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Pouvoir, droit et écriture
Publié dans Liberté le 16 - 02 - 2004

Un livre a mis le pouvoir en émoi. Pas le temps de s’encombrer de procédures. Même avec les entorses habituelles. Le siège du Matin est surveillé, les entrées et sorties épiées ou contrôlées comme au bon vieux temps des rafles.
En quadrillant le siège du journal et en filtrant les visites et les sorties, le pouvoir n’a pas fait mystère de son intention d’empêcher le livre de parvenir au public par les moyens de la force publique. On n’en est plus à la promesse de procès faite par Zerhouni à Tamanrasset. Il est à craindre qu’à partir d’aujourd’hui, date programmée pour la mise en librairie du livre de Benchicou sur Bouteflika, la traque ne se renforce.
L’Algérien avait perdu le réflexe d’avoir peur de lire et l’automatisme d’autocensure avait, grâce au sursaut douloureux d’octobre 1988, fini par disparaître chez le lecteur et l’amateur d’art comme chez l’écrivain, l’artiste et le journaliste. Nous revoilà renvoyés à une triste époque de la création et du commentaire clandestins et angoissés. Maintenant que la censure s’affranchit des précautions de droit, il faudra avoir le courage fou d’affronter la machine répressive d’un pouvoir démesurément policé pour écrire. Benchicou sera le premier ou le dernier de ces téméraires.
Pourtant, une terreur d’un autre genre avait tenté de museler l’écriture. Sans succès. Et si nos aînés ont assumé les risques de leur métier, il n’y a pas de raison, sauf à renoncer à se revendiquer de leur héritage, à céder à la nouvelle menace.
Les deux formes d’intimidation ont ceci de commun et qui les condamne à l’échec : elles sont d’une autre époque. Il ne serait pas profitable au pays que l’une ou l’autre triomphe.
L’humanité se souvient de ces époques, où les despotes, pour asseoir leur emprise, ont pourchassé, tourmenté et châtié le verbe insoumis. Ces ères sombres de l’Histoire de l’humanité, qu’elles marquèrent la Rome du XIIIe siècle, la France postrévolutionnaire ou la Russie communiste, portent un nom générique : la terreur. Les libertés ne sont vénérables que parce qu’elles contestent l’abus. Dans un système où il n’est question que de pouvoir, rarement de droit, les libertés ont encore à affronter l’arbitraire. Rescapée d’une normalisation totalitaire qui s’achèvera bientôt avec la mise à mort de ce qui reste de la presse indépendante, la liberté d’expression tourmentée par toutes sortes de procédés institutionnels, devra, désormais, affronter la traque et l’intimidation physiques.
L’Algérie indépendante accuse un déficit flagrant de témoignage de ses acteurs politiques timorés par la culture des représailles.
Méditons ce constat : le plus grand nombre d’essais politiques écrits en Algérie, ces dernières années, est le fait de généraux en retraite. Comme s’il fallait se sentir à l’abri du châtiment pour oser exposer son point de vue ou partager son jugement.
Faudra-t-il alors remplacer le droit de dire par le pouvoir de s’exprimer ?
M. H.
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