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La terrible peur de l'école ressentie par l'élève
Publié dans Liberté le 19 - 07 - 2014

Cette semaine, j'ai pris un peu de temps pour parcourir Youtube, et je découvre une vidéo qui a suscité en moi un très grand émoi. Il s'agit d'une petite fille âgée d'une dizaine années qui pleurait à chaudes larmes en disant ceci : "Je ne veux pas aller à l'école, je préfère obtenir un zéro, et c'est normal."
Je me suis donc posé la question du pourquoi ? Effectivement, cette fille va à l'école et se trouve dans une classe dont l'enseignant est à cheval sur les principes des apprentissages. Elle sait qu'interrogée, elle aura un zéro doublé d'une fessée. Elle préfère ne pas se présenter pour éviter la fessée et obtenir le zéro qu'elle ne conteste pas. Ceci me pousse à rechercher où se trouve la faille dans le système scolaire algérien. Nous avons hérité du service d'examination des Français ; or ce service est très complexe et sévère. Ajoutons aussi que nous sommes un peuple très violent et nous ne réglons nos différends qu'à coup de violence, car nous ne savons point user de la psychologie, parce que nous sommes un peuple très fier.
Cette tare, ajoutée à la sévérité du système français, accompagnée d'un enseignant dont la formation est à moitié faite, font que les enfants n'ont d'autre échappatoire que fuir la classe. Cette fuite qui crée la peur à l'enfant algérien est due à "l'examination". Pourquoi notre école et son "examination" font-ils peur à l'élève ? Nous allons essayer de voir le type "d'examination" que notre école utilise. Est-il identique à l'examination des autres pays, est-il bien pensé ? Pourquoi utilise-t-on un tel contrôle pour les apprentissages ?
L'examination à l'algérienne :
En général, l'examination porte sur quelque chose qui a été acquis pendant un travail d'apprentissage à l'école. De par le monde, l'examination se fait par question se rapportant au sujet traité. L'examinateur n'exige pas la restitution intégrale comme chez nous. Chez nous, nous exigeons à la virgule près ce qui lui a été fourni dans le cours ; c'est donc de la mémorisation. En cas de non restitution parfaite, la pauvre victime est vouée à un zéro pointé, ajouté à une fessée. Ce phénomène fait peur à l'enfant qui préfère fuir la classe plutôt que d'y rester. C'est pourquoi l'école est devenue une véritable prison qu'il faudra fuir. Est-ce qu'on aime une prison où on est maltraité ? La réponse est évidemment : non !
A l'école algérienne, certains enseignants exigent la restitution intégrale, d'autant plus lorsque l'enseignant a donné à l'apprenant un polycopie où est écrite la leçon.
Pourquoi ne sommes-nous pas capables de découvrir d'autres moyens d'examination ?
Dans d'autres pays, notamment la France, des chercheurs émérites continuent de tenter de découvrir d'autres types d'examination plus rationnels qui visent à ramener cette difficulté à un jeu qui peut être aimé par l'élève. Un certain André Antibi, qui travaille depuis un quart de siècle dans ce domaine, propose une certaine forme d'évaluation qu'il appelle "évaluation par contrat de confiance, (CPCDC)". L'auteur a constaté que la classe est répartie en trois grands blocs, et se pose la question du pourquoi ?
Après avoir pris connaissance d'une étude sur la docimologie (science de l'évaluation), il s'est aperçu que la majeure partie des enseignants répartissent leurs notes selon trois blocs : un premier tiers est réservé aux bonnes notes, le second tiers aux notes moyennes et un dernier tiers aux mauvaises notes. Les enseignants ont gardé en esprit le partage de la classe en trois grands blocs comme cités ci-dessus. Ils ne pensent pas qu'ils pourraient avoir d'autres types de formation ou d'analyse. La société est fortement pénétrée par cette tradition de partage, et puisque l'enseignant en fait partie, il est donc marqué par cette tradition et ne peut s'en defaire.
Le Français tente de remédier à la sévérité par "l'évaluation du contrat de confiance", les Américains ont déjà réglé le problème par la création du QCM (questions à choix multiples). En effet, les Américains posent des questions qui ont été déjà traitées par les apprenants en classe, et proposent plusieurs réponses qui conviennent à l'apprenant. Par contre l'école algérienne s'entête à n'obtenir que la réponse donnée par l'enseignant pendant le cours. Est-ce que cette violence prend son origine dans notre caractère ou est-elle héritée d'un mauvais passé ?
