La bagarre évitée de justesse

Des sympathisants de Bouteflika sur le chemin des partisans de Djaballah à Djelfa

Des militants de Bouteflika ont tenté de provoquer ceux du candidat du MRN.
Le meeting que devait animer Abdallah Djaballah, hier, en début d’après-midi, à Djelfa, a failli être déprogrammé, annulé ou prendre une tournure dramatique. Des sympathisants de Bouteflika ont tenté de faire dans la provocation au moment de l’arrivée du cortège du candidat du mouvement d’El-Islah. Des militants du président-candidat, qui animaient la permanence, située en face de la salle devant abriter le meeting, ont placé un panneau géant, représentant un portrait de Bouteflika, sur une route à deux voies. Devant le regard des services de sécurité. Chose qui a provoqué l’ire des membres de la délégation du prétendant islamiste. Un député du mouvement d’El-Islah, sort de sa voiture pour aller directement à la confrontation. S’ensuit alors une altercation verbale entre les deux parties qui a failli dégénérer. “J’étais prêt à aller très loin avec eux�, nous a confié le parlementaire. Fort heureusement, parce qu’il faut s’attendre au pire avec eux. “En effet, l’intervention des éléments de services de sécurité a permis de ramener le calme.�
Les sympathisants ont reculé pour revenir à de meilleurs esprits. C’est ainsi que le chef de file des islamistes du MRN a rejoint la salle de cinéma Ibn-Rochd, pour animer son rassemblement.
Au cours de son meeting, Djaballah a développé un discours électoraliste à la carte qui convient aux habitants de la capitale des Ouled Naïl. Il a axé son intervention sur les maux qui rongent l’administration algérienne. Avant d’aborder la corruption, le candidat s’en est pris frontalement aux candidats qui “n’ont pas de qualifications universitaires et prétendent� gérer la destinée de 30 millions d’Algériens. “La légitimité historique est passée de mode. L’Algérie a changé. Le niveau intellectuel est aujourd’hui une condition sine qua non pour prétendre accéder au palais d’El-Mouradia�, lâchera-t-il.
Il fera ainsi un tour d’horizon des raisons qui bloquent le décollage économique du pays. Pour rester fidèle à sa tactique électorale, il fera part des transactions commerciales qui se trament, ces derniers temps, sur le dos du peuple algérien. “L’on a cédé un gisement d’or à une société australienne pour un montant de 12 millions de dollars. Et la durée d’exploitation de cette mine est estimée à 20 ans�, s’indigne-t-il. Par ailleurs, Djaballah a animé un autre meeting, dans la matinée d’hier, à Laghouat, où il a défendu bec et ongles le projet de réconciliation nationale qui permet, selon lui, le retour à la sécurité et à la stabilité. Développer ce discours devant les Laghouatis est loin être fortuit. Le candidat islamiste voulait effacer d’un trait le message qu’a voulu laisser, la veille, le président-candidat. “Notre projet de réconciliation est différent de celui que prônent les autres�, affirme l’orateur. Il a également abordé le dossier des richesses du pays qui ne profitent, dit-il, qu’à une minorité. Pour séduire son assistance, il lancera : “Le pays gagne chaque jour 30 millions de dollars. Où est passée cette manne ? Chaque algérien devrait gagner 30 dollars par jour.�
À Messaâd, daïra distante de 70 km de Djelfa, Djaballah a plaidé pour l’amélioration du code de la famille et pour le maintien des dispositions qui s’inspirent de la charia. Dans ce bourg, les citoyens appréhendent l’après-8 avril. “Il y a des rumeurs qui font état d’éclatement de troubles au lendemain du scrutin�, nous confiera un vieil homme. Cette localité a vécu, il y a trois jours, des incidents déclenchés suite à une agression d’un enfant par un membre des services de sécurité.
R. H.