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La révolution de mon père 52e partie
Publié dans Liberté le 27 - 11 - 2013

Résumé : Nous arrivons dans un hameau niché au creux de la montagne. Les lieux nous paraissent déserts. Par ces temps de guerre, les gens se confinaient chez eux dès les premières lueurs de la nuit. Nous frappons à la première porte, mais personne n'ouvrit. Si Ahmed insiste, et un homme finira par nous ouvrir.
Nous prenions quelques heures de repos avant de nous décider à repartir. Nous avions l'intention de faire encore un ou deux villages pour avoir quelques vivres supplémentaires et, pourquoi pas, quelques médicaments de premier secours si c'est possible.
Aux premières lueurs de l'aube, nous quittons notre hôte après l'avoir chaleureusement remercié.
Nous reprenons notre périple. Les chemins sinueux et glissants ne facilitaient pas notre marche. La neige venait de fondre, et les arbres, squelettiques, ressemblaient à des fantômes dans l'ombre du jour naissant.
Papa Si Ahmed ouvrait la marche, et Kheïra le suivait. J'avais le cœur gros. Un mauvais pressentiment me taraudait, mais je n'osais m'ouvrir à papa Si Ahmed, car ce dernier, comme à ses habitudes, m'aurait ridiculisé sur mes pressentiments. Le danger planait de partout. La peur, nous l'avions apprivoisée. Qui y a-t-il donc de plus dangereux que cette guerre qui avait déjà fauché les meilleurs hommes ?
Je ne cessais de me retourner pour voir si nous n'étions pas suivis. Dans la brume matinale, on entendait nettement les aboiements des chiens et le chant du coq. Les paysans se levaient pour affronter un autre jour, un autre destin.
De loin, nous assistions à une reprise d'activités dans le village que nous venions de quitter. Des charrettes étaient alignées devant certaines maisons...On ramenait du foin pour les bêtes ou du bois pour ranimer le feu.
Nous nous arrêtons un moment pour inspirer l'air frais du matin.
Papa Si Ahmed me tapote l'épaule :
-Alors fiston... On se sent bien dans sa peau ?
-Oui... On peut le dire... Malgré le froid, tout ce calme est rassurant...
-Un calme précaire, lance Kheïra.
-Pourquoi dis-tu cela ?
-Bof... tu connais la chanson... Nous sommes en guerre, et l'ennemi ne permet aucun répit. Ce village pourrait être bombardé d'un moment à l'autre.
Mon mauvais pressentiment revint et, cette fois-ci, je ne pu me retenir pour lancer d'une voix chevrotante :
-Je sens le danger... Je ne sais pas pourquoi mais, cette fois-ci, j'ai la forte impression qu'on ne va pas tarder à nous débusquer.
Papa Si Ahmed me serre l'épaule :
-Le danger est permanent, mon fils... Cela ne date pas d'aujourd'hui.
- Je sais, mais cette fois-ci...
- Arrête ! s'écrie Kheïra.
Nous nous retournons vivement vers elle. Cette femme calme et sûre ne perdait pas facilement son sang-froid.
-Arrête Boualem... je... j'ai ressentis la même chose moi aussi...
Nous nous regardons sans pouvoir prononcer un mot. Si Ahmed reprend la marche et nous le suivons en silence. Je n'étais donc pas le seul à avoir peur cette fois-ci... Même Si Ahmed n'était pas du reste, vu qu'il n'avait même pas pris la peine de rassurer Kheïra. Nous continuons notre marche à travers la forêt et les ronces. Mon treillis mouillé me collait à la peau. Kheïra avait enfilé un gros chandail et portait un bonnet sur sa tête. Si Ahmed avait sa kachabia et son béret. Moi je n'aimais pas porter autant de vêtements, d'autant plus que le seul pull en laine que je possédais, je l'avais offert à Amar qui, avec sa jambe amputée, supportait de moins en moins le froid.
Ma mère m'enverra sûrement quelque chose dans les prochains jours, si l'un des nôtres daigne passer chez elle.
C'était devenu pour nous un rituel. Ma mère ne manquait jamais l'occasion de nous envoyer ces paquets ficelés qui faisaient notre bonheur.
En ce temps de maigre pitance, rien qu'à la pensée de recevoir quelque chose à se mettre sous la dent, nous nous réjouissions.
Nous étions assez loin du premier village maintenant. Nous n'avions pas rencontré âme qui vive sur notre chemin.
Dans les forêts, rien ne bougeait non plus. Même les animaux s'étaient résignés à rester au chaud dans leurs terriers. Ni lièvres, ni lapins, ni perdrix, ni aucune autre bête qui aurait pu nous rassasier.
La neige s'était remise à tomber, et un vent glacial se leva. Je grelottais dans mes vêtements. Heu...pardon... dans mes loques.
(À suivre)
Y. H.
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