Pour une meilleure gestion du football algérien

Conférence-débat animée par Khalef, Menad et Aït Djoudi

Ce fut certainement une heureuse initiative que celle prise par le comité de quartier Imerzoukène de Tizi Ouzou que d’organiser, à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, une conférence-débat sur le football algérien, animée par des spécialistes cotés et estimés, tels que Mahieddine Khalef, Djamel Menad et Azzedine Aït Djoudi. Pour preuve, la grande salle de spectacle de la MCTO s’est avérée fort exiguë pour contenir la forte assistance venue partager un bel après-midi fait d’anecdotes, d’analyses et de débat sans détour ni calcul sur une passion nommée “football�, qui se débat dans une multitude de tracasseries quotidiennes.
Après avoir retracé les différentes étapes vécues par le football algérien, de l’indépendance jusqu’à nos jours, Mahieddine Khalef regrette que “la gestion de notre sport soit victime de son anarchie� et que la politique de l’argent et du résultat immédiat ait déteint sur la formation et l'encadrement des jeunes catégories. “Sur le plan international, notre football a régressé, car l’Algérie qui faisait peur n’arrive même pas à trouver des sparring-partners pour des matchs amicaux, et nos internationaux ne s’exportent plus comme autrefois�, dira encore Khalef qui ne manquera pas de soulever un problème de taille, celui du déficit flagrant en matière d’infrastructures sportives en Algérie. “C’est pour cela qu’il est temps, dit-il, de lancer une véritable politique sportive et de bannir le sport politisé�.
De son côté, Djamel Menad devait constater que “le football algérien régresse d’année un année et que le fossé se creuse davantage chaque saison�. Il dira que le professionnalisme exige “des hommes intègres, compétentes et sincères qui œuvrent dans la transparence et la loyauté�, Menad devait aussi rappeler que “le football algérien fonctionne avec des clubs amateurs tout en manipulant des sommes considérables et occultes, puisque, dit-il, les joueurs et les entraîneurs sont payés en noir sans impôt, ni assurance, ni retraite, ce qui est grave�, dira encore Menad qui lancera un appel aux pouvoirs publics afin de supprimer les terrains en tartan et favoriser le gazon naturel.
Avant d’ouvrir des débats très fructueux, Azzedine Aït Djoudi devait insister sur la qualité de la formation qui laisse à désirer tout en regrettant que “la politique du résultat l’emporte sur l’investissement à long terme� et que “l’entraîneur sert très souvent de fusible au détriment du travail à long terme�. Pour cela, Aït Djoudi citera en exemple la longévité et la stabilité de Khalef durant quinze ans pour bâtir le fameux JET africain. Toujours est-il que les riches débats ont eu le mérite de soulever bien des interrogations et des problèmes de tous genres ; la nombreuse assistance aura certainement apprécié une telle “tribune du football� et en redemandera lorsqu’il y va de l’intérêt d’un sport qui passionne toute une jeunesse et tout un peuple.
M. H.