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Moussa Touati au forum de "Liberté"
"L'Algérie ne sera jamais un royaume"
Publié dans Liberté le 10 - 04 - 2014

Pour Touati, cette idée fantasmagorique d'introniser Bouteflika roi sera combattue par le peuple dont les sacrifices pour l'édification d'un Etat social et démocratique ne seront jamais vains.
À une semaine du scrutin présidentiel, Moussa Touati, le candidat du Front national algérien (FNA), était, hier, l'invité du Forum de Liberté. Après avoir passé en revue les nombreux dépassements et autres griefs qu'il impute, sans ambages, aux partisans du Président sortant, Moussa Touati s'en est pris aux représentants du candidat-malade, notamment aux "fonctionnaires et ministres" . "Est-ce qu'ils sont mus par l'amour pour cette personne ? Pour l'amour du pays ? Sont-ils intéressés par son programme ? Ou veulent-ils tout simplement protéger leurs intérêts personnels ?" s'interroge-t-il, tout en ayant, semble-t-il, la réponse.
Puisqu'au-delà de cet étonnement feint à bon escient, l'orateur considère que les gens qui aspirent à une réélection de Bouteflika sont ceux-là mêmes qui ont détourné des sommes colossales et qui veulent aujourd'hui se mettre à l'abri de toute poursuite d'un éventuel pouvoir qui viendrait après lui. "En réalité, ils ne font que défendre leurs privilèges." Pour Touati, "il faut répondre à ces gens". Et surtout à cette idée saugrenue de proclamer en Algérie un royaume à l'issue du scrutin du 17 avril 2014. "L'Algérie ne sera jamais une monarchie. Ce n'est pas l'affaire d'une famille. Que ceux qui veulent vivre sous une monarchie, prennent leurs valises et dégagent de la République algérienne démocratique et populaire."
Il déniera même à Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président Bouteflika, la "primeur" de cette proposition flagorneuse d'introniser Bouteflika roi en attribuant cette offre qu'il considère comme "farfelue" à Amar Ghoul, patron de Taj (en arabe couronne royale) qui, lui, aurait affirmé récemment que l'actuel Président sera notre futur roi.
"Ces gens-là disent des choses très graves. Et c'est l'argent sale qui les fait parler. À travers l'élection de Bouteflika, ils veulent juste bénéficier d'une amnistie." Pour Touati, cette idée fantasmagorique est inspirée des velléités même du pouvoir actuel : "Ce n'est plus un pouvoir républicain. Le Président monopolise déjà tout. Tous les pouvoirs sont aujourd'hui centralisés. Le chef de l'Etat est un arbitre. Il ne peut être juge et partie. Il doit toujours respecter l'avis des autres."
Pour le président du FNA, il n'y a aucun doute : c'est l'intrusion de l'argent sale qui est à l'origine de cette dérive. Il estime qu'en favorisant un rôle accru des plus riches dans le processus politique, le régime algérien devient de plus en plus ploutocratique. Il regrettera que la politique soit désormais perçue en Algérie comme un moyen de se faire de l'argent ou tout au moins de mener une carrière professionnelle. "L'immunité parlementaire ou présidentielle, elle est de nature politique et non pas criminelle." Il désespère, ainsi, de voir en Algérie "un Président qui bafoue la Constitution et que personne ne peut interpeller, des députés qui commettent des crimes et qui ne sont pas jugés, etc." C'est assurés de cette impunité que ces derniers ont décidé, en effet, d'agir aujourd'hui à visage découvert, de ne plus utiliser de prête-noms et même de se présenter aux élections locales.
En attendant la magistrature suprême, qui sait dans ce pays merveilleux où désormais tout peut arriver ? En tout cas, c'est comme cela qu'on a vu de hauts responsables politiques en Algérie ramper servilement aux pieds de possédants qui ne sont parfois, ni plus ni moins, que des trafiquants notoires en passe d'être reconvertis ou adoubés par un pouvoir accusé, lui-même, d'être "maffieux". D'après nos sources, il y en a qui siègent à l'APN et qui ont 6 ou 7 affaires criminelles sur le dos. Ainsi, d'après Moussa Touati, ces derniers, attachés plus que jamais à la réélection de Bouteflika, ne passeront pas une seule minute au trou si ce dernier venait à être réélu.
Pour Moussa Touati, il faut trouver des réponses à "ce mépris et aux mauvaises intentions d'une poignée de personnes qui se considèrent au-dessus de la mêlée alors qu'ils sont à l'origine d'une faillite totale". L'orateur déplore qu'avec cette fâcheuse tendance à la marchandisation de la politique en Algérie, "le gouvernement est devenu voleur et le peuple cupide (tamaâ)".
Interrogé, en outre, sur la récente visite de John Kerry qui a donné lieu à une longue controverse, Moussa Touati a une réponse toute trouvée : "L'Amérique a ses intérêts. Kerry est venu les protéger. Quand il a vu l'état de santé du Président, il a alors vite compris que ce dernier ne pouvait plus tenir ses engagements. Il a aussi compris qu'il devait négocier plutôt avec le groupe qui veut le placer", croit savoir Moussa Touati qui considère plutôt que le régime algérien est surtout "protégé" par la France, l'ancienne puissance coloniale. Il exclut par ailleurs une éventuelle intervention étrangère en regrettant de constater que "ceux qui sont censés protéger le peuple, le menacent aujourd'hui directement". Pour lui, l'instabilité ne peut être le fait que des tenants du statu quo, de ceux-là mêmes qui veulent perpétuer un ordre injuste : "Personne ne viendra nous envahir. L'agression ne pourra provenir que de ceux qui n'ont pas voulu céder leur place." S'agissant de la "neutralité" de l'administration, il révélera que la wilaya de Blida veut attribuer à Ahmed Ouyahia, représentant du candidat Bouteflika et ministre-directeur de son cabinet, la salle Boualem-Tchaker où il doit, lui-même, animer samedi un meeting électoral. "Cela ne se passera pas comme ça. La priorité est donnée par la loi au candidat et non pas aux représentants des candidats", martèle-t-il en lançant un défi aux autorités.
Fils de chahid, Moussa Touati se veut fidèle au serment en appelant à respecter le peuple dans les fondements de la République et notamment à la lumière de la déclaration du 1er Novembre, un texte fondateur du pays République algérienne. Il se montrera rassurant à la fin : "Ne vous inquiétez pas, il y a des Algériens dévoués à l'intérêt national et fidèles à la mémoire des martyrs. Ils défendront ce pays !"
M.-C. L.
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