Résumé : Un camarade de classe a tenu à lui offrir un souvenir. Elle prend ses pizzas et le livre. Quand elle tombe sur son père, elle manque de se trouver mal. S'il a glissé un mot à l'intérieur, il allait le voir. Elle se dépêche de le ranger dans le carton. Fateha remarque qu'elle n'est pas bien. Inès prétexte la fatigue... La jeune fille semble oublier qu'une fois à Sétif, il faudra tout déballer. Elles n'ont pas encore fini leurs pizzas lorsque son père les rejoint. Il avait troqué son costume pour un survêtement bleu. Il s'assoit entre elles. _ Vous parliez de quoi ? demande-t-il. _ Du rangement, répond Fateha. Une fois là- bas, il y aura à tout mettre en place... On aura droit à un appartement ? _ Cette fois, ce sera une villa, leur apprend-il. Avec garage et jardin... Je pense qu'on va s'y plaire... _ On y va encore pour quelques mois ou une année, dit Inès avec un air de reproche dans la voix. On ne se plaira nulle part, vu qu'on ne sera jamais chez nous ! _ Comment peux-tu dire une chose pareille ? Partout où on va, on est chez nous, réplique Djaafar. On est dans notre pays ! _ On va d'une ville à une autre depuis des années, insiste la jeune fille. On a à peine le temps de décorer les pièces, d'avoir son petit coin de paradis et de s'y sentir bien qu'il faut déjà partir ! _ Et alors ? _ Il n'est pas seulement question de l'endroit où nous habitons, ajoute-t-elle, les surprenant par son franc-parler. On se sépare aussi de nos amis... _ On n'a pas le choix. _ Je voudrais garder le contact avec mes camarades de classe, insiste Inès. Je suis très attachée à Ferewsan et Dalia, je ne voudrais pas les perdre de vue... _ Vous vous écrirez des lettres, dit son père. Personne ne vous empêche de correspondre ! _ Des lettres ? reprend Fateha à la place de sa fille. Mais c'est un miracle que les postes soient encore ouvertes... Maintenant, c'est l'ère de l'informatique, d'Internet, les mails, la messagerie instantanée... Ne me dis pas que tu ne connais pas ? _ Si... Fateha propose alors : _ On pourrait prendre un abonnement à Internet, une fois installés là-bas ! _ Bonne idée, maman ! _ Tu n'aurais plus à aller au cybercafé, pour préparer tes exposés ou effectuer des recherches, émet Fateha. Et ainsi, on pourra contacter nos amies ! Djaafar fronce les sourcils. _ Vous vous êtes passées le mot ! _ Non ! s'écrient-elles en même temps avant d'éclater de rire. _ On voudrait la même chose, dit Fateha. C'est faisable non ? _ Oui... Cela vous évitera d'aller au cybercafé, répond-il. Ce n'est pas un lieu pour une femme mariée ou une jeune fille ! _ On est d'accord avec toi, dit Inès, les yeux brillants de joie. Quand je leur dirai, elles ne me croiront pas ! _ Tes copines ? _ Oui... merci papa, dit-elle en se levant. Mais dis moi, on prendra nos meubles ? _ Non... C'est trop loin. J'ai demandé à un collègue de les vendre. On achètera ce qui manque une fois là-bas. On prend uniquement nos affaires et les objets de valeur... _ Le coffre de la voiture ne suffira pas, lui fait remarquer Fateha. N'oublie pas que je prends mes PC et ma photocopieuse ! _ Je vais louer un fourgon. Prenez l'essentiel, sans plus, leur recommande-t-il. On est d'accord ? _ Oui papa. Mais on part quand ? _ Demain soir... Vous partirez en premier, dit Djaâfar. Je vous rejoindrais après ! Si vous voulez partir en train, c'est loin Sétif... entre Saïda et Sétif, il y a des centaines de kilomètres ! _ Pourquoi pas en avion ? _ Oui, pourquoi pas ? Djaâfar a une autre idée. (À suivre) A. K. Nom Adresse email
