Zerhouni sera-t-il remplacé ?

Le ministre de l’Intérieur contraint à une longue hospitalisation en France

C’est hier, aux environs de midi, que le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Yazid Zerhouni, a été évacué vers la France à bord d’un avion d’Europe- Assistance. Son état de santé est jugé critique. Il aurait été contaminé par un microbe provoquant une affection généralisée, une septicémie.
Cet état de santé, jugé grave, nécessiterait un traitement médical spécialisé de plus de deux mois. Il était impossible, hier, d’en savoir plus sur l’évolution de l’état de santé du ministre, ni sur la durée probable de son hospitalisation. Mais, au regard de la gravité de la maladie, tout porte à croire que Yazid Zerhouni ne sera pas disponible de sitôt pour assumer ses fonctions.
Le poste de ministre de l’intérieur restera-t-il donc vacant pendant toute cette période, de surcroît à la veille d’une élection présidentielle qui, déjà , emballe la scène politique et alors qu’il est à la tête du département ministériel chargé de la gestion de ce scrutin ? Tard dans la soirée d’hier, aucune information n’était encore donnée officiellement sur son état de santé, et nos maintes tentatives d’obtenir des éclaircissements de la part du ministère de l’intérieur et des services du chef du gouvernement sont restées vaines. Toutefois, nous avons appris de source sûre que le président de la république songe déjà sérieusement à remplacer son ministre. Il aurait déclaré que si cette situation de vacance venait à durer plus de 48 heures, Zerhouni serait remplacé par Daho Ould Kablia, l’actuel ministre délégué aux collectivités locales.
Lors du dernier déplacement du président dans la wilaya de Sétif, c’est Ould Kablia qui avait animé l’habituelle conférence de presse du ministre de l’intérieur. Hier soir, une rumeur a fait le tour des rédactions faisant état du décès de Yazid Zerhouni, hospitalisé à l’hôpital américain de Neuilly, à Paris. La rumeur a toutefois été démentie par des sources sûres moins d’une heure plus tard. Il reste, d’après ces mêmes sources, que son état de santé est jugé grave.
Il est à rappeler que la formation du gouvernement de Bouteflika, en 2000, avait tardé à voir le jour. Ce retard a été sujet à polémique et l’agence britannique, qui allait être relayée par l’agence algérienne officielle APS, avait fait état de la “pression exercée par la hiérarchie militaire�, laquelle s’opposait, selon cette agence, à la nomination de certains responsables dans le gouvernement. Parmi eux, l’actuel ministre de l’intérieur que Bouteflika voulait nommer, disait-on, comme ministre de la défense. Chose qu’auraient catégoriquement refusé les militaires par la voix du chef d’état-major de l’armée qui déclarait pourtant que “n’importe quel algérien peut briguer ce poste même s’il n’a pas fait son service militaire, à la seule condition qu’il soit 100% algérien�.
En tout état de cause, il semble bien que le président-candidat a, d’ores et déjà , perdu un coéquipier important dans la bataille électorale qui va commencer.
M. B.