“L’entreprise a recouvré sa santé�

M. Chahboub, DG de la SNVI, au forum d’El Moudjahid

Elle a un carnet de commandes de 30 milliards de dinars.
La SNVI semble reprendre un peu de son souffle après que le gouvernement eut procédé au gel de son découvert qui avoisine les 42 milliards de dinars. Depuis septembre 2003, la banque n’impute plus à l’entreprise les frais financiers. Cette décision a été accueillie avec satisfaction par le directeur général de cette entreprise M. Mokhtar Chahboub, invité, hier, au forum d’El Moudjahid. Le souhait du directeur général de la SNVI est de voir le plan de sauvetage avec son volet assainissement aboutir.
Le dossier, nous dit M. Chahboub, a été actualisé en décembre 2003. Il doit être discuté au niveau d’un comité d’audit mis en place au niveau du ministère de la Participation, avant qu’il ne soit soumis au Conseil de participation de l’État. M. Chahboub se dit optimiste, pour l’aboutissement de ce dossier avant la fin de l’année en cours.
Le plan de sauvetage concocté par les responsables d’entreprise avec le syndicat s’articule autour de l’assainissement financier de l’entreprise, pourquoi pas l’effacement d’une partie de la dette, sa filialisation et le partenariat. Paradoxalement, le directeur général de la SNVI ne craint pas le démantèlement du droit additionnel provisoire prévu en 2006. La SNVI, dit-il, est capable, “si les choses fonctionnent bien�, d’affronter la concurrence. “Nous avons un carnet de commandes de 30 milliards de dinars�, souligne M. Chahboub, en précisant que la SNVI contrôle 40% du marché. L’entreprise se porte bien sur les véhicules haut de gamme et autocars, mais connaît une régression sur le segment minibus en raison de la concurrence asiatique. Les résultats de 2003, en dépit des incidences du séisme du 21 mai, sont jugés satisfaisants. Le chiffre d’affaires réalisé est évalué à 14,736 milliards de dinars, sur des prévisions de 18 milliards de dinars, pour un effectif de 8 112 travailleurs dont 744 en contrat à durée déterminée. Comparés aux 13,632 milliards de dinars de l’année précédente, il laisse apparaître une évolution de près de 8%.
Les réalisations de 2003 ont été obtenues grâce aux ventes essentiellement de gros camions, de semi-remorques et des équipements spéciaux. Et grâce justement à la décision du gel de découvert, l’excédent brut d’exploitation est positif de 386 millions de dinars. M. Chahboub soutient que le manque à gagner, dû au séisme, s’élève à 2 milliards de dinars.
Les dégâts sont estimés à 600 millions de dinars. La production s’est arrêtée pendant plus de deux mois. Le directeur général de la SNVI reconnaît que les délais de livraison sont plus au moins longs. C’est que, dit-il, le grand problème de la SNVI “est la fluidité de ses approvisionnements�.
En d’autres termes, le financement des approvisionnements n’est pas débloqué dans le temps voulu par l’entreprise. Du coup, il y a toujours un à deux mois, parfois plus, de glissement par rapport au calendrier prévu.
La SNVI a pris conscience de ce problème et compte se réorganiser pour mieux répondre à la clientèle et garder au moins ses parts de marché. D’autant que deux constructeurs ont commencé à faire du montage de camions en Algérie. M. Chahboub prend aussi au sérieux les reproches faits à l’entreprise de ne pas faire évoluer leurs produits. Il affirme que dans les rapports adressés au gouvernement, il est fait état de ce qu’il appelle les investissements de survie. C’est-à -dire, les investissements qui permettent à l’entreprise de se maintenir au niveau qualitatif actuel. Ils sont estimés à 3 milliards de dinars par an et sur cinq années. M. Chahboub soutient que des améliorations ont été apportées sur des produits exposés au salon international de l’automobile. Un programme de certification ISO 9001 est engagé sur le site industriel de Rouiba. Concernant le volet partenariat, les choses ne bougent pas. à part celui avec ZF pour la boîte à vitesses, les autres opérations sont toujours au stade de contacts y compris pour la carrosserie. Mais sur le plan interne, la SNVI a engagé un programme de recomposition de son patrimoine et de ses activités. Notamment par le dessaisissement des biens immobiliers. Il a évoqué la cession d’actifs d’une unité fermée à Médéa. Sur le plan commercial, M. Chahboub souligne que la SNVI avait de bonnes opportunités en Irak. Elle a exporté pour une valeur cumulée de 102 millions de dollars. La société a même entrepris des opérations de montage de 250 camions avec une entreprise irakienne, Gamco. “Les évènements qu’a connus ce pays nous ont contraints de fermer notre représentation� a-t-il indiqué.
M. R.