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Il est venu à Alger dans le cadre d'une mission rogatoire
Moines de Tibhirine : le juge Trévidic veut savoir
Publié dans Liberté le 27 - 11 - 2013

Cette première visite du magistrat français lui a permis de discuter avec ses interlocuteurs algériens dans le cadre d'une collaboration sur ce dossier épineux.
C'est un dossier qui ne semble pas susciter de crispation diplomatique entre l'Algérie et la France, mais son traitement juridique risque de polluer ce climat d'entente. D'autant qu'il polarise l'attention des médias et de l'opinion publique. Dans les années 1990, dix-neuf religieux chrétiens ont été assassinés en Algérie. Mais le sort des sept moines de Tibhirine est celui qui a suscité le plus fort retentissement, traduit par un film puissant sur leur histoire.
Il y eut une longue captivité, suivie d'une mort attestée par les têtes des religieux décapités. Les autres parties du corps n'ont jamais été retrouvées. Une première information judiciaire ouverte en France n'a pas abouti. Elle avait été confiée au juge Jean-Louis Bruguière, aujourd'hui à la retraite.
Une plainte a ensuite été déposée par un proche des sept religieux à la suite d'écrits d'un déserteur algérien qui blanchit le GIA et attribue le massacre des moines à l'armée algérienne.
Un ancien attaché de la Défense française, en poste à l'ambassade à Alger au moment de la tragédie, a ouvert une autre piste : la mort des religieux serait le résultat d'une bavure de l'armée.
Des militaires embarqués à bord d'un hélicoptère auraient tiré sur un bivouac où étaient détenus les moines. D'où, selon cette thèse, leur décapitation et la disparition de leur corps emportant l'impact des tirs qui les auraient touchés. Trois thèses s'affrontent donc dans ce dossier : une opération du GIA qui l'a revendiquée.
Elle est partagée par les gouvernements des deux pays, par l'Eglise algérienne et par des islamistes, notamment Ali Benhadjar. La deuxième a prospéré grâce aux partisans du "qui tue qui ?" qui imputent tout aux services de sécurité. La troisième est celle de la bavure évoquée par le général Buchwalteir et qui laisse sceptiques les experts militaires. Au juge Jean-Marc Trévidic de discerner.
Si rien ne transpire sur ses intentions, il semble réservé sur la thèse du GIA. Sa mission préparatoire a été obtenue par François Hollande, lors de sa visite à Alger.
Le président français avait promis de ne pas éluder le sujet avec son homologue algérien, qui avait assuré lors de son premier quinquennat que toute vérité n'était pas bonne à dire sur le sujet. Son entourage a ensuite expliqué les tentatives de Paris de négocier directement avec le GIA, à l'insu des autorités algériennes. "Vous avez coupé le contact, nous avons coupé le contact", tranchait d'ailleurs le communiqué de revendication du GIA. Marc Trevidic est arrivé lundi à Alger dans le cadre d'une commission rogatoire. "M. Trévidic est à Alger depuis hier (lundi, ndlr) dans le cadre d'une procédure d'entraide destinée à élaborer les modalités de travail entre les autorités algériennes et françaises sur ce dossier." Il repart aujourd'hui à Paris. Lors de son bref séjour, le magistrat s'est entretenu avec ses interlocuteurs sur les moyens "d'œuvrer ensemble" sur ce dossier épineux, selon une source diplomatique française.
Les autorités algériennes ont finalement accordé un visa de travail au juge antiterroriste qui demandait depuis deux ans à se rendre sur place, notamment pour exhumer les têtes des moines afin de les autopsier, après avoir reçu en décembre 2011 une commission rogatoire internationale en ce sens.
Les têtes sont enterrées dans sept tombes au nom des victimes dans le jardin du monastère, leur corps n'ayant jamais été retrouvés. "Il n'est pas prévu que le juge sorte d'Alger", a précisé le diplomate, selon lequel il s'agit seulement "d'organiser des discussions en prévision de la suite". M. Trévidic veut également entendre une vingtaine de témoins, dont des officiers supérieurs des services de renseignement et des islamistes repentis ou incarcérés, impliqués de près ou de loin dans cette affaire. Françoise Boëgeat, la nièce de l'un des sept moines cisterciens de Tibhirine assassinés en 1996, souhaite avant tout "une collaboration" dans le dossier entre l'Algérie et la France, sans "haine" ou "désir de vengeance", mais pour "une vérité judiciaire", dans une interview à paraître mardi dans le quotidien Le Progrès. Avec quatre autres familles de victimes, la Haute-Savoyarde a rencontré, il y a quelques semaines, François Hollande lors d'un entretien à l'Elysée. "Nous attendons la vérité. Et nous attendons qu'elle émerge par le biais d'une collaboration entre la justice des deux pays", déclarait Mme Boëgeat, qui regrette depuis fin 2011 l'absence de "réponse des autorités algériennes" à une demande de coopération internationale.
"Le juge d'instruction attend depuis près de deux ans le feu vert pour se rendre en Algérie avec comme seul objectif d'établir la vérité", déclarait aussi l'avocat des familles des victimes, Me Patrick Baudouin, ancien président de la Ligue des droits de l'Homme en France. "Le but de la rencontre est de s'assurer du concours actif de François Hollande pour obtenir des autorités algériennes le déblocage de cette situation et permettre au juge d'aller en Algérie accomplir plusieurs auditions et exhumer les têtes des moines pour l'autopsie", expliquait-il. "Pour moi, les frères (moines, ndlr), dont notre oncle Paul, ont toujours été dans la clarté face à la violence. Nous leur devons cette clarté. C'est important pour leur mémoire, pour les familles et pour l'Histoire", a poursuivi Mme Boëgeat. "Nous savons que ces histoires difficiles peuvent compliquer les relations entre Etats. Mais comment développer des relations de confiance entre des Etats démocratiques si l'on ferme les yeux sur ce qui s'est passé ?", s'était-elle interrogée. Entre les deux Etats, il ne semble pas y avoir de divergence sur ce dossier précis. Sa tournure judiciaire peut la conforter.
Y S
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