Divisions au sein des victimes du terrorisme

Entraînés dans la logique électorale

L’hôtel Riadh de Sidi Fredj (Alger) a été, hier, le théâtre d’affrontements entre les partisans et les opposants de la présidente de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme et des ayants droit (Onvtad), Mme Rabha Tounsi. Cette dernière, entourée de son fils et d’une cinquantaine de personnes qui lui sont attachées, a occupé de force la salle de conférences pour empêcher la tenue du congrès extraordinaire. Un congrès qui devait, selon l’aile dissidente, “écarter� les membres du bureau national, à leur tête Mme Tounsi. “Je ne connais pas ces gens-là . Ils ne sont pas des victimes du terrorisme�, a déclaré la présidente de l’Onvtad, en acceptant plus tard la “réunion du conseil�, conformément à “la loi� et en présence de l’huissier de justice qu’elle a ramené. Mme Tounsi a démenti l’information selon laquelle elle aurait été évincée de son poste. Elle a accusé le ministre de la Solidarité d’être derrière ce “complot�, après avoir dénoncé, il y a quelque temps, le clan présidentiel en raison de son soutien à Ali Benflis. “C’est un conseil annulé�, a décidé la responsable de l’Onvtad, sans pour autant quitter la salle de conférences de l’hôtel Riadh. De son côté, le chef de file des opposants à Mme Tounsi, Lakhdar Far, s’en est tenu à l’idée du congrès extraordinaire. Il a justifié sa position par “l’autorisation� qui lui a été donnée par la wilaya d’Alger pour tenir une telle rencontre et par la présence de plus de 150 personnes ayant répondu à son appel. “Les 30 wilayas sont présentes aujourd’hui pour trancher. Nous sommes en conflit avec la présidente, à qui nous avons retiré notre confiance le 17 septembre 2003�, a souligné M. Far à la presse.
Selon lui, les adhérents reprochent à Mme Tounsi “les dépassements, la mauvaise gestion et l’absence de bilan financier�. “On tiendra notre congrès dans la même salle, quel qu’en soit le prix !� a encore soutenu M. Far, en reprochant à la présidente de l’Onvtad d’avoir “ramené des gens qui n’ont rien à voir avec l’organisation�. Au cours des discussions avec les participants des deux camps, certains ont confirmé leur soutien à l’actuel secrétaire général du FLN et d’autres au président de la République. Mais, la grande majorité ayant été témoin des carnages des terroristes a exprimé son “impuissance� devant les manipulations que connaît leur organisation. “Il y a toute cette pagaille à cause des élections. Ils recherchent le pouvoir et se servent de nous. Mais, l’association n’est pas à brader�, a affirmé une femme dont le fils, un militaire, a été assassiné par des intégristes. Une autre femme, membre fondateur et habitant la wilaya de Tipasa, a fait part des “détournements� de dons et d’argent, ainsi que de distributions de logements “établies par piston�. “Ikhaïtouya comme ils veulent, ils ont oublié le combat des victimes du terrorisme�, a-t-elle noté avec rage.
H. A.