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Ajouad Algérie Mémoires désapprouve l'amnésie
Nazim Mekbel : "Le travail contre l'oubli va se poursuivre"
Publié dans Liberté le 15 - 06 - 2014

Selon les membres de cette organisation, "notre histoire et la mémoire de nos victimes se trouvent menacées par des lois abjectes".
Ajouad Algérie Mémoires, née d'un cri de douleur et de colère, a aujourd'hui 4 ans. Créée en 2010 par des familles des victimes du terrorisme islamiste, sous l'impulsion de Nazim Mekbel, fils du regretté confrère du Matin, Saïd Mekbel, assassiné en décembre 1994, l'association commémore la journée du 22 mars, en souvenir des marches populaires organisées en mars1993 et mars 1994. Le nom donné à l'association renvoie à El Ajouad (les généreux ou les justes), une pièce théâtrale du dramaturge Abdelkader Alloula (avec l'accord de son épouse), assassiné au début des années 1990. L'association s'est donné pour mission de perpétuer et d'honorer la mémoire de ceux et celles, connus et inconnus, qui sont morts sous les coups de "la folie meurtrière des intégristes".
Dans sa charte publiée dès sa création, on peut lire : "Face au drame qui n'a épargné aucune famille, Ajouad Algérie Mémoires veut célébrer l'honneur et la dignité de ceux et celles qui ont été assassiné(e)s, violées, kidnappé(e)s, en refusant l'oubli de ses victimes et en luttant contre la falsification de l'histoire de son pays." Il y est également indiqué : "Qu'ils soient écrivains, journalistes, médecins, professeurs ou ingénieurs, qu'ils soient policiers, militaires, pompiers, lycéens ou bergers, ils font partie du patrimoine humain de l'Algérie. Ils ont existé et ont laissé une histoire derrière eux. Cette histoire est celle de l'Algérie, celle de tout un peuple." Chaque année, l'association organise des activités liées à "la lutte contre l'amnésie", destinées à rendre hommage aux 200 000 victimes du terrorisme, à lutter contre les effractions psychiques et les douleurs profondes, à essayer de faire ses deuils multiples, afin de raccommoder les fils du lien social ou parental. Sans pour autant oublier de témoigner sur "le rôle décisif joué par les Patriotes et les groupes d'autodéfense dans la lutte antiterroriste". Selon les membres de cette organisation, "notre histoire et la mémoire de nos victimes (...) se trouvent menacées par des lois abjectes", référence faite à toutes ces politiques de la rahma, de la concorde civile et de la réconciliation, qui auraient profité aux terroristes islamistes/commanditaires et empêcheraient "toute recherche de vérité sur ce dramatique passé". Ils insistent sur le travail mémoriel qui, expliquent-ils, est "un devoir, un acte de refus de cette amnésie instituée" et "pour que l'Algérie puisse se donner un avenir, dans lequel la violence sera délégitimée". Aujourd'hui, Ajouad Algérie Mémoires, présente dans différentes régions du pays, en particulier dans des villes et communes durement touchées par le terrorisme durant la décennie noire, ainsi qu'à l'étranger (France et Canada), participe au travail contre l'oubli déjà en cours, "pour remettre à jour les œuvres d'une élite sacrifiée, mais aussi le vécu de tout un peuple". Concrètement, elle s'est mobilisée pour rassembler les noms et les photos des victimes, personnalités ou anonymes, inscrire les circonstances de leur assassinat et constituer une base de données (informations) pour laisser des traces aux générations futures.
Pourquoi ces gestes en direction des anciens du FIS ?
L'édition de cette année a été dédiée à la mémoire de la lycéenne Katia Bengana, 16 ans, native de Fenaïa et assassinée à Meftah en 1994, pour avoir tenu tête aux intégristes et refusé de porter le voile. Un mois plus tard, dans l'ambiance de l'élection présidentielle, Nazim Mekbel, s'exprimant au nom d'Ajouad Algérie Mémoires, a fait savoir, dans une déclaration rendue publique, que la démarche du pouvoir en matière de réconciliation vise "le dédouanement complet" des terroristes et ouvre la voie au "retour du FIS". Plus récemment, le fils de l'ancien billettiste du Matin, que nous avons sollicité via Facebook, n'a pas fait montre d'étonnement en apprenant que des ex-cadres du FIS dissous et l'ancien émir de l'AIS ont été invités aux consultations du pouvoir, pour débattre du projet de révision de la Constitution. "Je vous rappelle qu'il y a eu la rahma sous Zeroual, ensuite la concorde civile en 99, puis le référendum pour l'amnistie en 2005 et maintenant la modification de la Constitution. Donc la démarche qui tend à prendre en considération les avis des anciens du FIS n'est pas étonnante, a-t-il affirmé. Mais, ce qui semble l'inquiéter le plus dans la proposition relative à l'inscription de la réconciliation nationale dans la Loi fondamentale, "c'est cette volonté d'étouffer une partie de l'histoire de notre pays". M. Mekbel a estimé qu'"au-delà de la pseudo-paix sociale recherchée, agir de la sorte, c'est poser une chape de plomb sur les 200 000 tombes, c'est bloquer tout un travail de mémoire, de recherche de vérité", avant de s'interroger sur le pourquoi d'un tel "arsenal juridique pour ce douloureux passé". Il a également abordé l'annonce faite, tout dernièrement, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à propos de la levée de l'interdiction de sortie du territoire national pour les anciens du FIS désirant se rendre au hadj, la qualifiant carrément d'"ubuesque". "Cette annonce n'est qu'une suite logique de la politique menée depuis 20 ans. C'est donc évident qu'une amnistie générale est à venir", a-t-il commenté. Doutant que tous ces gestes effectués en direction des islamistes obéissent à l'objectif de recouvrement de la paix sociale, le représentant d'Ajouad Algérie Mémoires a observé que "tout cela fera taire les amateurs du ‘qui-tue-qui', car si les cheikhs du FIS adoptent la même démarche que le gouvernement, cela implique qu'eux aussi refusent de chercher la vérité". S'inspirant de certaines anomalies qui font encore la une des journaux et usant d'un ton sarcastique, peut-être pour cacher sa déception, il a ajouté : "Parions que les anciens terroristes auront bientôt leur carte d'ancien moudjahid." Plus loin, Nazim Mekbel relèvera que "quelles que soient la loi votée, la Constitution imposée, la société civile doit continuer à faire le travail contre l'oubli, au nom du droit de mémoire". Comme dernier mot, le fils du célèbre "Mesmar Jeha" fera ce "constat regrettable" : "Au-delà des actions de militants chevronnés sur le terrain et des rappels avec quelques articles, les partis politiques touchés et les médias ne commémorent pas ‘leurs victimes'. En omettant de le faire, ils ont, eux aussi, leur part de responsabilité."
H. A.
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