Un autre sursis pour la crise ?

CICB

Ayant joué un rôle très négatif dans sa gestion des évènements de Kabylie, déclenchés en avril 2001, Zerhouni a toujours été considéré comme la bête noire du mouvement citoyen des archs dont les animateurs n’ont jamais cessé de dénoncer, en l’accusant “d’avoir attisé le feu de la révolte kabyle�.
Les animateurs du mouvement des archs de Kabylie que nous avons contactés, hier, s’accordent à déplorer cette “énième humiliation du peuple algérien� et estiment que “cette décision vient confirmer le manque de volonté politique au sein du pouvoir et de régler définitivement la crise de Kabylie�.
Pour Ali Gherbi, délégué d’El-Kseur, “la reconduction de Zerhouni dans le nouveau gouvernement est une offense au mouvement citoyen d’une manière particulière et à tout le peuple algérien d’une manière générale. Parce qu’il constitue un obstacle pour le règlement de pas mal de problèmes. Son maintien augure, entre autres, la remise en cause du protocole d’accord entre le Chef du gouvernement et les archs, notamment la 6e incidence relative au départ des indus-élus au niveau de toutes les assemblées (APC, APW et APN)�. Rappelant son analyse politique qu’il venait d’exposer dans les colonnes d’un confrère, le porte-parole du comité de la société civile d’El-Kseur dira : “ma récente déclaration dans la presse disant qu’il y a eu une duperie nationale, vient d’être confirmée avec le maintien de l’ancien gouvernement. Et pourtant, nous avons vu des gens courir, jour et nuit, pour la réélection de Bouteflika et qui n’ont rien récolté, en fin de compte. Les spécialistes en consolation ont désormais du pain sur la planche�. De son côté, le délégué du arch d’Ath-Waghlis, Atmane Mazouz, qui appartient à l’aile non-dialoguiste de la CICB, considère que “cette décision de reconduire Zerhouni est une suite logique à une élection-effraction. Elle signe la volonté du pouvoir à maintenir le statut quo et à garantir l’impunité aux responsables de la tragédie de Kabylie�.
Poursuivant, notre interlocuteur relèvera que “Zerhouni n’est qu’un maillon d’une même chaîne et son maintien est une insulte à tous les algériens épris de justice. Plus que jamais, il est illusoire de croire à toute volonté du pouvoir de régler la crise de Kabylie. Bouteflika et son lieutenant Zerhouni n’opposeront que manœuvres et répressions au mouvement citoyen pour contrer l’aspiration populaire à la démocratie et à la liberté�.
K. O.