Les jeux Olympiques en danger

Trois attentats terroristes, hier, à l’explosif à Athènes

À moins de cent jours de l’événement planétaire qu’accueillera la capitale grecque en août prochain, les craintes d’experts en sécurité s’avèrent fondées.
Trois explosions de puissance moyenne ont eu lieu hier matin dans le quartier de Kallithea pas loin du centre ville d’Athènes, sans causer d’importants dégâts. Nonobstant la gravité de ces attentats, c’est leur impact qui inquiète le plus les autorités grecques. Ces dernières se sont empressées d’ailleurs de démentir tout lien entre les trois explosions qui ont secoué Athènes, et le déroulement des jeux Olympiques l’été prochain en Grèce. “Il n’y a absolument aucun lien entre cette affaire et les jeux Olympiques. Il s’agit d’une affaire locale�, a déclaré à la presse un important responsable de la police locale. L’objectif est d’écarter toute crainte d’attentats lors du déroulement des jeux Olympiques. Pour paraître plus convaincant le maire de la capitale grecque, Dora Bakoyannis, a affirmé que “ce sont des incidents isolés. ça peut arriver dans n’importe quelle capitale�, avant d’ajouter : “Cela n’a rien à voir avec les jeux Olympiques. Ce sont de petits groupes qui veulent provoquer, mai cela n’a rien à voir avec le terrorisme international.� Cela étant, des mesures sécuritaires sans précédent sont prévues pour assurer la sécurité durant les jeux Olympiques. En effet, la Grèce fait de la sécurité des jeux Olympiques sa priorité absolue comme l’indique le budget colossal de 650 millions d’euros, soit le triple que ce qu’avaient dépensé les Australiens à Sydney en septembre 2000, dégagé par Athènes pour cette opération. Ainsi, il est prévu le déploiement de 50 000 hommes, entre soldats, policiers, pompiers et gardes frontières qui seront chargés d’assurer la sécurité des visiteurs et surtout les membres de la “famille olympique�. Pour mettre le maximum d’atouts de son côté, la Grèce a sollicité le concours de sept pays expérimentés en matière de lutte contre le terrorisme, en l’occurrence les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Espagne, l’Allemagne, l’Australie et Israël. Des services spécialisés russes, chinois et italiens apportent également leur contribution dans ce domaine. À tout cela s’ajoute l’apport qu’apportera l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et de l’Union européenne (UE), qui se sont engagées à soutenir Athènes dans cette tâche. L’Otan compte avoir recours à du matériel sophistiqués, dont une assistance aérienne avec des avions Awacs. Dans ce cadre, il est prévu la réunion du 24 au 26 du mois en cours à Athènes, des chefs de police des quarante pays membres de l’Otan pour discuter de la sécurité des jeux Olympiques et particulièrement comment aider à sécuriser au maximum cet événement planétaire. Les responsables de la sécurité des comités nationaux olympiques de tous les pays membres du Comité international olympique sont conviés à cette rencontre. Des exercices sur carte et sur le terrain sont régulièrement organisés par les autorités grecques depuis 2001. Avec la collaboration de la Grande-Bretagne “Odyssée bleue�, une opération de simulation a eu lieu en février dernier avec la participation de 2000 personnes, sur la base d’une attaque terroriste d’envergure. Les États-Unis apportent eux aussi leur contribution à travers l’exercice de sécurité “Bouclier d’Hercule�, qui s’est déroulé du 10 au 23 mars dernier à Athènes avec la participation, outre du personnel de sécurité grec, d’Américains, d’Allemands, de Canadiens et d’Israéliens.
Conscients de l’importance des jeux Olympiques, les responsables grecs cherchent à mettre de leur côté tous les atouts sur le plan sécuritaire pour assurer la sécurité de leurs hôtes. Les attentats d’hier constituent un sérieux avertissement pour les Helléniques.
K. A.