L'habitude est peut-être héritée d'un passé non lointain, la colonisation ? Les parents et les enfants sont passés par un système français sévère et ont certainement gardé de mauvais souvenirs qu'ils continuent de véhiculer comme seul principe qui ferait d'eux d'honnêtes hommes. Mais avec le manque de formation didactique ou avec le peu de formation pédagogique, les enseignants venant des universités n'arrivent à prendre en charge leurs classes que difficilement et trouvent légitime d'user la technique de la restitution intégrale.
Entraînés à l'apprentissage du par cœur, les enseignants ne posent de questions que celles qui poussent l'enfant à la restitution intégrale. Dans ce cas, l'élève est voué à la fessée, il ne lui reste d'autre alternative que de fuir l'école.
L'évaluation ou contrôle sévère
L'enseignant a la possibilité d'user durant le contrôle de trois formes d'évaluation qui s'étagent comme suit : avant le cours, pendant le cours et après le cours. Nous allons très brièvement les énoncer :
1.- Avant le cours : l'enseignant s'inquiète des pré-requis que possède l'élève. Est-ce que ces pré-requis sont soigneusement installés et que ce dernier les maîtrise ? Il doit intégrer tous ses concepts dans son cours pour permettre à l'élève de comprendre les informations que donne l'enseignant.
2.- Pendant le cours : l'enseignant pose des questions pour amener l'élève à la saisie totale de l'information donnée. Ces questions servent d'explication et en même temps acculent l'enfant à la recherche de la compréhension intelligible du cours. Ce travail facilite à l'enseignant d'avancer plus rapidement dans son cours et à l'élève de juger son appréhension du cours.
3.- A la fin du cours : l'enseignant pose une ou plusieurs questions pour s'assurer que le cours a bien été saisi. Cette forme d'évaluation est appelée évaluation sommative. Il me semble qu'il ne serait pas nécessaire de vous encombrer avec les termes académiques ou scientifiques. Actuellement certains enseignants ont tendance à ne poser que des questions portant sur l'apprentissage du par cœur. Il faut reconnaître que ces formes de questions sont faciles à construire, et voilà la raison pour laquelle ces mêmes enseignants ne cherchent pas vouloir évoluer selon le principe rationnel.
Par contre, aujourd'hui, une bonne majorité d'enseignants ne cherchent que la facilité, comme une bonne poignée d'élèves ne cherchent que de vivre dans la facilité. Par ailleurs, certains responsables de l'éducation n'ont guère trouvé mieux que de se joindre à ces deux catégories et ont créé le seuil en réduisant le nombre de semaines de travail.
Elèves peu enclins au travail, des enseignants manquant de courage et des responsables peu soucieux de la besogne libératrice de l'individu, chacun a trouvé son petit compte, ils se sont ligués contre notre aimable école pour la rendre inopérante et acceptant toutes les critiques émises à son sujet.
L'école fonctionne à la manière de toutes les infrastures externes qui ont perdu, et depuis très longtemps, la raison qui leur permettait de se surpasser. Aujourd'hui, où est la justice et la bonne morale que prônait cette admirable école ? Les élèves d'hier se soulevaient contre leur enseignant poliment pour lui rappeler qu'il est tenu par un contrat moral qu'il devait appliquer et qu'il ne doit point dénoncer. Je me rappelais, en tant qu'élève, notre enseignant nous faisait arriver vers les six heures du matin pour nous faire travailler dans le frais et faire avancer le programme parce que nous devions nous préparer à des examens à la fin de l'année. Que sont devenus ces enseignants qui faisaient travailler leurs élèves gracieusement, pour le simple plaisir d'obtenir à l'examen un pourcentage important ?
Il faut reconnaître aussi que les enseignants possédaient une conscience beaucoup plus développée que celle de nos jours sur le plan de la morale sociale, de la philosophie... etc. Ainsi, nous pouvons citer à titre d'exemple le dévouement de certains enseignants qui ne cherchaient que l'honneur et la gloire. Ils voulaient qu'on les cite après chaque examen en mentionnant le pourcentage obtenu dans sa classe.
