“Bouteflika veut instaurer un nouveau colonialisme�

Benflis à Constantine, Mila, Mechria, El-Bayadh, Saïda et Mascara

Le candidat du FLN draine les foules et fustige le Président-candidat.
C’est un test de popularité des plus réussi pour le candidat Ali Benflis au septième jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 8 avril prochain. Que ce soit à Mila, à Mecheria, Aïn Sefra, à Labiod Sidi-Cheikh, El-Bayadh, Saïda ou Mascara où il s’est rendu ce week-end, Ali Benflis a fait salle comble. Plus encore, à Constantine où il s’est rendu, jeudi dernier, le candidat du parti de la majorité a rassemblé près de dix mille personnes au stade Benabdelmalek. À mesure que la date décisive du 8 avril s’approche, Ali Benflis gagne de plus en plus d’audience populaire. Mais aussi en assurance quant à ses chances de réussite à l’issue de cette consultation populaire. Cette assurance transparaît d’ailleurs dans le contenu du discours et du ton utilisé par le plus sérieux concurrent du Président-candidat. Qualifiant à chacune de ses haltes, le régime de Bouteflika de dictatorial, le leader du FLN s’est dit convaincu que le Président-candidat “veut instaurer un nouveau colonialisme�. Comment ? “En mettant à genoux toutes les institutions de l’État, en accaparant tous les pouvoirs et en faisant subir des pressions inimaginables aux agents de l’administration et aux commis de l’État à quelque niveau que ce soit�, lancera le secrétaire général du FLN à chacune de ses haltes à un public fortement séduit par son discours, lequel public l’entrecoupait constamment par des cris : “Benflis président�, Benflis FLN�. Il citera, à cet égard, notamment les pressions exercées par les walis et les chefs de daïra qui convoquent, explique-t-il, les “citoyens et les élus pour leur imposer l’allégeance au Président-candidat sous peine d’être limogés de leur poste de travail�. L’autre exemple que mettra en avant le patron du FLN est le régionalisme que prône le Président-candidat : “Il a divisé l’Algérie en de multiples régions pour semer au sein du peuple l’émeute, la désolation et la haine�. “Qui suis-je ?�, interroge-t-il les foules. “Je ne suis ni de l’Est ni de l’Ouest, je suis seulement algérien. Un Algérien comme partout dans notre pays où les citoyens devraient être considérés selon leur compétence et leur patriotisme�, crie-t-il en direction des foules qui l’applaudissaient fortement. Interrogeant également à chacune de ses haltes l’assistance en ces termes : “N’est-ce pas que l’Algérie a eu son indépendance en 1962 et que le peuple algérien est libre ?�, Ali Benflis a eu à chaque fois un “oui� franc et massif de la part de la foule toute enthousiaste à ses propos. “Alors martèle-t-il provoquez vous-mêmes le changement du régime en allant voter massivement le 8 avril prochain�. “N’ayez pas peur, il (Bouteflika) ne pourra rien vous faire, je suis avec vous !�. Et de préciser : “Vous êtes un peuple digne et libre, soyez au rendez-vous de l’histoire le 8 avril prochain pour changer la dictature que nous avons vécue ces cinq dernières années�. Le jour du vote, Ali Benflis recommande à tout son public de surveiller ses voix. “C’est à ce prix là et à ce prix seulement qu’on arrivera à débusquer les fraudeurs�, dit-il. Expliquant comme à l’accoutumée son programme électoral, l’orateur a promis de faire de l’Algérie un véritable pays démocratique où toutes les libertés d’expression seront conservées. Il expliquera dans le même temps qu’il réglera le problème du chômage, de la pauvreté et de la misère en Algérie.
N. M.