Pour lui, les multiples dérives politiques et économiques qui ont caractérisé les trois mandats de Bouteflika sont une menace pour la cohésion du pays. "Le pouvoir algérien vit en décalage avec la société : cette dernière veut se développer, évoluer, aller vers la modernité et le changement mais lui est obnubilé par son seul maintien aux commandes du pays, ce qui a alors entraîné un blocage total", a estimé le président de Jil Jadid et candidat aux élections présidentielles, Soufiane Djilali, qui a animé, hier, un meeting populaire à la salle du petit théâtre de la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Intervenant devant une assistance peu nombreuse, Soufiane Djilali a souligné que ce décalage met le pays dans une situation critique qui mine sa cohésion. "Qui va remettre le pays sur les rails ?" s'est-il interrogé avant de tenter l'esquisse d'une solution. "L'Algérie n'appartient pas à Bouteflika et sa famille. Il faut que les Algériens prennent leur destin en main, cultivent une nouvelle conscience civique et politique, créent une nouvelle dynamique qui permettra d'aller vers un Etat de droit où l'Algérien se sentira citoyen", dit-il en appelant la jeune génération à ne pas tourner le dos à la politique. Plus concret, le candidat aux prochaines présidentielles dira que ses priorités, si jamais il sera élu président, sont notamment la dissolution de l'Assemblée nationale actuelle qui est, dit-il, en mal de légitimité, l'ouverture d'un large débat autour d'une Constitution pour l'Algérie et non pour un homme, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et, sur le plan économique, sauver l'argent des réserves de change placées par l'Algérie à l'étranger parce que, estime-t-il, elles sont plus que jamais menacées avec la nouvelle crise économique qui se dessine aux USA et aussi par les clivages nés dans la zone euro. Pour l'orateur, l'Algérie ne peut plus attendre car le danger est à ses portes. "Le pouvoir a créé un dangereux système de rente qui a entraîné l'abandon du travail pour se consacrer à la spéculation, à la course au gain facile et ouvert la porte à une corruption à grande échelle qui ont complètement dénaturé la société", a-t-il noté tout en déplorant d'avoir atteint un tel point où, dès lors que l'on parle de travail à un jeune, il ironise en parlant de Chakib Khelil. Evoquant la question de la réélection de Bouteflika pour un quatrième mandat, le président de Jil Jadid estime que c'est une humiliation pour le pays qu'on parle de la réélection d'un président qui n'a même plus la force de signer un document et qui a regagné le pays depuis le 16 juillet mais n'a à aucun moment dit bonjour aux Algériens de vive voix. "On ne gère pas un pays avec des intrigues ! On n'humilie pas un pays pour une histoire d'ego. Ce n'est pas dans l'intérêt de l'Algérie", a-t-il conclu à ce sujet. S. L Nom Adresse email