Résumé : Nora accepte de travailler chez Mme Claude. Elle ira jusqu'à lui proposer des services qui laissèrent la vieille femme pantoise. Cela faisait des années qu'elle cherchait une perle comme Nora, sans la trouver. Pour plus de commodité, elles discutèrent salaire, et un arrangement est vite conclu. Achour, qu'on avait libéré, venait de rentrer chez lui... La valise de Nora avait disparu, ainsi que toutes ses affaires. La jeune femme s'est volatilisée. Où avait-elle pu se rendre ? En ville, elle ne connaissait personne. Son sang ne fera qu'un tour. Nora l'a déshonoré ! Elle l'a quitté sans crier gare. Il s'y attendait un peu, mais maintenant ses craintes sont confirmées. Il sentit son cœur cogner dans sa poitrine et la sueur inonder son corps. Des bouffées de chaleur remontaient le long de sa colonne vertébrale, et le souffle lui manquait. Il se laisse tomber au milieu des détritus, et sentit des débris de verre pénétrer dans sa chair, mais il n'en eut cure. La colère l'aveuglait et l'insensibilisait. Comment va-t-il donc faire pour retrouver cette peste qui se trouvait être sa femme. Jamais de sa vie il n'avait eu affaire à une telle tête de mule. Il se lève et se rendit compte qu'on était au milieu de la journée. Il se dit qu'il devrait faire quelque chose. Il devrait retrouver Nora. Elle avait son passeport sur elle, et un visa encore valable pour plus de deux mois, et pouvait de ce fait voyager à travers tout le territoire français sans problème. Avait-elle de la famille en France ? Il n'en savait rien. Il se met à réfléchir, puis sursaute en se rappelant quelque chose. Il se lève en s'égratignant les pieds et les mains pour chercher dans un carton déposé au fond de la chambre et qui avait vraisemblablement échappé à la colère de Nora. Il en tire une vieille chaussette, et pousse un long soupir de soulagement. Nora n'avait pas emporté son argent. Les quelques billets qu'il gardait dans sa sacoche, et ceux qu'il avait camouflés dans cette chaussette étaient là... Rien ne devrait changer se dit-il. Rien... sauf qu'il va penser à mettre un peu d'ordre dans les lieux afin de s'aménager un coin où dormir. Pour le reste, il verra plus tard. Un peu plus calme, maintenant qu'il était sûr que Nora n'avait pas touché à ses économies, il se lève et quitte les lieux. Il se dirige tout droit vers une cabine téléphonique et contacte Louisa. N'est-ce pas elle qui lui avait présenté Nora ? N'est-ce pas elle qui avait arrangé ce mariage qui en fin de compte était un échec sur toute la ligne ? Mais il ne veut pas en démordre. Il va tenter de retrouver la jeune femme et lui ôter à jamais l'envie de le quitter. D'abord, il devrait vérifier qu'elle n'était pas rentrée chez ses parents. Par quel moyen d'ailleurs, car elle n'avait pas la somme requise pour prendre un billet d'avion ? Il secoue la tête. Il ne faut pas spéculer sur des suppositions. Nora était trop intelligente pour s'attarder sur de tels détails... C'est une femme mûre et très avisée. Elle s'est peut-être adressée à l'ambassade ou au consulat... Un coup de fil aurait suffi pour l'orienter... Il forme le numéro de Louisa et attendit. Une voix de femme lui répondit après plusieurs sonneries : -Allô, Louisa... C'est Achour... -Ah ! Achour... Comment vas-tu ? Comment va Nora ? -Elle s'est enfuie... -Hein ? Je ne t'entends pas. -Elle s'est enfuie. Elle a quitté la maison. Je ne sais pas où elle se trouve en ce moment, c'est pour cela d'ailleurs que je t'appelle. -Tu n'appelles que lorsque tu es dans le pétrin Achour... Sinon rien. Tu es trop avare même pour donner un coup de fil... -Hé la ferme ! C'est toi la cause de tous mes malheurs, et tu oses encore faire des reproches et rouspéter. Je te dis que Nora m'a quitté... -Et alors ? Je m'y attendais un peu, moi. Je te connais assez Achour. Tu as dû lui mener la vie dure. -Ah ! Tu es diabolique Louisa... D'abord tu me colles une femme sans scrupules, ensuite tu oses me sermonner. -C'est toi le diabolique... Je t'ai fait épouser une fille bien comme il faut. Belle, jeune, instruite. Mais comme à tes habitudes, tu as tout détruit... Tu as déjà raté tes premiers mariages rien que par ton avarice maladive... Heureusement que tes enfants ne sont pas comme toi. -Ta... Ta... Ta... Arrête un peu veux-tu ? Et tente de me confirmer si Nora est rentrée chez ses parents. -Je ne le pense pas... Pas plus tard qu'hier, je leur ai rendu visite... Je crois avoir plutôt compris qu'elle les avait appelés, mais que sa mère lui avait interdit de parler de divorce ou de toute autre chose. Elle lui avait bien expliqué qu'on ne voulait plus d'elle à la maison. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email
