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ZOHRA DRIF-BITAT REAGIT AUX PROPOS POLEMIQUES DE YACEF SAÂDI
"Ces lettres, c'est très clairement des lettres écrites par l'action psychologique"
Publié dans Liberté le 10 - 02 - 2014

La Semaine culturelle de l'Anep — qui se poursuivra jusqu'au 13 février prochain au centre culturel Mustapha-Kateb — s'est ouverte, hier matin, avec une conférence-débat de la moudjahida Zohra Drif-Bitat, qui a évoqué ses mémoires parues aux éditions Chihab, et qui a surtout réagi aux attaques portées contre elle par Yacef Saâdi qui l'accusait d'avoir rédigé et envoyé deux lettres à Hassiba Ben Bouali, lui demandant de se rendre à l'Armée française.
Au cours d'une conférence organisée, hier matin à Alger, Zohra Drif-Bitat a réagi aux accusations portées contre elle par le chef de la Zone autonome, Yacef Saâdi, concernant deux lettres qu'elle aurait écrites en septembre 1957 à Hassiba Ben Bouali, et dans lesquelles elle lui aurait demandé de se rendre à l'Armée française. La moudjahida a tenu à préciser que concernant ces deux lettres "que deux historiens français ont publiées en 2004 alors qu'elles n'étaient pas mises à la disposition du public", elle a été la première en Algérie à en parler, puisqu'elle en parle vers la fin de son ouvrage, Mémoires d'une combattante de l'ALN. Zone autonome d'Alger (éditions Chihab, novembre 2013). "Ces lettres font partie des archives de l'Armée française qui se trouvent à Vincennes, et ces archives-là ne pouvaient être rendues publiques que 50 ans après, c'est-à-dire en 2012. Et jusqu'en 2012, il fallait des autorisations spéciales avec des conditions spéciales ; ceux à qui on donnait les autorisations n'avaient le droit ni de les photocopier ni de les réécrire. C'est une historienne, Mme El- Korso, qui m'a donné ces détails ; je ne suis pas historienne et je ne suis pas allée aux archives de Vincennes", a expliqué Mme Drif-Bitat. Et d'ajouter : "Elle m'a expliqué qu'elle avait ces lettres depuis déjà trois ou quatre ans. Et elle m'a dit où elle les a trouvées. Mme El-Korso l'a dit publiquement dans une intervention au quotidien El Khabar et dans une contribution très large à Liberté. Elle dit : j'ai vu, j'ai trouvé ces deux lettres dans une boîte portant la mention ‘Action Psychologique'." La conférencière a fait savoir que Mme El-Korso a trouvé, en plus des deux lettres, "les restes de papiers que j'avais brûlés — on préparait une grande manifestation de femmes pour protester contre la torture, la mort, etc. Et au moment où ils sont venus nous arrêter, nous étions dans un abri où on laissait nos archives, donc il y avait les noms de ces femmes". Toujours à propos de ces deux lettres, Mme Drif-Bitat a relevé que l'une des nombreuses contradictions relatives à ces lettres est que "je ne peux pas avoir écrit à Hassiba alors que je n'étais pas arrêtée et que nous vivions ensemble tous les jours, tous les soirs et que c'était pour un travail que je me trouvais dans la maison de Fatiha Bouhired, et que Hassiba et Ali se trouvaient en face", d'autant que dans leur livre, Mohamed Harbi et Gilbert Meynier disent que "ces lettres, dont ils publient le contenu, auraient été écrites probablement l'une le 18 et l'autre à la mi-septembre, alors que les historiens ont comme règle la rigueur". Et de soutenir : "Le 18 et la mi-septembre, j'étais en liberté et j'étais avec Hassiba, avec Ali, avec le Ptit Omar, avec Mahmoud (Allah Yerhamhoum), et je ne vois pas pourquoi, alors que j'étais en liberté, j'aurais écrit à Hassiba pour lui dire de se rendre aux Français." Pour Zohra Drif-Bitat, le contenu de ces lettres révélé est "la preuve de ce qui a été la cause de la destruction, de la chute de la Zone autonome, et qui s'est étendu à la Wilaya III et à la Wilaya IV, et que l'Armée française avait appelé Bleuite".
Elle estimera d'ailleurs que l'opération Bleuite a commencé à Alger, et que si elle condamne certains "Bleu-de-chauffe", "il y a eu certains frères qui ont été torturés à mort et qui ont été retirés de la mort pour précisément les mettre en bleu-de-chauffe et les sortir dans La Casbah, arme psychologique, pour dire aux gens : voilà vos moudjahidine, ils sont tous là, ils travaillent pour nous. Je pense en particulier à Ali Fertchoukh, ‘Alilou', qui a été un grand moudjahid, et qui a été arrêté alors que cela faisait plus de trois mois qu'il avait été mis en veilleuse parce qu'il était recherché par toutes les polices de France, parce qu'il était l'un des collaborateurs les plus proches du responsable de la Zone autonome d'Alger. Et quand Alilou a été arrêté, il ne savait absolument plus rien de l'évolution de la Zone autonome. Ils l'ont torturé de manière à ce qu'il ne meurt pas." Selon Mme Drif-Bitat, "la Bleuite a démarré de La Casbah, ils l'ont commencée avec nous, et quand ils ont détruit la Zone autonome, ils ont continué dans la Wilaya III et la Wilaya IV".
Et de conclure : "Ces lettres, c'est très clairement des lettres écrites par l'action psychologique qui était un département important." Revenant sur le chapitre écriture de l'histoire et ce qui est considéré par beaucoup comme la faillite dans l'écriture de l'histoire, l'oratrice a souligné que pour écrire l'Histoire, "il faut toujours un certain recul et il faut sortir des anecdotes", relevant que dans son ouvrage, elle raconte son "expérience". "Mon expérience est tributaire du lieu où j'ai fait cette expérience et du moment — 1956/1957, où, pour la première fois, la question algérienne a été posée au niveau de l'ONU, un moment où les responsables de notre action voulaient l'internationalisation du problème algérien", a-t-elle signalé. Pour elle, "l'Histoire, pour son écriture, demande quand même un certain recul et elle a besoin d'avoir des documents pour être le plus précis des réalités qu'on veut rendre, pour dire comment les choses se sont passés.
Il y a des règles à travers le monde pour, précisément, garantir l'objectivité de l'écriture de l'Histoire. Il y a des lois dans tous les pays du monde pour mettre les archives sous séquestre pour des périodes plus où moins longues, selon la nature de l'archive (30, 50 et même 100 ans). Parce que les Etats pensent à leur pays, à l'intégrité de l'Etat et du pays, et à éviter de créer des fractures en révélant certaines choses, et c'est la preuve que tous les pays façonnent leur Histoire". Au début de la conférence, Mme Drif-Bitat a évoqué ses mémoires, et les raisons qui l'ont poussée à les écrire, relevant qu'elle voulait rendre compte "de ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu, ce que j'ai vécu".
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