La plainte déposée par la famille Sadi, le 20 mai dernier, contre les auteurs de rumeurs colportées sur le passé du défunt Sadi Amar Ouméziane, père de Saïd Sadi, le faisant passer pour "un harki condamné par l'ALN en 1959" n'est pas restée sans effet. Un procès en diffamation se tiendra mardi 24 décembre au grand soulagement de la famille et des villageois d'Aghribs. "Aujourd'hui, notre démarche est suivie d'effet. Il n'est ni dans notre conception de l'honneur, ni dans nos traditions, ni dans notre morale de laisser impunis de tels forfaits. Suite à la procédure en citation directe que nous avions mise en route dès avant l'été, des acteurs impliqués dans cette manipulation auront à répondre de leurs actes au cours d'un procès qui se tiendra le 24 décembre 2013 devant la juridiction de Hussein-Dey. La tenue de ce procès est un premier pas vers la réparation", s'est-elle félicitée dans un communiqué rendu public hier. "En avril dernier, une calomnie invraisemblable a été lancée et propagée haut et fort dans la presse écrite, à la télévision et sur Internet", a-t-elle rappelé. "De par l'écho dont elle a bénéficié, l'opération a souillé la mémoire d'un homme décédé il y a près de vingt ans, sali un nom et entaché d'infamie une famille et, au-delà, toute une communauté villageoise qui s'honore de ne compter aucun harki en son sein", s'est-elle encore offusquée.Touché dans son amour-propre et dans sa dignité, le village Aghribs, qui "s'honore de ne compter aucun harki en son sein", n'est pas resté spectateur face à cette campagne qui avait visé deux de ses habitants (Sadi Amar Ouméziane et Ameur Ali, un ancien moussebel). Une autre plainte a été en effet déposée par le comité du village au nom de tous ses habitants. Le village sera donc représenté ce mardi au procès. "Grave et dépourvue de tout fondement, cette calomnie a été proférée, relayée avec une effronterie et un acharnement peu communs. Nous ne pouvions rester muets devant une telle forfaiture", a assuré la famille de l'ancien président du RCD. Si elle se dit ne pas ignorer "la dimension politique" d'une telle affaire, la famille Sadi a tenu à faire une clarification. "Ni dans notre démarche ni dans le calendrier, il n'y a une volonté d'exploitation politique de cette affaire. Ce calendrier est celui de la justice.""Il s'agit de la mémoire salie de notre père et de notre honneur que nous ne pouvons laisser impunément piétiné", a-t-elle insisté. Pour les Sadi, la mémoire de Amar Ouméziane sera honorée si le procès de ce mardi "contribue à limiter les abus qui s'abattent sur des citoyens sans défense". "Alors ce procès aura été utile", écrivent-ils. "Pour ce qui nous concerne, nous avons fait ce que nous devions. Désormais, il revient à la justice qui en est saisie de sanctionner les auteurs de cette forfaiture à la mesure de leur méfait", conclut la famille Sadi qui semble décidée à faire de ce procès un cas d'école. A. C. Nom Adresse email