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Révélations sur la capture du Para
Entretien avec un responsable des rebelles qui ont capturé le terroriste du Gspc
Publié dans Liberté le 27 - 05 - 2004

Ce responsable du MDJT tchadien raconte la capture du Para et les négociations avec le gouvernement algérien pour son extradition.
Liberté : Vous détenez actuellement plusieurs islamistes armés algériens, dont un chef du GSPC, Abderazzak le Para. Dans quelles circonstances les avez-vous capturés ?
Mahamat Mahdi : Les faits remontent à la période qui a suivi les événements des 9 et 10 mars durant laquelle, des accrochages ont opposé l’armée de Deby (ndlr, le président tchadien Idriss Deby) aux groupes salafistes, venus d’Algérie et du Niger. D’ailleurs, très rapidement, le gouvernement du Tchad nous a accusés de connivence avec les terroristes islamistes. Or, dans un premier temps, nous n’étions même pas au courant de ces événements car ils se sont déroulés dans une région contrôlée par le régime. Nous avons donc dépêché une patrouille dans la zone des combats pour obtenir des informations précises sur ce qui s’était produit. Au départ, nous étions étonnés que les premiers communiqués du régime de Deby évoquaient des accrochages dans la région du Tibesti. Or, cette zone est sous notre contrôle. Et aucun coup de feu n’y a été tiré ! En réalité, les salafistes ont été accrochés au niveau de la frontière tchado-nigérienne, une région contrôlée par Deby. Les combats ont duré plusieurs jours. Les salafistes ont enterré leurs morts au nombre de quinze. Parmi les personnes tuées figuraient le chef du groupe, un certain Abou Hamza. Trois Nigériens et un Algérien ont été arrêtés par les troupes de Deby. Sans véhicule, les autres éléments du groupe, qui manquaient de nourriture et de munitions, se sont dirigés vers les montagnes. Ils ont parcouru 40 à 50 kilomètres à pied. Ils sont arrivés dans le Tibesti vers le 14 mars. Une de nos patrouilles était sur place. Le 16 mars, au matin, un berger informe nos hommes de la présence de personnes étrangères et suspectes dans la région. À la vue de notre patrouille, ils ont ouvert le feu. Mais lorsqu’ils se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas affaire aux mêmes hommes avec lesquels ils s’étaient accrochés cinq jours auparavant, ils ont déposé les armes et se sont rendus sans combattre. Vers la fin du mois de mars, sept autres personnes ont été capturées par nos forces. Elles appartiendraient au même groupe que les précédentes.
Dans quel état étaient-ils quand vous les avez interceptés ?
Le premier groupe était composé de dix personnes. Ils étaient très affaiblis. Il y avait leur chef, qui se faisait appeler El- Hadj (ndlr il s’agirait d’Abderazzak le Para). C’est une personne grande, 1,95m environ, et de forte carrure. Il avait une barbe pas très fournie et un nez pointu. Il avait une démarche très lourde. Nos troupes les ont conduits à notre base. Ils sont arrivés, après trois jours de marche. Le 19 mars au matin, nos éléments nous ont appelés pour nous informer de leur capture. Notre première réaction a été d’informer l’État algérien. Nous sommes des Africains et nous appartenons à un grand ensemble qui s’appelle le Sahara. Nous savons très bien que l’Algérie a été déstabilisée pendant plusieurs années par un mouvement qui a pris comme prétexte la religion musulmane pour prendre tout le pays en otage. Or, nous sommes des laïcs et nous sommes hostiles aux terroristes. Pour ces raisons, nous avons décidé de livrer ces personnes à l’Algérie pour qu’elles répondent de leurs actes devant la justice de leur pays.
Que faisaient-ils au Tchad ?
Les récits varient selon les personnes interrogées. Selon les dires d’une partie du groupe, ils se dirigeaient vers le lac Tchad. Ils étaient à la recherche d’armes. Nous les soupçonnons d’avoir des contacts avec des soldats du régime tchadien qui leur vendraient des armes et des munitions. Ce qui ne serait pas vraiment étonnant, puisque des soldats tchadiens ont déjà ravitaillé les Touareg en armes en 1995 et 1996.
D’autres éléments du groupe que nous avons interrogés, nous ont, en revanche, dit qu’ils étaient dans cette zone à la recherche de touristes occidentaux pour une prise d’otages. Certains ont même affirmé qu’ils ignoraient qu’ils se trouvaient au Tchad au moment de leur capture.
Comment se sont déroulées les discussions avec le gouvernement algérien ?
Il ne faut pas oublier une chose : dans cette affaire, le régime tchadien nous a accusés publiquement d’être liés aux salafistes. Ce qui est faux. Donc, dès que nous les avons capturés, nous avons cherché à démontrer à la communauté internationale que nous n’avons aucun lien avec ces gens et que notre lutte n’a rien de commun avec leur combat. Nous avons donc rapidement pris contact avec les autorités algériennes. Nous avons d’abord contacté l’ambassade d’Algérie en France pour l’informer de la capture de ces personnes. Le 27 mars, nous nous sommes rendus à Alger où nous avons eu des entretiens avec des responsables algériens. Mais les discussions se sont heurtées à un problème technique : comment transférer les personnes détenues chez nous ? Nous avons proposé aux Algériens de venir les chercher directement de nos bases au Tchad. Mais le gouvernement algérien, ne voulant pas transgresser le droit international, nous a demandé de lui livrer les prisonniers à la frontière nigérienne. Mais nous sommes dans l’incapacité de répondre favorablement à cette demande. La zone entre Tibesti et la frontière avec l’Algérie est très dangereuse et il nous est impossible d’envoyer des prisonniers dans de bonnes conditions de sécurité.
Qui a géré ce dossier en Algérie ?
Nous avons été reçus essentiellement par des responsables de l’Armée. Mais je ne souhaite pas parler de cet aspect des choses…
Avez-vous senti une volonté réelle chez vos interlocuteurs algériens pour récupérer les prisonniers ?
Oui, je crois qu’il y a une réelle volonté des Algériens de récupérer les personnes que nous détenons pour les juger en Algérie. Mais je crois qu’ils ne veulent pas transgresser le droit international. Et on les comprend.
Avez-vous des contacts avec les autres pays qui recherchent ces terroristes, comme l’Allemagne et les États-Unis ?
 Dès la capture des salafistes et après avoir vérifié leur identité, nous avons informé tous les pays concernés par cette affaire. Mais pour l’instant, nous n’avons reçu aucune demande précise d’extradition. Je crois que les autres pays ont aussi les mêmes soucis que l’Algérie concernant le respect du droit international. Or, à mon avis, quand il s’agit de la lutte contre le terrorisme, la transgression ou non du droit international devient quelque chose de secondaire, voire de purement protocolaire. Nous continuons de croire que les Algériens viendront les récupérer. Nous sommes également en train de réfléchir à la possibilité de les transférer par nos propres moyens. Il est fort probable qu’ils soient transférés dans les prochains jours.
Dans quelles conditions sont-ils détenus actuellement ?
Nous avons isolé les chefs du reste du groupe. Ils sont au nombre de trois, et ont tous des noms de guerre à consonance arabe. Nous les avons longuement interrogés sur les raisons de leur présence au Tchad et de leurs objectifs.
Les autres éléments du groupe ont été également interrogés par nos éléments. Nous avons rédigé des rapports basés sur les informations qu’ils nous ont fournies. Mais nous voulons surtout connaître leurs connexions dans la région.
L. G.


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