Archs : l’aile non dialoguiste contre le boycott de la présidentielle

Deux jours après la tenue de la réunion de leur interwilayas, les archs non dialoguistes ont organisé, hier, à la Maison de la presse d’Alger une conférence de presse pour expliquer d’abord, leur démarche ensuite, les perspectives de leur mouvement.
En rappelant les idéaux du mouvement citoyen, justice, liberté et démocratie, les conférenciers soulignent dans leur déclaration liminaire que “malgré la répression sauvage et systématique faite de manipulations et de manœuvres, d’emprisonnements et de harcèlements judiciaires, d’étouffement économique et de pourrissement, qui s’abattait sur la population, le mouvement a su faire face et déjouer les plans machiavéliques du pouvoir�.
Mais après tous ses sacrifices et tant de mois de mépris et de répression, ajoutent les archs opposés au dialogue conçu par la paire Bouteflika-Ouyahia , “le pouvoir, à la veille d’une échéance présidentielle déterminante pour l’avenir du pays, a actionné ses relais au sein du mouvement en les soudoyant par la corruption pour les besoins d’un dialogue spectacle au seul service du président-candidat�. Pour eux, “le scénario et les objectifs de ce simulacre de dialogue sont d’une évidence criarde�. En effet, “à défaut de pouvoir amener l’électorat de la région de Kabylie à voter pour Bouteflika, il faut le neutraliser pour que ce dernier puisse obtenir un second mandat à la magistrature suprême�. Les archs non dialoguistes se félicitent d’ailleurs du fait qu’“aujourd’hui heureusement, le complot est démasqué et les imposteurs mis à nu�. Hocine Mameri, représentant de l’interwilayas lors de la conférence de presse animée, hier, au siège du quotidien El Watan, a affirmé que Bouteflika, Zerhouni et Ouyahia sont les responsables des crimes commis contre la jeunesse de la région, et indiqué que “les vingt-quatre collaborateurs du chef de l’exécutif sont revenus en Kabylie pour remplir la mission que tout le monde connaît�. Le rejet des élections, une décision prise à la veille des échéances électorales 2002, expliquera encore un autre conférencier, Rabah Issadi, n’est pas une position de principe du mouvement, mais “un moyen de pression politique�. Aujourd’hui, estimera-t-il, les choses ont évolué.
Et c’est pour cela que la dernière interwilayas a décidé d’ouvrir le débat sur cette question. Le mouvement citoyen, soulignent les représentants des archs, “en décidant d’engager une large concertation avec les forces politiques et sociales, notamment le front anti-fraude, pèsera de tout son poids sur la scène politique nationale en vue d’imposer un scrutin libre et transparent à même de propulser l’Algérie dans une ère nouvelle faite de progrès et de démocratie où la plate-forme d’El-Kseur trouvera pleinement son expression effective�.
Dans le cas contraire, “le mouvement œuvrera à créer une synergie avec les autres forces patriotiques afin de disqualifier ce scrutin qui ne fera que plonger la nation dans une dérive totalitaire�. Ali Djebra, délégué de Ath Djenad, résumera toute la démarche des opposants au “simulacre de dialogue�, en disant qu’“il n’y aura pas de solution avec Bouteflika�.
S. R.