Injuste et honteux

En Algérie, on ne condamne plus le terrorisme islamiste et on oublie de présenter les condoléances aux familles de victimes et de rendre hommage aux soldats morts les armes à la main.
Voici donc la réponse du GSPC à l’opération menée par les troupes de l’armée à In Salah : 5 policiers déchiquetés par une bombe à Boghni. Ceux qui se gaussaient à propos de l’accalmie “retrouvée� ou, pire, “de la fin du terrorisme� sont malheureusement rattrapés par la réalité macabre. L’islamisme armé garde intacte sa capacité de nuisance.
Bien sûr, quelques belles âmes vous diront toujours que nous sommes loin, très loin de ces années où l’on comptait les victimes par dizaines en une seule journée. Bien sûr quelques esprits avisés vous diront qu’Alger respire la quiétude, la Mitidja a retrouvé sa vocation agricole après que ses terres furent irriguées du sang des victimes du GIA et ses champs débarrassés des mines et des bombes artisanales des artificiers de Zouabri. Bien sûr, on ne tue pas les journalistes et les intellectuels, et les étrangers peuvent, enfin, “regoûter� aux plaisirs de la gastronomie algérienne.
Allez expliquer tout cela aux mères des policiers qui pleurent, aujourd’hui, la perte de leurs enfants. Allez expliquer cela aux responsables des services de sécurité, tous corps confondus, dont le devoir patriotique ne s’embarrasse point de discours mystificateur. Il est étonnant de voir qu’en Algérie des policiers, des militaires, des gardes communaux et de simples citoyens soient assassinés dans l’indifférence générale. Par lâcheté politique et par molesse intellectuelle, on se garde de condamner. En Algérie, on ne condamne plus le terrorisme islamiste et on oublie de présenter les condoléances aux familles de victimes et de rendre hommage aux soldats morts les armes à la main. Rituels d’une banalité affligeante ? Non !. Le terrorisme se combat aussi par le verbe ferme à l’endroit des assassins et par la parole réconfortante aux victimes et aux compagnons du combat. C’est à l’aune de ces gestes simples que l’on mesure la détermination d’un gouvernement et d’une classe politique à éradiquer le mal.
L’assassin de cinq policiers algériens passera par pertes et profits. Il serait honteux, injuste et suicidaire de continuer à faire passer ces assassinats par pertes et profits. Ceux qui ont pris les armes contre la République n’ont cure ni de la concorde civile, ni des autres galéjades serinées par le pouvoir.
F. A.