Deuxième chapitre : Les désillusions Résumé : Les années passent. La famille vit paisiblement. Zina travaillait toujours et fréquentait un collègue. Sa mère avait remarqué qu'elle recevait des appels. Elle lui recommande de se décider. Zina envisage de se remarier mais elle appréhende la réaction de sa fille... Zina décide d'éviter Mustapha, le temps de voir plus clair dans ses sentiments et dans la situation car elle avait beau être proche de sa fille, elle ne sait pas comment lui expliquer son envie de fonder un foyer. Elle aura bientôt cinquante ans et elle a envie de se poser. Acceptera-t-elle de la suivre dans son nouveau foyer ? Si c'est le cas, ses parents allaient se retrouver seuls, au seuil de leur vie. Elle est en train de remettre en question sa relation. Mustapha remarque tout de suite qu'elle le fuit. Il insiste pour déjeuner avec elle, tenant à savoir pourquoi elle était si distante avec lui. - Je ne te plais plus ? On t'a dit du mal de moi ? - Non, dit-elle. Ce n'est pas pour ça ! - C'est le fait que j'ai des enfants ? Zina, ils sont grands... Tu n'auras pas à t'occuper d'eux ! Je ne te l'ai pas dit mais j'ai une grande villa, on aura un étage rien qu'à nous ! - Mustapha, je pense à mes parents et aussi à ma fille, lui confie-t-elle. J'ai l'impression que je vais les abandonner. Aussitôt après la mort de mon mari, nous nous sommes installées chez mes parents ! Ils sont vieux... - Rien ne t'empêchera de t'occuper d'eux ! Tu leur rendras visite quand tu veux ou même, s'ils le veulent, ils viendront s'installer chez nous ! - Mes parents ne quitteront jamais leur maison pour vivre chez leur gendre ! soupire-t-elle. Jamais ils ne vont chez mon frère, alors chez toi... N'y pense même pas ! - Oui mais toi, tu ne peux pas te sacrifier ! La maison où tu vis n'est pas à toi ! Une fois tes parents partis et ta fille mariée, tu resteras seule ! Zina, je veux que tu sois ma femme ! Je veux finir le restant de mes jours avec toi ! Prends le temps de réfléchir ! Moi, je n'ai aucun doute, aucune hésitation ! Quand tu voudras, j'irais voir ta famille ! J'attendrais... Mais promets-moi d'y réfléchir ! Zina le lui promet. Ce jour-là, en rentrant, sa mère remarque tout de suite, son air soucieux. Elle profite de la présence d'Ihsane, pour aborder le sujet. Elle tient à ce que sa petite fille assiste à la discussion. Il est temps qu'elle soit au courant. - Pourquoi fais-tu cette tête ? Ça ne va plus entre ton amoureux et toi ? Ihsane se tourne pour dévisager sa mère, étonnée. - Cachotière !, dit-elle en souriant. Depuis quand as-tu un ami ? Zina rougit un peu et se détourne mais le ton enjoué de sa fille l'encourage à en parler. - Depuis quelques semaines. Je ne voulais pas en parler avant d'être sûre de mes sentiments ! - Il t'a demandé en mariage ? - Oui, mais... - C'est génial maman ! Ah, soupire Ihsane, je comprends mieux pourquoi tu te faisais belle chaque matin ! Tu partais comme une fleur et quand tu rentrais, à ton sourire, ça se voyait que tu étais heureuse ! Grand-mère, je croyais qu'elle était heureuse de nous retrouver ! - Mais bien sûr que je vous aime ! Je suis heureuse avec vous ! - Tu n'as pas à t'excuser ! dit Ihsane. C'est normal ! Tu es belle ! Je suis surprise qu'aucun homme ne t'ait fait la cour ! Maman, tu mérites d'être heureuse ! Tu dois penser à toi ! - Oui mais toi, Yé et baba el-hadj... - Je suis grande maintenant, la rassure Ihsane. Je m'occuperais d'eux ! Je les adore ! Tu peux refaire ta vie maman ! Zina est émue jusqu'aux larmes. Elle croise le regard attendri de sa mère puis tombe sur ses genoux, pleurant comme une enfant. Guemra lui caresse les cheveux. Ihsane s'approche et serra sa grand-mère dans ses bras. Elle aussi pleure d'émotion. Lorsque hadj Ahmed entre dans la cuisine et les trouve toutes en larmes, il pense au pire. - Mais qu'est-ce qui vous arrive ? - Rien, le rassure Guemra. Tu vas bientôt assister au mariage de ta fille... El-hadj hausse les sourcils, pensant avoir mal entendu. Mais Guemra secoue la tête, comme pour confirmer... (À suivre) A. K. Nom Adresse email
