4 343 morts en 2003

Prévention routière, la DGSN fait le bilan

“Nous serons intraitables et implacables envers les criminels de la route�, a déclaré, hier, Ali Tounsi, DG de la Sûreté nationale, à propos de la lutte contre la criminalité routière.
Le nombre de morts en 2003 s’élève à 4 343 victimes et pas moins de 63 699 blessés pour 43 227 accidents constatés pour un parc de 3 millions de véhicules. Des statistiques qui placent l’Algérie en tête de liste des pays les plus meurtriers en matière d’accidents de la route.
À titre d’exemple, la France, qui possède un parc automobile de 27 millions de voitures, totalise, annuellement, le chiffre de 5 500 morts et qui est d’ailleurs revu à la baisse.
Mais que se passe-t-il sur nos routes ?
Ali Tounsi confirme que 87% des infractions sont dus au facteur humain. Autrement dit, à l’indiscipline des conducteurs et à leurs infractions “délibérées�. “Nous nous fixons comme défi pour 2004 de réduire à 30% le nombre d’infractions�.
Sans rentrer dans les détails, le chef de la police a abordé les grandes lignes de la nouvelle politique à mener en mettant en exergue la volonté de sévir en comptant énormément sur la coopération de la société civile. “Le manque des éléments sera comblé par la participation du citoyen qui reste, en tout état de cause, incontournable�, a-t-il expliqué, en précisant que même durant la période critique du terrorisme, il n’a jamais été enregistré des bilans aussi meurtriers que ceux causés par les accidents de la route. Aujourd’hui, la situation n’a guère changé, puisque le terrorisme a fait 500 victimes contre 4 343 morts pour cause d’accidents de circulation en 2003.
Bientôt un permis à points
La police, pour sa part, a avancé une proposition importante qui n’a pas été retenue dans la loi qui sera promulguée. Il s’agit du permis à points qui serait, en effet, un moyen dissuasif. Mais plus important encore, il sera nécessaire de stimuler un peu plus l’administration qui a du mal à suivre le rythme du processus enclenché.
Si de leur côté, les différents départements ministériels reconsidèrent leur politique avec de nouvelles orientations pour mettre un terme à cette situation dramatique qui ne manque pas d’engendrer des handicapés, l’appareil judiciaire demeure, cependant, quelque peu en décalage avec ces efforts. “Seulement,10 à 15% des contraventions ont été recouvertes�, a avancé M. Ali Tounsi à titre indicatif. L’impunité ne sera sans doute pas un facteur décourageant pour les éléments de la police qui auront, pour cible, notamment, les gros transporteurs devenus un véritable danger public.
Il est question aussi bien des conducteurs de camions que des navettes qui assurent le transport et qui ne respectent visiblement ni le code moral ni celui de la route.
Les éléments de la police, qui ont introduit les radars pour signifier les contraventions de manière plus “concrète�, décident de doubler d’efforts et d’intensifier les actions pour une stricte application des lois.
Une série de mesures est aussi envisagée pour une médiatisation soutenue pour sensibiliser l’ensemble des acteurs concernés et les usagers de la route.
C’est d’ailleurs toute l’importance que revêt cette semaine initiée à Riadh El Feth, du 9 au 15 février et à laquelle ont été associés des responsables locaux, des représentants d’associations mais surtout des écoliers.
N. S.