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Un rapport accablant est établi par l'APW d'Alger
Où va l'argent des écoles ?
Publié dans Liberté le 14 - 01 - 2014

Des enveloppes faramineuses sont allouées chaque année pour l'entretien des lieux, l'installation de chauffages, l'équipement des cantines, le renouvellement du mobilier, l'informatisation, l'aménagement de terrains de sport... Mais l'état catastrophique actuel des établissements fait croire qu'aucun dinar n'a été dépensé depuis des lustres.
Au moment où tous les regards de la famille de l'éducation nationale sont braqués, tantôt vers la contestation sociale, tantôt vers les nouvelles mesures décidées dans le cadre d'une réforme qui n'est pas près de s'achever, l'APW d'Alger prend tout le monde de court et réoriente ce traditionnel et incessant débat. Les membres de la commission de l'éducation de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, présidée par Mohamed-Tahar Dilmi, décident pour une fois de sortir de leurs bureaux et d'aller sur le terrain pour constater de visu dans quelles conditions sont scolarisés les élèves. Un thème qui est survolé occasionnellement mais ciblant une à deux structures et sur lequel personne ne s'est réellement attardé pour dévoiler l'état de déliquescence avancé de nombreux établissements scolaires. Les contraintes pédagogiques ont de tout temps fait de l'ombre aux autres problèmes qui ne peuvent que nuire au rendement des élèves.
La commission de l'APW qui prépare une conférence sur l'éducation a donc commencé par évaluer d'abord l'état des établissements scolaires où les élèves passent la plus grande partie de leur vie et y préparent leur avenir. Accompagné par d'autres élus, Mohamed-Tahar Dilmi, président de la commission, effectue depuis quelques jours des tournées à travers des établissements relevant de différentes communes de la capitale. Les établissements sont passés au peigne fin. Il s'agit pour la commission de voir ce qu'on offre aux élèves au-delà du contenu pédagogique. Louable et inédite initiative qui a fait couler beaucoup d'encre.
Des élèves scolarisés dans des structures menaçant ruine
Malheureusement, le choc qu'a provoqué l'état "primitif" de la cantine scolaire centrale de la commune de Saoula a complètement voilé et dissimulé les autres dysfonctionnements et innombrables irrégularités sur lesquels les élus de la wilaya ont mis le doigt. Autrement dit, ce n'est que l'arbre qui cache la forêt.
Le rapport établi par la commission sur les établissements visités ces derniers jours montre que l'entretien de certains établissements et leur dotation en équipements et autres moyens matériels pédagogiques, sportifs... sont le dernier souci des directeurs. Que l'élève grelotte de froid faute de chauffage dans la salle de classe, qu'il développe une allergie à la craie car la salle n'est pas dotée de tableau magique, qu'il ne pratique pas de sport faute de terrain aménagé... n'est rien devant la négligence de sa propre sécurité. Les extraits du rapport de la commission dont nous avons pu avoir une copie, révèlent, en effet, que des espaces dédiés au savoir se sont avérés être des lieux "dangereux" où l'élève risque sa propre vie.
L'état de déliquescence et de délabrement très avancé est tellement visible dans certains établissements ciblés que les élus craignent le pire. Le CEM Yamina-Chelbi sis dans la commune de Bab-Ezzouar est un exemple édifiant. "Le CEM Yamina-Chelbi représente un danger pour la vie de tous ceux qui le fréquentent", conclut d'emblée la commission. Et de citer les motifs de ce constat sans appel. "Murs complètement fissurés et craquelés, affaissement du sol...", sont autant de risques qui poussent les élus à tirer la sonnette d'alarme et a décidé de demander "une expertise technique" du collège pour savoir s'il est urgent et nécessaire de "démolir la structure et de construire un nouveau collège répondant aux critères et normes de construction établies". L'expertise sera soumise au wali délégué qui devrait prendre les mesures qui s'imposent. Plus grave encore, le rapport révèle que "la détérioration dangereuse" d'une partie du Cem a contraint les responsables à décider de la fermer carrément. Hélas, même la partie aujourd'hui encore ouverte aux collégiens et travailleurs n'augure rien de bon y compris sur le plan pédagogique. "Le collège n'est pas habilité à remplir sa mission pédagogique en raison de l'absence de moyens", conclut le rapport des élus. Toujours dans la même commune de Bab-Ezzouar, l'évaluation de l'état du lycée Mohamed-Mezari n'est pas très reluisante sur le plan de la solidité de la structure. "Le lycée nécessite des travaux de restauration et de rénovation notamment des plafonds pour garantir une meilleure étanchéité". Le même constat est fait pour le Cem Bougara de Birkhadem.
Construit en 1968, le collège est "une structure complète qui accueille 1 100 élèves, dotée d'une grande salle et d'un amphithéâtre aujourd'hui à l'abandon et dans un état de délabrement". Idem pour les salles de classe et les plafonds qui nécessitent aussi des travaux de restauration. Le lycée Toufik-El-Madani situé dans la commune de Mohammadia est, lui aussi, pointé du doigt en raison de sa dégradation.
