Calme précaire à Ghardaïa

Après de violents affrontements entre Chaânbas et Mozabites

Ce qui ne devait être initialement qu’une simple affaire de lot de terrain en litige entre des familles de la localité de Mélika (Ghardaïa) a failli tourner au drame. Mardi dernier, de graves affrontements ont éclaté, faisant plusieurs blessés graves en plus des commerces complètement détruits ou brûlés. Selon les déclarations de témoins oculaires venus, hier, au journal nous livrer les détails de ces malheureux événements, il s’agirait des jeunes de Theniat El-Mekhzen venus prêter main forte aux autres jeunes de Souffla (côté bas de Mélika) après la destruction du mur qui séparait le lot de terrain, objet de litige depuis des années, du cimetière appartenant aux Chaânbas. Selon nos interlocuteurs, la justice a fini par trancher le problème en faveur des Mozabites. Ce qui n’a pas manqué de susciter l’ire des Chaânbas. Les jeunes de Theniat El-Mekhzen auraient, vraisemblablement, vu en cette décision de justice une véritable provocation qu’ils n’ont pas manqué de dénoncer sur le terrain. Dans l’après-midi de mardi, remontés à bloc, ces mêmes jeunes se sont d’abord attaqués aux commerces avoisinants, pillant et saccageant plusieurs d’entre eux pour se diriger ensuite vers la ville de Beni Izguen. Avant même de pénétrer dans son enceinte, les habitants de Beni Izguen étaient préparés à l’offensive. Auparavant, ils avaient appelé à la rescousse la brigade de la gendarmerie se trouvant dans la ville même. Ces derniers, selon les témoignages de nos interlocuteurs, ont refusé d’intervenir sous prétexte qu’ils n’avaient pas reçu l’ordre pour le faire. Livrés à eux-mêmes sans l’intervention d’aucune autorité, les deux parties antagonistes se sont livrées à un violent échange de jets de pierres sans perdre de vue qu’ils étaient munis d’armes blanches. Plusieurs personnes ont été blessées dans les affrontements qui ont failli tourner au drame, n’était l’intervention des CRS dépêchés de Ouargla. Ces derniers ne seraient d’ailleurs arrivés que tard dans la soirée, vers 23 heures.
Le jour suivant, les autorités locales ont enfin daigné prêter l’oreille aux citoyens de Beni Izguen. Représentés par les notables de la ville, les habitants ont présenté une plateforme de revendications demandant en premier lieu, nous dit-on, le retrait immédiat de la gendarmerie de Beni Izguen avant de s’attaquer à d’autres exigences d’ordre social. Ce que nous n’avons pas pu confirmer auprès du P/APC et du wali de Ghardaïa, inscrits hier aux abonnés absents. Reste que l’événement en question a nécessité le déplacement de Daho Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé des Collectivités locales.
N. S.