Prêt pour le jour… “J�

Au QG de Ali Benflis

“Les bousboussate et les parodies de visites ne nous impressionnent pas, Benflis passera au premier tour.� Paroles de FLNistes.
La bataille des “hauteurs� semble faire partie du jeu — et de l’enjeu — entre les candidats, puisant dans le même référentiel idéologique. En l’occurrence, Ali Benflis et Abdelaziz Bouteflika sont apparemment soucieux de ne pas trop s’éloigner des bruissements du sérail. Le premier comme le deuxième a choisi la “mythique� Hydra, ce haut lieu du pouvoir algérien pour y installer son quartier général de campagne.
Du balcon de la villa, d’apparence modeste, du QG de Benflis, ses supporters peuvent surveiller les mouvements de leurs rivaux, alliés de Bouteflika. La proximité des deux permanences est tellement frappante qu’elle suggère une espèce de préméditation dans cette promiscuité de mauvais aloi…
Chez Benflis également, des policiers en tenue, postés en face de la Citibank, veillent au grain.
Mais aucune plaque de signalisation n’indique le lieu si ce n’est l’imposante tour de la Sonatrach qu’on peut apercevoir juste en face du bureau de M. Sallat, directeur de campagne du candidat Ali Benflis. On est tout de même au Paradou, à Hydra plus exactement, et cela veut tout dire. La cour de la villa est plutôt calme.
Des hommes de l’intérieur du pays — y compris des Targuis – s’affairent à compter les banderoles qu’ils ont enfouies dans la malle du véhicule. Un représentant du directoire de campagne donne les ultimes consignes aux convoyeurs. D’autres belles voitures attendent leur chargement.
Le mur d’enceinte de la villa est orné d’une longue affiche proclamant le slogan officiel du candidat : “Pour que revienne l’espoir�. Espoir, ce maître mot qui revient dans la bouche des membres du staff de Ali Benflis qui croient fermement en leur étoile. Une étoile nommée : “Benflis Président�. Ici, on est, certes, loin du faste et de la solennité qui caractérise la permanence de Bouteflika. Mais on garde un immense espoir — dans la discrétion — comme le veut le caractère du candidat. Ce jour-là , Benflis est allé à Bouzaréah faire la fête avec les femmes en ce 8 mars pour ne pas rater une telle occasion. Le matin, il a présidé au moins deux réunions avec les mouhafedhs des 48 wilayas et les coordinateurs de campagne. MM. Sallat et Mimouni précisent d’emblée que le candidat a un agenda tellement chargé qu’il est pratiquement injoignable. Entre un crochet en Europe et une réunion marathon avec son état-major, Benflis “tue� le peu de temps qui lui reste à recevoir des journalistes étrangers qui sollicitent des interviews. Le duo Sallat-Mimouni met donc les bouchées doubles pour être fin prêts le jour “J�.
Ce dernier préfère d’ailleurs “V�, convaincu que la victoire ne saurait échapper à “Si Ali� au soir du 8 avril. Mimouni, ce vieux briscard de la politique et du FLN, n’est nullement impressionné par l’armada logistique mise en place par le staff de Bouteflika. Pas même par les “bousboussate (les bises) distribuées par le candidat-président au premier venu�. Les périples de Bouteflika dans les wilayas ne découragent pas non plus les hommes de Benflis, décidés à entamer la bataille juste au coup d’envoi de la campagne.
Ils promettent que leur candidat sillonnera le pays et que d’autres membres de la direction nationale lui prêteront main forte. L’infatigable Ali Mimouni est sûr d’une chose : Benflis sera élu au premier tour. C’est la surprise qu’il promet aux supporters de Bouteflika. Autant dire que la bataille s’annonce féroce et malheur au vaincu.
H. M.