Non loin de là, les élus qui ont inspecté le Cem Mohammadia 2 situé à quelques encablures du stade 1er-Novembre d'El-Harrach, ont relevé "le problème de l'insécurité des lieux vu son emplacement assez proche du stade". Il a été recommandé "la construction d'un long mur pour prévenir tout danger venant de l'extérieur". Une mesure avancée aussi pour d'autres établissements tels le Cem Youghourta et les lycées Kasdi-Merbah et Omar-El-Mokhtar dans les communes de Bordj El-Bahri et Bordj El-Kiffan. Toujours au chapitre de l'insécurité, l'emplacement du chauffage central du collège d'Alger-Plage "constitue un véritable danger" pour la vie des élèves et des travailleurs.
Insalubrité, surcharge, laboratoire et UDS sans moyens ou fermés...
Ce qu'il y a lieu de relever à la lecture des rapports partiels établis à l'issue des visites que la commission de l'éducation poursuit toujours, est la diversité des irrégularités et des dysfonctionnements enregistrés.
Il y a, certes, des défaillances communes à certains établissements mais il existe aussi des anomalies propres à chacun. Les dysfonctionnements relevés sur l'ensemble des sites visités se résument, entre autres, par : un manque d'hygiène, l'insalubrité des toilettes nécessitant une rénovation totale, des classes non équipées en chauffage et en tableau magique, un mobilier scolaire complètement désuet, l'absence de terrain de sport, des unités de dépistage sanitaire sans moyens quand elles ne sont pas fermées ou carrément inexistantes et des laboratoires dépourvus de matériels nécessaires aux TP et TD.
Il faut dire, à ce propos, que le problème de la surcharge des classes a contraint certains responsables à squatter les laboratoires pour en faire des salles de cours.
En un mot, rares sont les directeurs qui peuvent se targuer d'avoir réussi à entretenir leur établissement scolaire dans un bon état et à le doter d'équipements nécessaires à son bon fonctionnement et à l'accueil des inscrits dans des conditions assez dignes. Pourtant, à en croire les élus chargés des inspections, le manque de moyens financiers est loin d'être à l'origine de cette décadence.
Des enveloppes budgétaires allouées pour des travaux non effectués
Aux responsables qui tentaient de se dérober de leur entière responsabilité dans la descente aux enfers de leur établissement, le président de la commission de l'éducation de l'APW leur a rafraîchi la mémoire en leur rappelant et la somme de l'enveloppe dégagée et la date de la dotation ainsi que les travaux qui devaient être engagés. C'est le cas pour le CEM Bougara de Birkhadem. "En 2012, après une visite au Cem, j'ai personnellement fait le nécessaire pour que la wilaya débloque 15 millions de dinars pour sa réhabilitation", a répliqué Mohamed-Tahar Dilmi au directeur qui tentait une échappatoire. L'APW d'Alger n'a pas lésiné sur les moyens puisque des enveloppes de 1,2 milliard de dinars destiné à l'équipement des établissements et 2,2 milliards de dinars pour leur réhabilitation ont été votées entre 2008 et 2013.
À cela s'ajoute 1,8 milliard de dinars (durant la même période) pour l'équipement des cantines scolaires de la capitale. "J'ai beaucoup travaillé sur le dossier des cantines scolaires... Le ministère de l'Education et la wilaya ont dégagé beaucoup d'argent pour équiper les cantines scolaires", a indiqué, selon l'APS, Mme Oulebsir, présidente de la commission de la santé, de l'hygiène et de l'environnement de l'APW qui
accompagnait ses collègues de l'éducation. Pour elle, la situation actuelle des cantines scolaires "est injustifiable car 80% sont censées avoir été équipées". Selon Mohamed-Tahar Dilmi pas moins de 60 millions de dinars ont été dégagés dans le budget 2014 pour l'équipement des cantines. Au final : des écoles sont à ce jour dépourvues de cantines et d'autres assurent la restauration scolaire dans des conditions indignes et nuisibles à la santé des élèves. Question : qu'a-t-on fait de ces budgets puisque l'état des lieux des sites inspectés ne prouve point que des sommes astronomiques aient été dégagées par les autorités ?
Les bons exemples à suivre !
Sur le tableau noir dressé par les élus de l'APW, nous avons quand même relevé de rares bons exemples à suivre. Il existe bel et bien des établissements qui ont relevé le défi et même fait preuve d'imagination.
Leurs performances à l'examen du baccalauréat ne laissent aucun doute sur leur bonne gestion. C'est le cas notamment pour les lycées Mohamed-Hadjeres dans la commune de Mohammadia et Kasdi-Merbah à Bordj El-Bahri. La commission a été fascinée par la bonne gestion de ce lycée, le seul dans la commune.
Seul hic, le lycée n'a toujours pas de salle de sport et le laboratoire n'est toujours pas équipé. Pour le prestigieux lycée Mohamed-Hadjeres, dont l'inspection a été inopinée, précise le rapport, les élus ont été très surpris par la bonne gestion au point de le considérer comme "l'un des établissements les mieux cotés dans la commune de Mohammadia".
Le lycée s'est même doté de sa propre chaîne radio qui émet entre 12h30 et 13h30. Tout ce qu'il y manque, c'est un coup de peinture sur la façade extérieure. Voilà un bon exemple à suivre.
M B
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