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La Tripartite renvoie les augmentations de salaires à 2015
L'Etat algérien face à la réduction de sa marge de manœuvre financière
Publié dans Liberté le 05 - 03 - 2014

La situation des finances nationales n'est plus ce qu'elle était voici encore 3 ans et la prudence manifestée par la dernière Tripartite en est une première traduction.
La tripartite de dimanche dernier a accouché d'une souris. En tout cas sur le terrain où elle était le plus attendue, c'est-à-dire sur la question des augmentations de salaires résultant de l'abrogation du désormais célèbre article 87 bis. Au cours des dernières semaines pourtant, les pronostics de l'ensemble des médias nationaux ne laissaient pas planer de doutes. On annonçait sans hésiter des augmentations de salaire "comprises entre 10 et 20%" qui devaient bénéficier à plusieurs millions de salariés. Février 2014 devait ressembler comme un frère à février 2011. Le gouvernement, dans un contexte de campagne présidentielle et dans le cadre de la tripartite allait accorder, "à froid" et préventivement, ce que les émeutes de janvier 2011 et le vent de révolte des Printemps arabes avait conduit l'Exécutif algérien à concéder "à chaud" en matière d'augmentations de salaires et d'emplois des jeunes.
Des contraintes financières pour une tripartite "sociale"
Le dimanche de la tripartite, les choses semblaient bien parties pour aller dans la direction attendue. Le matin, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait commencé par affirmer, ainsi qu'il le fait régulièrement au cours des derniers mois que "l'Algérie demeurera un pays démocratique et social" et ne ménagera aucun effort "pour défendre ceux qui gagnent le moins, sans toutefois créer des obstacles à ceux qui gagnent le plus en contribuant au développement de la nation conformément à la loi". Malheureusement, il se montrait presqu'aussitôt beaucoup plus réticent que prévu vis-à-vis du projet d'abrogation de l'article 87-bis qui semblait pourtant acquise, selon les déclarations récentes du SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. Au cours de la journée, le doute commence à s'installer. Des experts indépendants, une nouvelle fois invités, Abdelhak Lamiri en tête, évoquent une incidence financière proche de 10 milliards de dollars, une charge insupportable pour les entreprises, les risques d'emballement de l'inflation et de gonflement des importations. Finalement en fin d'après-midi, le communiqué publié à l'issue de la tripartite confirme ce qu'on pressentait. Il indique que "la revendication portée par l'UGTA concernant l'article 87-bis a fait l'objet d'un échange serein et responsable entre les différentes parties. Il a été décidé de l'abroger, et de rédiger une nouvelle définition, en concertation avec les partenaires sociaux, à la faveur de la loi de finances 2015". Le renvoi à 2015 et l'évocation d'une revendication "portée par l'UGTA" semble bien indiquer que le resserrement des contraintes financières est désormais clairement pris en compte par le gouvernement.
Comment interpréter cette prudence soudaine des autorités algériennes, qui plus est, en plein contexte électoral ? On est peut-être face à un tournant dans la gestion des finances nationales que la plupart des commentateurs n'ont pas encore décelé. Il pourrait en gros se formuler de la façon suivante : les caisses de l'Etat ne sont pas (encore) vides mais les marges de manœuvre dont il disposait encore voici 3 ans ont déjà presque complètement disparu.
Le budget de l'Etat au bord de l'explosion
Pour tenter de comprendre ce qui est en jeu, on doit sans doute se reporter aux évolutions les plus récentes à la fois du budget de l'Etat et de la balance des paiements extérieurs de notre pays. Le budget 2013 avait tenté, dans le prolongement des déclarations du ministre des Finances qui prônait une "approche beaucoup plus prudente en matière de dépenses notamment celles de fonctionnement et surtout celles relatives aux salaires de la Fonction publique où nous avons atteint le plafond", de ramener les dépenses courantes à un "niveau plus acceptable" notamment grâce à la fin des opérations du versement des rappels sur les salaires de la Fonction publique. Le maintien de la paix sociale n'a, cependant, pas de prix. En décembre dernier, le Parlement a déjà approuvé pour l'année en cours des dépenses de fonctionnement de plus de 62 milliards de dollars (environ 4 700 milliards de dinars) qui s'affichent en hausse de près de 9% par rapport à 2013, soit une croissance encore 2 à 3 fois supérieure à celle du PIB et qui prendront en charge notamment la création de plusieurs dizaines de milliers de nouveaux postes dans la Fonction publique ainsi que des transferts sociaux réglés sur le mode du pilotage automatique en raison notamment du blocage des prix de nombreux produits et services soutenus par l'Etat.
Le budget 2014 de l'Etat algérien c'est déjà, en résumé, des dépenses de fonctionnement qui représentent près de deux tiers des dépenses publiques, un déficit nominal évalué officiellement à 45 milliards de dollars et un prix du pétrole qui devra atteindre au moins 110 dollars en moyenne cette année si on veut éviter de commencer à puiser dans les réserves constituées depuis uns dizaine d'années.
Des chiffres qui ne prennent même pas en compte l'annonce, intervenue en janvier 2104, de nouveaux recrutements massifs dans la Fonction publique. On commence à comprendre que le gouvernement préfère attendre 2015 avant de discuter de "10 à 20%" d'augmentation de salaires supplémentaires...
Quand la Banque d'Algérie plombe l'ambiance
La situation très tendue du budget de l'Etat n'est pas la seule raison de la "prudence" manifestée désormais par le gouvernement. Publié la semaine dernière, le rapport de la Banque d'Algérie pour l'année 2013 a également plombé l'ambiance. Il indique clairement que la politique macroéconomique mise en œuvre depuis 2011 a conduit en 3 ans à la disparition complète des excédents financiers de la balance des paiements. On est ainsi passé de 20 milliards de dollars d'excédent en 2011 à 12 milliards en 2012 et ainsi que l'indique la Banque d'Algérie, à une situation de "quasi équilibre" en 2013.
Les causes immédiates de cette évolution sont désormais bien connues. D'un côté une baisse de plus de 10% des recettes d'exportations d'hydrocarbures qui passent de 70 milliards de dollars en 2012 à un peu plus de 63 milliards l'année dernière. Un recul qui n'est d'ailleurs pas dû aux cours du baril, qui sont restés élevés en 2013 (109,5 dollars), mais à une réduction sensible des volumes exportés. L'autre cause est une croissance des importations qui, bien que ralentie par rapport aux dernières années, est restée encore proche de 7% en 2013. Les importations de marchandises ont ainsi dépassé 55 milliards de dollars.
Compte tenu de nos importations de services, "stabilisées" autour de 10 milliards de dollars, et de transferts de capitaux élevés réalisés essentiellement par les associés de Sonatrach, les excédents financiers quelquefois considérables réalisés par l'Algérie au cours des dernières années ont donc complètement fondu en 3 ans.
Dans ce nouveau contexte financier, la Banque d'Algérie a averti le gouvernement : les largesses de 2011 ne sont plus possibles. Le FMI l'a fait aussi, dés la fin 2012 et encore à la fin de l'année dernière. Ils sont loin d'être les seuls. De nombreux économistes algériens dénoncent depuis plusieurs années, pour certains une "impasse", tandis que d'autres, comme Nabni, annoncent que l'"iceberg" est en vue. Pour l'instant, le gouvernement semble avoir décidé de mettre un bémol à sa fièvre de dépenses.
H. H.
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