Prêt à se battre

Un candidat déterminé

Refusant de succomber à la fatalité de la fraude, Saïd Sadi semble plus que jamais aguerri pour mener le combat contre Bouteflika. Pour la “République démocratique et sociale�.
C’est un Saïd Sadi tout aussi déterminé qu’engagé qui s’est présenté, hier, devant les journalistes, à l’hôtel Sofitel, à Alger, pour annoncer, plutôt argumenter, sa candidature à l’élection présidentielle. S’il ne se fait pas trop d’illusion sur la volonté avérée d’opérer un coup de force électoral en faveur du “candidat-président�, le premier responsable du RCD donne cette impression que, cette fois, rien ne sera comme avant. Mieux encore, Saïd Sadi est convaincu que les jours de Abdelaziz Bouteflika au palais d’El-Mouradia sont comptés, à condition que “les citoyens et les partis politiques se mobilisent pour enrayer la machine de la fraude�.
Pour le candidat du RCD, Bouteflika a consommé un mandat presque à blanc alors qu’il a bénéficié d’un environnement politique et économique des plus favorables. Il en veut pour preuve que le Président sortant a fait dans “le folklore politique et a touché l’unité nationale et a cassé les institutions�. C’est que la désillusion de Sadi par rapport à ce que promettait en 1999 l’ex-candidat du consensus est à la mesure de son engagement présent à tout entreprendre pour lui barrer la route vers un second mandat.
Le leader du Rassemblement pour la culture et la démocratie convoque, au besoin, la psychiatrie pour dépeindre le profil psychologique du Président qui fait, selon lui, dans “l’overdose�. C’est pourquoi la réélection de Abdelaziz Bouteflika le 8 avril prochain n’effleure même pas l’esprit de Sadi qui lance, sentencieux : “J’ai du mal à imaginer qu’il passe.� Saïd Sadi consent tout de même à mettre un bémol à sa certitude en laissant entendre que “si par malheur� cela venait à arriver au soir du 8 avril, ce serait la preuve, forcément, d’“une fraude monumentale�. Une fraude que le Dr Sadi dit être déjà programmée mais qu’il va falloir endiguer avec une forte mobilisation des citoyens et une surveillance massive le jour du vote.
Le candidat démocrate sait que cela n’est pas une sinécure face au serpent de mer de l’administration et ses mains invisibles qui manipulent les urnes. Il sait aussi que la neutralité déclarée de l’armée — qu’il salue, soit dit en passant — ouvre grand la porte aux magiciens de la fraude et du trafic pour s’adonner à leur sport de prédilection et à favoriser leurs poulains. Il n’en démord pas pour autant.
Sadi veut se battre et combattre, convaincu que la fraude n’est pas une fatalité. Pour ce faire, le candidat du RCD, qui excelle dans les formules, appelle tout simplement à “une insurrection citoyenne pacifique�, seul moyen de mettre en échec le détournement “programmé� de la volonté populaire. Il est même prêt à unir ses efforts avec les autres candidats, y compris Abdallah Djaballah, pour dresser ce barrage à la fraude. Quant à Sadi, le président, il promet ceci : “Je m’engage à faire une évaluation de tout ce que l’Algérie possédait et ce qu’elle a perdu mais aussi de regagner la confiance des citoyens.�
Comment Sadi compte-t-il s’y prendre ? En puisant son programme des référents aussi prestigieux que le congrès de la Soummam et la déclaration du 1er Novembre 1954.
H. M.