“Le Président viendra en Kabylie�

Le ministre Khoudri l’a déclaré à Tizi Ouzou

Le procédé semble bien rodé à présent : un ministre qui vient discourir devant un parterre trié sur le volet, celui-ci fait allégeance à Bouteflika qu’on prie de visiter la région de Kabylie. Le tout devant les caméras de l’ENTV. C’est ce qui s’est passé, jeudi dernier, à l’Intht de Tizi Ouzou, où le ministre chargé des relations avec le parlement a annoncé la prochaine visite du président-candidat en Kabylie. “Bouteflika viendra à Tizi Ouzou pour faire sa campagne électorale�, a déclaré Mahmoud Khoudri. “Il sera ici avant le 8 avril, car Tizi Ouzou fait partie de l’Algérie�, a-t-il soutenu.
Invité par l’Association nationale pour l’assistance et l’intégration des prisonniers, M. Khoudri s’est échiné à défendre le bilan du chef de l’état. Au plan sécuritaire d’abord. Le ministre, qui a imité son président en donnant du “Monsieur Hattab�, dira : “La situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée depuis 1999 grâce au président de la République qui a réussi à éteindre le feu de la fitna.� “Où sont les faux barrages quotidiens, même si Hassan Hattab écume toujours Sidi Ali Bounab ?�, s’interroge-t-il. Pour l’orateur, la concorde civile qui a permis à quelque 6 000 terroristes de “réintégrer la société�, devrait être promise en réconciliation nationale, car celle-ci, selon lui, est inévitable.
Pour ce faire, M. Khoudri suggère de laisser toujours ouvertes les portes du repentir. Plus globalement, le conférencier juge positif le bilan de Bouteflika. Les 33 milliards de dollars de réserves de change sont exhibés tel un trophée. Sur un autre registre, le membre du gouvernement n’a pas tari d’éloges à l’égard des citoyens de la région de Kabylie, sans doute pour faire oublier le sentencieux : “Vous êtes des nains�, prononcé par Bouteflika en 1999. “Vous êtes des hommes !�, dit-il comme pour chatouiller l’amour-propre des présents.
Avant lui, le président de l’Anaip a cru bon de jeter son fiel sur les partis politiques, particulièrement le RCD et le FFS, allant même jusqu’à remettre en cause le multipartisme pourtant élément structurant de la démocratie. “Qu’ont-ils fait ces partis qui courent après des postes ?�, accuse M. Hamdani pour qui les partis sont défaillants contrairement à la société civile. Allusion aux archs qu’il a caressés dans le sens du poil.
Hamdani rendra également hommage aux martyrs du printemps noir. Ce subit intérêt à la crise de Kabylie, trois années après sa genèse, est loin d’être innocent.
Y. A.