national préfère mettre tout sur le compte de la pression. Dans la joie, on oublie tout ! “Nous avons voulu passer cette fête ensemble et en famille et on s’est dit autant donc célébrer cette journée comme il se doit d’autant plus que des joueurs n’ont jamais connu pareille ambiance�, nous confie Raouraoua, qui invite les quelques journalistes présents sur place à se joindre à l’équipe à l’hôtel Miramar Golf pour le grand festin. Pendant les cinq minutes de trajet vers le quartier général de l’EN, Raouraoua nous parlera de cette ambiance formidable qui règne au sein du groupe et sa fierté d’être à la tête d’un groupe qui vient de donner tant de joie au peuple algérien.
C’est ainsi qu’on apprend aussi que le président de la république Bouteflika a téléphoné en personne à la délégation à Sousse pour la féliciter après l’exploit authentique face à l’Égypte. Le Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a fait de même. “Je crois que les pouvoirs publics sont prêts à apporter le soutien nécessaire au football national. En témoignent les 20 milliards de centimes débloqués pour la préparation des équipes nationales. Mais il est clair que les performances de l’EN vont accroître cette aide en matière d’infrastructures. Je vous annonce, à ce titre, que dès la saison prochaine les clubs, sur instruction des autorités, vont pouvoir bénéficier de lots de terrain pour l’aménagement des terrains de réplique�, souligne Raouraoua. À l’autre extrémité du bus, des confrères profitent de cette aubaine pour faire un brin de causette avec les joueurs.
Pour les envoyés spéciaux, pas de répit. S’approcher des éléments de l’EN d’aussi près est une occasion trop belle pour la rater. Des bribes de confessions sont faites çà et là …. Achiou révèle que c’est la deuxième fois qu’il passe l’aïd avec Saâdane… Belmadi avoue que passer l’aïd en EN est quelque chose de particulier et de très fort, etc.
Raouraoua ouvre les portes de l’EN aux journalistes
Arrivé à l’hôtel Miramar-Golf, Raouraoua ouvre pour la première fois aux journalistes, depuis l’arrivée à Sousse, les portes du bloc réservé à l’EN d’Algérie. Un petit coin tranquille et pittoresque sur fond d’une architecture mauresque un peu dans le style de la grande maison de la Casbah, histoire de planter un décor bien de chez nous. La grande cour fait office de restaurant, alors qu’une salle située devant l’entrée du bloc est aménagée en salle de jeu pour les joueurs. En haut, les chambres sont confortables. Les joueurs les occupent en duo, à l’exception du capitaine Belmadi, qui a le privilège de rester en solo. C’est la chambre 516. Juste devant, une grande salle est réservée pour les projections vidéo. Le staff technique et les joueurs décortiquent sur place le jeu des adversaires. Dans un autre coin, les messages du président Bouteflika, des personnalités nationales, à l’instar de Sidi Saïd, des joueurs à l’image de Hamdani (OM), des entraîneurs comme Leekens, Chay (ex-JSK), Razurel (Metz), sont fièrement exhibés.
L’endroit ressemble à une immense villa familiale, où l’on se sent chez soi bien au chaud en toute quiétude. Entre-temps, M. Saadi, membre du bureau fédéral, fait signe que tout est fin prêt pour le rituel du sacrifice du mouton. La FAF en acheté six, dont cinq seront sacrifiés et un autre offert aux démunis de Sousse. quatre autres moutons ont été cédés gracieusement par des supporters aux verts en signe de reconnaissance.
Saâdane montre la voie du sacrifice
Tour à tour, Saâdane, Arribi, Zafour, Zaoui, Mamouni… mettent “la main au couteau� comme de vrais connaisseurs, tandis que les Haddou, Ziani et autres Hadjadj, Beloufa et Antar Yahia assistent au spectacle, émerveillés. Même le belge Stéphane Pauwels se met de la partie et raconte que le rituel n’est pas nouveau pour lui pour avoir déjà assisté à un cérémonial similaire dans une famille marocaine, du temps où il était encore qu’un petit potache. Pour sa part, le gardien Gaouaoui fera preuve également d’un don inné de sacrificateur.
À coups de blagues et de taquineries, Saâdane détend l’atmosphère. “j’essaie de ne pas mettre la pression sur le groupe en me mêlant volontairement, surtout en ce jour de fête. Cheradi et charef en font de même. Le foot est une question de groupe, il faut d’abord unir les rangs et inculquer la notion de solidarité�, indique le patron de l’EN.
Peu à peu, les joueurs s’extraient du groupe. Ils rejoignent, un à un, leurs chambres en attendant le grand banquet. Les brochettes sont au menu. Délicieuses, nous dit-on. Peu avant, les journalistes ont préféré filer à l’anglaise pour ne pas avoir à dire non à M. Raouraoua, qui insistait pour que tous soient de la partie. “C’était gentil, mais le fait de nous avoir invités à la cérémonie était pour nous un geste déjà fort apprécié.�
17h, l’aïd est déjà fini pour les verts. Tout le monde se remet au boulot pour la reprise des entraînements. Mardi, le Zimbabwe est une épreuve que les fennecs veulent transformer en une fête. Celle de la qualification au second tour.
S. B.