Citons un exemple : en tant qu'élève, lors de la préparation du BEPC, l'enseignant nous faisait venir le matin très tôt pour nous assurer des cours de mathématiques, de physique et de chimie : c'était l'année où le ministère avait intégré la discipline de physique-chimie au BEPC.
L'enseignant nous donnait des exercices pour renforcer notre capacité de résolution des problèmes. Nous en dévorions presque toutes les annales de mathématiques, de physique et de chimie. La correction est faite en groupe dans une ambiance sereine.
Le travail se porsuivait jusqu'à huit heures, heures de la rentrée des classes.
Or, aujourd'hui, l'enseignant arrive très souvent en retard. La leçon est effectuée selon la saute d'humeur. L'élève, lui aussi, arrive à l'école avec une tête boudeuse qui refuse tout dialogue. Nous n'avons qu'à écouter un groupe d'enfants en train de discuter : ils ne discutent pas des cours ou de la philosophie comme le faisaient leurs aînés, mais de la possession des uns et des autres ; du comment il a fait pour se procurer telle voiture ou telle autre. Ils ne ventent que leurs possessions ou les possessions de leurs parents, quand ce n'est point les voyages qu'un membre de la famille leur a promis à l'occasion de leur anniversaire. Aucun élève ne pense améliorer ses études pour être capable de relever le défi de demain. On ne parle que d'argent et de voyages effectués à travers le monde. On ne cite que les moyens que l'on possède. Un égoïsme beat et criard se développe dans notre société où seul le riche s'identifie, plus de place pour le pauvre.
Hier, nous, nous étions préoccupés uniquement de nos études, de nos lauréats aimés par leur groupe et leur famille. Nous ne cherchions qu'à obtenir le meilleur diplôme avec une note aussi merveilleuse, faisant de nous les aimés de notre milieu. Cet esprit qui prévalait à l'époque avait donné naissance à de jeunes étudiants lesquels se sont soulevés pour défendre le drapeau de leur pays et acquérir l'indépendance du pays.
D'ailleurs faisons un tour chez nos étudiants avant-gardistes de la révolution. N'ont-ils pas quitté les bancs de l'école, du lycée, ou de l'université pour défendre la bonne cause.
Seraient-ils nantis d'une conscience supérieure à celle de ceux de nos jours ? Il nous semble que cela est sans conteste. Quoiqu'on me dise qu'hier la situation n'était point la même puisque les gens ne cherchaient qu'à sauver leur vie.
Mais aujourd'hui, il est vrai que la situation est différente. Les gens ne sont pas menacés par un quelconque phénomène. Ils veulent vivre avec des moyens simples, moins coûteux.
Ce qui fait que les enseignants n'ont plus la tête à la morale publique, les élèves ne veulent plus que s'exposer et montrer la richesse de leurs parents. Nous sommes très loin des années où les jeunes Américains refusaient la fortune de leurs parents et s'engageaient dans des travaux pour parvenir à se faire une renommée en tant qu'individu.
Pourquoi les jeunes Algériens n'en font-ils pas autant ?
L'école est donc devenue un endroit qui terrorise l'enfant, et au lieu de le pousser vers la collectivité, vers le bien de la collectivité, elle le pousse vers l'égoïsme, vers l'individualisme. Est-ce que l'école n'éduque plus ? Donc pourquoi continue-t-on à appeler son édifice : ministère de l'Education nationale ?
Il faudrait se soucier de cette avanie et rendre à l'école ce qui doit lui revenir. Enfin, il faudrait que l'école redevienne ce qu'elle fut hier pour créer une société homogène où les gens veulent bien y vivre. Nous sentons actuellement que notre école perd de plus en plus de hauteur, à telle enseigne qu'elle est fustigée par le premier venu. Nous devons donc nous y mettre ensemble et tenter de relever le défi pour qu'elle reprenne de l'ascension et redevienne plus qu'elle n'y était.
Elle a été le phare qui nous illuminait la voie, c'est grâce à elle que les premiers ont découvert leur chemin. C'est à travers elle que la majeure partie des gens ont trouvé leur voie et ont pu devenir ce qu'ils sont aujourd'hui.
L'école est le creuset dans lequel toute la société doit trouver sa raison d'être.
L. K.
(*) Ex-inspecteur, enseignant vacataire à Blida 2
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