Vers la généralisation du mobile internet en Algérie

Conférence internationale sur les télécommunications

De notre envoyé spécial Le Caire, capitale des Pharaons, a abrité du 4 au 8 mai derniers la Foire africaine des télécommunications qui a regroupé près de 261 exposants issus de 44 pays et a permis aux professionnels de ce secteur de passer en revue l’état des lieux et les perspectives de développement des nouvelles technologies en Afrique.
D’ailleurs, on dénombre près de 136 exposants africains dont la Tunisie, le Maroc, l’Égypte et plusieurs opérateurs de téléphonie mobile tels que le groupe Orascom Télécom.
Il y avait près de 807 personnalités présentes à cet événement, selon l’Union internationale des télécommunications, dont 43 ministres, régulateurs et directeurs généraux ainsi que 62 P-DG d’entreprises. Les forums ont été animés, indique-t-on auprès de l’UIT, par 1 100 orateurs. Cette manifestation a retenu trois thèmes principaux, à savoir la solidarité numérique, la construction des infrastructures et la conception des modèles d’activités probants.
L’Union internationale des télécommunications a établi des statistiques sur le développement de ce secteur en Afrique, notamment la téléphonie mobile, le fixe et l’Internet. L’Algérie est classée, dit-on, à la dixième place en terme d’accès au numérique avec une note de 0,37 sur une échelle de 0 à 1. L’Algérie vient loin derrière la Libye 0,42, la Tunisie 0,41, l’Égypte 0,40 et avant le Maroc qui détient 0,33. Les experts de l’UIT ont précisé qu’elle faisait partie des pays dits “moyens�. Cette organisation a indiqué que “l’indice d’accès au numérique comprend huit variables couvrant cinq domaines dont l’existence d’infrastructures, l’accessibilité financière, le niveau d’éducation, la qualité des services en nouvelles technologies de l’information et l’utilisation de l’Internet�.
Pour M.Yoshiro Utsumi, secrétaire général de l’UIT, “la société du savoir est en marche�, tout en soutenant dans la foulée que “plus de la moitié de la population africaine n’a aucun accès aux télécommunications�.
Les chiffres de l’UIT confirment davantage ce constat alarmant sur le secteur des télécommunications en Afrique. En effet, la télédensité du fixe est de 2% alors que la télédensité du mobile est estimée à 4%. Néanmoins, les experts de l’UIT ont souligné que “la téléphonie mobile croit beaucoup rapidement que le fixe notamment dans les régions rurales. Cette suprématie du mobile par rapport au fixe est due, essentiellement, selon ces experts, au coût important des investissements pour l’installation de lignes téléphoniques fixes comparativement au réseau mobile qui nécessite pas beaucoup de moyens.
Ils ont noté, toutefois, que “l’Afrique demeure la lanterne rouge en terme de télédensité où moins de 6% de la population ont accès aux moyens de communication.�
Ceci étant dit, la plupart des experts ont relevé que “le téléphone mobile est recommandé comme outil de communication permettant de relier la population vivant notamment dans les régions subsahariennes�. De même, les plus grands constructeurs de la téléphonie mobile comme Samsung, Nokia et Motorola s’accordent à dire que “le marché africain est en pleine expansion et qu’il n’est qu’à son début�.
Les experts de l’UIT ont affirmé, par ailleurs, que “le taux de pénétration du mobile en Afrique pourrait atteindre 20% en 2010�. Un constat confirmé par Samsung via M. Kim Sun Bong, son responsable du réseau mobile, qui a déclaré que “le continent africain est immense et représente de grandes opportunités pour acquérir de nouveaux utilisateurs et participer au développement de l’économie des pays de ce continent�. À cet effet, elle prévoit d’étendre à court terme son réseau de distribution pour créer de nouveaux bureaux de représentation et de nouvelles filiales. Ces filiales viendront, dira-t-il, renforcer son réseau actuel composé de cinq bureaux sis en Algérie, au Kenya, au Maroc, en Tunisie et en Afrique du Sud.
Elle compte, également, initier de nouvelles opérations de marketing en vue d’arriver, affirme-t-on, à satisfaire les besoins des consommateurs africains tout en facilitant l’identification de sa marque.
L’opérateur égyptien Orascom Télécom prévoit aussi de doubler le nombre de ses abonnés en tablant sur 6 millions d’ici à 2006. Actuellement, cet opérateur prospecte, révèle-t-on, le marché saoudien de la téléphonie mobile. Il détient, aujourd’hui, 87,92% de parts de marché avec près de 1,8 million d’abonnés en Algérie. Orascom Télécom Algérie compte 1 650 000 d’abonnés pour la formule prépayée. Il possède 1 162 stations de base (BTS) et 4 centraux.
Les spécialistes ont estimé qu’en l’absence de réseaux de téléphonie fixe et la pénurie d’ordinateurs “les utilisateurs vont recourir de plus en plus à leur téléphone portable pour accéder à Internet�.
F. M.