Le coup d'envoi de la deuxième édition des journées du film méditerranéen – MéditerraCiné – d'Alger, a été donné, dans la soirée de dimanche, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth), avec la projection d'un film courageux et d'une grande poésie. Pour la première soirée dédiée au 7e art méditerranéen, le public (pas très nombreux), a pu assister à la projection du long-métrage Le royaume des fourmis, du réalisateur tunisien Chawki Mejri. Absent pour des raisons personnelles, le réalisateur a été représenté par son producteur Néjib Ayed, qui a indiqué que : "C'est un film qui rassemble une équipe de plusieurs pays arabes. Nous voulions faire un film panarabe qui raconte notre Palestine". Et d'ajouter : "Malheureusement, cette œuvre n'a pas eu de chance avec la distribution dans les festivals. Car c'est un film sans concessions". Afin d'éviter que le réalisateur soit "accusé" de faire partie d'un mouvement politique, il a fait appel à de nombreuses boîtes de production privées de Tunisie, Egypte et Syrie. D'une durée de 120 minutes, Chawki Mejri, signe avec Le royaume des fourmis (2012) son premier long-métrage. C'est l'histoire de Jalila (Saba Moubarak) et Tarak (Mondher Rayahna), jeunes et amoureux qui finissent par se marier. Mais leur conte de fées se transforme vite en cauchemar. Poursuivi par l'armée israélienne, Tarak prend la fuite, en laissant sa bien-aimée enceinte d'un petit garçon. Le film dépeint dans un premier temps le supplice des Palestiniens, avec des scènes de bombardement, torture, hélicoptères et blindés, écoles attaquées, etc. mais très vite, cette violence dépeinte par le réalisateur est atténuée par un autre univers mystique et magique. Ce monde "parallèle" est enfoui sous terre : seul lieu de repos de ces personnes confrontées à une violence quotidienne. Gardé par le grand-père Souleïman, ces grottes et galeries souterraines relient toutes les villes entres elles dans un climat de sérénité, de paix afin de rêver d'un monde meilleur. Le royaume des fourmis est une belle œuvre poétique, d'autant que le réalisateur fait basculer son film entre une réalité monstrueuse (morts, massacres, combats perpétuels entre le bien et le mal) et le rêve : Souleïman, délivre ces "prisonniers" le temps d'un récit mélangé entre légende et vérité. Malgré certains "clichés" dont Chawki Mejri use, l'espoir finit par l'emporter et par nous faire adhérer, nous autres spectateurs, à ce monde qu'il dépeint, un monde édulcoré se situant dans une sorte d'entre-deux, entre fantasme et réalité. Concernant la tenue de MéditerraCiné, ces journées seront marquées par la projection de 12 films jusqu'au 14 novembre, à Ibn Zeydoun (à raison de 3 séances : 15h, 17h et 19h). Parmi les longs-métrages programmés : Mort à vendre de Faouzi Bensaïdi (Marco), Yemma de Djamila Sahraoui (Algérie), Les enfants de Sarajevo, de Aïda Bejic (Bosnie) ou encore Winter of discontent d'Ibrahim El Batout. Les réalisateurs de la séance de 19h, seront présents le lendemain pour un master classe à la villa Dar Abdeltif de 10h à 11h. H. M Nom Adresse email