“Bouteflika s’est entouré de marionnettes�

Karim Tabou (FFS) anime une conférence-débat à Bouzeguène

Après le RCD, mardi dernier, c’est au tour du FFS de convier une nombreuse assistance à une conférence-débat au centre culturel de Bouzeguène.
Karim Tabou, secrétaire national à la culture au FFS, a, dans le cadre de la campagne antivote, exposé les propositions de sortie de crise prônées par le parti du Front des forces socialistes. C’est par une question que M. Tabou entame son intervention. “Pourquoi une élection présidentielle ?� s’interroge-t-il. “Une question simple, mais à laquelle l’Algérie ne trouve aucune réponse�.
“Il est clair, poursuit-il, que c’est une élection de plus, pour moins de démocratie. Elle permettra d’apporter un nouveau souffle à un pouvoir et à un président honnis�.
S’en prenant, sans les nommer, à ceux qui croient que c’est l’élection du siècle, que le retrait de l’armée du politique donne des garanties et que la fraude n’est plus possible, l’orateur affirme : “Ça ne peut pas être une élection, mais une passation de consignes. Les méthodes de fraude sont si “perfectionnées� que, parfois, elles en deviennent indétectables�. Et de poursuivre : “C’est une élection qui permettra à Bouteflika de faire évoluer la scène politique pour se faire accepter par l’opinion internationale tout en feignant un cliché réducteur de la démocratie.� À propos de certains candidats à l’élection présidentielle, M. Tabou affirme : “Bouteflika a éliminé les candidats qu’il juge capables de le contrarier et créer une opposition factice malléable et manipulable. Benflis, qui a fait un revirement de 180°, peut-il être réellement un opposant ? un démocrate ? On veut nous faire croire qu’être contre les islamistes et Bouteflika, signifie être un démocrate.�
Pour mieux cerner tout ça, le conférencier affirme qu’“une élection qui dépend de l’ordonnance de Zerhouni ne peut être proposée�.
Pour démontrer encore que le pouvoir est capable de tout pour se maintenir, il poursuit : “on est allé même jusqu’à créer un nouveau parti en Kabylie pour le mettre au service de la dictature.�
Abordant les propositions de sortie de crise, l’orateur déclare : “il importe de rompre avec les fausses solutions et d’en finir avec les faux dialogues. Recourir au peuple est l’unique condition pour une légitimité démocratique et l’édification d’un État de droit. Cela ira en dotant l’État et les citoyens algériens d’outils qui leur permettront d’exercer leur souveraineté et de préserver leurs libertés individuelles.�
“Tout doit commencer par la dissolution de l’APN et du conseil de la nation. Ensuite, il faut aller vers l’élection de la Constituante et, enfin, la présidentielle�, tout en expliquant tous les mécanismes qui permettront d’aller à  l’instance de suppléance, qui sera chargée de représenter l’État.
À une question en rapport avec le Mouvement citoyen de Kabylie, l’orateur souligne : “Hier seulement, le RCD a été empêché d’organiser une conférence à Ouaguenoun. C’est grave et impardonnable ! Nous étions corps et âme avec le mouvement, contre un détournement de mineurs innocents. Les agressions et les menaces à l’encontre des politiques et même de la population se multiplient. On va droit vers des luttes fratricides, ce qui rendra service au pouvoir, lequel n’aura plus besoin de mobiliser ses troupes puisque les belligérants font leur travail. Il est temps de bannir ces archaïsmes et faire revivre le politique en Kabylie.�
Pour terminer, M. Tabou souhaite bonne chance aux militants du RCD dans leur campagne, mais appelle l’assistance à bouder les élections du 8 avril 2004.
C. N. O.