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La presse accuse
Après les menaces proférées, vendredi, dans les mosquées contre les journaux
Publié dans Liberté le 22 - 02 - 2004

Les directeurs des quotidiens El Watan, Le Soir d’Algérie, El Khabar, Le Matin, El Fedjr et Liberté ont tenu, hier, une conférence de presse dans laquelle ils ont dénoncé les prêches incendiaires de vendredi dernier et l’instrumentalisation de la religion dans la guerre que le pouvoir mène contre la liberté d’expression. Les éditeurs ont décidé de porter l’affaire devant les tribunaux.
L’affaire est trop grave pour rester dans les murs de Liberté. Si le journal était, vendredi dernier, la cible privilégiée de prêches incendiaires concoctés par la tutelle, les flèches ont touché au cœur toute la corporation. La convocation d’une conférence de presse, hier, au siège de Liberté par nombre d’éditeurs de la presse indépendante rend compte du cri d’alerte de tous les journalistes. Elle est, en outre, la meilleure preuve de leur mobilisation contre la campagne d’intimidation accrue et soutenue des pouvoirs publics. “Le contenu de ces prêches rappelle celui du FIS dissous�, a asséné Ali Ouafek en guise de préambule.
En rappelant la menace intégriste qui avait ébranlé la République durant la dernière décennie, le directeur de la publication de Liberté ne pouvait pas trouver meilleure entrée en matière afin d’éveiller les consciences et susciter une plus grande vigilance des gens du métier et de l’ensemble de l’opinion. Il y a péril en la demeure. Les responsables des autres quotidiens nationaux, présents au siège de Liberté, pour les besoins de la conférence de presse, l’ont très bien compris. De leur réaction et de leur détermination dépendent la survie de leur titre et l’avenir de l’expression libre dans notre pays. Au moins quatre directeurs, ceux d’El Watan, du Soir d’Algérie, d’El Fedjr et du Matin ont tenu à faire valoir leur implication dans l’affaire de Liberté. “Il était impossible devant une situation aussi critique de ne pas nous réunir et dire notre colère�, a soutenu Omar Belhouchet, directeur d’El Watan. Et pour cause, à ses yeux, “la situation est extrêmement préoccupante�. Multipliant les qualificatifs, l’éditeur s’est, à son tour, fait l’écho d’une rétrospective horrifiante : les sanglantes années où le FIS appelait au meurtre du haut des minbars. Si le FIS est dissous, évanoui, ses méthodes se font encore jour. Sauf qu’elles sont ressuscitées par ceux-là mêmes qui étaient en charge de barrer la route aux extrémistes. “Les tenants du pouvoir ont tenu à faire taire la presse en utilisant l’espace religieux à des fins politiques. Tout cela parce que cette presse est contre un homme qui est présenté comme le chantre de la paix. Il s’agit de Abdelaziz Bouteflika�, s’est élevé Belhouchet. Sur un ton tout aussi indigné, le directeur de Liberté a dénoncé “l’instrumentalisation de l’islam à des fins politiques�. “Cette intervention, a-t-il relevé, intervient à la veille d’une échéance électorale cruciale�. La précision mérite d’être relevée car les autorités ne sont pas là à leur première tentative de verrouillage.
Les velléités de censure contre le pamphlet du responsable du Matin, Mohamed Benchicou, dénotent d’un souci de faire taire les voix discordantes en perspective d’une élection quiète et sans accroc. “Le succès� de ce rendez-vous doit-il passer par la domestication, voire l’anéantissement de la presse indépendante ? Manifestement oui. Renseignée par une telle entreprise, la corporation aiguise ses armes et entend se défendre. “Nous allons engager des actions sur le plan national et international�, a promis Ouafek. Explicitant cette démarche, le directeur de la publication du Soir d’Algérie, Fouad Boughanem, a mis en exergue l’engagement d’actions de sensibilisation. Il a, par ailleurs, révélé l’introduction d’une plainte auprès des tribunaux. “On doit accumuler les preuves sur l’implication directe du gouvernement dans cette démarche� (ordonnation de prêches contre Liberté, ndlr), a-t-il affirmé. “Il s’agit de savoir qui est derrière, le ministère des Habous ? le gouvernement ?…� a souligné son homologue d’El Watan. Partie prenante de la conférence de presse, Me Bourayou a demandé aux journaux de se constituer partie civile. Selon lui, le traitement réservé à la caricature de Dilem — elle est à l’origine du discours haineux de l’autorité religieuse — est tout simplement scandaleux. Le dessin en question qui a provoqué l’ire des “imams� date du 2 février. Il avait trait au rituel de la lapidation de Satan lors du pèlerinage de La Mecque.
Jugé attentatoire plus de deux semaines après sa parution, il devient, ô sacrilège ! un motif suffisant pour la mise à mort de Liberté, “un journal fait par des mécréants, qu’il ne faut plus acheter�, dixit les imams. Unanimes, les éditeurs considèrent cet appel à la vindicte populaire comme un “précédent grave� et demandent réparation. Pour peu seulement que la justice fasse son travail. Une utopie !
Les journalistes présents en force
Au moins une vingtaine de journalistes représentant des titres de la presse nationale publique, indépendante et internationale étaient présents à la conférence de presse. Même l’ENTV a dépêché une de ses équipes pour assurer la couverture de l’événement. Et c’en était vraiment un. La salle de rédaction s’est avérée trop exiguë pour contenir tout ce beau monde. Le sujet valait bien la peine du déplacement car le coup porté à Liberté interpelle l’ensemble de la profession.
S. L


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