La mémoire d'Elmaouhab Mohamed, connu sous le nom de guerre d'Oudjeddouh, a été commémorée à Aarvi, son village natal, en présence d'une foule immense venue des quatre coins de la Wilaya III historique, témoigner avec ferveur et reconnaissance son attachement indéfectible à la mémoire de cet homme valeureux et hors du commun. Un hommage qui a coïncidé avec une date symbole de l'histoire récente de l'Algérie et qui n'est autre que le 57e anniversaire du Congrès de la Soummam. Oudjeddouh, ce révolutionnaire émérite dont la seule évocation du nom faisait trembler d'effroi l'ennemi, a servi son pays, sa patrie avec honneur et gloire dans la Kabylie maritime dans la Wilaya III historique, avant de consentir le sacrifice suprême lors de sa mort le 6 décembre 1961, à quelques mois seulement du cessez-le-feu, à Agwni Ousemmoum, lieu-dit du village Aarvi. Des semaines durant, enfants, jeunes et moins jeunes, femmes et jeunes filles ont travaillé d'arrache-pied pour la réussite de cet événement et honorer la mémoire du révolutionnaire. Aarvi et la route donnant accès à ce village ont été, à cette occasion, abondamment pavoisés de drapeaux et de banderoles où sont inscrits des slogans et mots d'ordre unitaires et mobilisateurs. De nombreux moudjahidine, fidèles compagnons d'Oudjeddouh, n'ont pas hésité, en dépit de leur âge avancé et de leur état de santé, à effectuer, tôt vendredi 23 août, le déplacement pour être présents à ce rendez-vous du souvenir et de la fidélité. à noter le nombre impressionnant de jeunes venus participer à cet hommage et l'intérêt qu'ils portent à leur histoire récente aux côtés des moudjahidine a été remarquable. La manifestation a été une opportunité pour évoquer non seulement le passé glorieux, mais aussi l'avenir du pays et celui tout aussi préoccupant de la jeunesse algérienne désemparée. De l'avis des citoyens, Aarvi a été à la hauteur de la grandeur de l'homme. Un homme dont l'éveil nationaliste a pris forme au début des années 1940 dans la ferme coloniale Vidal à Beni Messous (Alger) où il travaillait. Recherché par les autorités coloniales depuis 1947, Oujeddouh choisit la clandestinité pour mener à bien ses activités de propagande pour l'indépendance de son pays. Né le 14 novembre 1906, Oudjeddouh s'est engagé dans le combat libérateur plusieurs années avant le déclenchement de la révolution le 1er novembre 1954. Dès les années 1940, la discrétion et le charisme ont fait de l'émérite Oudjeddouh l'homme de confiance de ses camarades révolutionnaires. Selon les témoignages de ses compagnons d'armes, Oudjeddouh était l'homme sûr parmi des figures emblématiques de la révolution nationale. En effet, Yazouren, connu sous son nom de guerre de Vrirouche ; Krim Belkacem, signataire des accords d'évian ; Abderrahmane Mira, Ali Rabia, Hocine Lehouel et bien d'autres se confiaient à lui avant toute prise de décision concernant les suites à donner à leurs actions contre les forces coloniales. Le but recherché était évidemment de se préparer à la lutte armée qu'ils savaient imminente et inévitable. Oudjeddouh était pieux et plein d'humanisme. Il avait l'art et la force du verbe pour convaincre la population de rejoindre la révolution. "Ce vibrant hommage n'est que justice pour ce héros qui n'est pas considéré à sa juste valeur. S'il y a quelqu'un à qui l'histoire n'a pas rendu justice c'est bien Oudjeddouh", nous a confié un ancien maquisard indigné. B A Nom Adresse email
