Les clients des banques dans la tourmente

Après les attaques contre les convoyeurs de fonds en kabylie

 Les clients des banques de la ville de Aïn El-Hammam ne savent plus où donner de la tête. Et pour cause : au lendemain des deux attaques sanglantes contre les convoyeurs de fonds à Tissirth N’cheich et Taourarine, ces clients sont contraints de se rendre aux banques de Tizi Ouzou pour retirer leur argent. Ils doivent ainsi effectuer un trajet de 100 kilomètres (aller-retour) dans des conditions assez difficiles et encourir les risques de malfaiteurs qui pourraient les agresser… en plein jour. Selon des témoignages recueillis, des vieux pensionnaires font chaque semaine l’objet d’agression à l’arme blanche et de vol à la sortie de banques du chef-lieu de Tizi Ouzou. Certains ont été sauvagement agressés à l’arme blanche avant d’être délestés de leur argent. Il y a quinze jours, un sexagénaire a échappé à la mort suite à une agression alors qu’il sortait d’une banque. La victime, retraité de son état, venait pour retirer sa pension semestrielle, soit une somme de 300 euros ! Depuis ce jour, la victime est contrainte de louer un taxi pour la somme de 2 000 dinars pour parer à d’autres attaques. Un témoin oculaire, outré raconte : “Le pauvre a échappé de justesse à la mort. Ils l’ont agressé avec un couteau de boucher et personne n’a osé lever le petit doigt. C’est une honte ! Si l’État n’arrive pas à assurer la sécurité à nos banques, qu’on nous le dise. Nous exigeons de nos banques d’assurer leurs prestations à Aïn El-Hammam car nous n’avons pas les moyens de nous rendre à Tizi Ouzou et nous refusons les solutions faciles qui consistent à exposer des clients à toutes sortes de danger.� Une autre vieille dame, pourtant souffrante, a été elle aussi une proie facile des malfaiteurs qui lui ont subtilisé son argent à hauteur du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou.
La victime qui s’apprêtait à prendre son transport habituel vers Aïn El-Hammam a été violemment bousculée par deux adolescents sur le trottoir au vu et su de tout le monde. Depuis ce jour, la pauvre pensionnaire n’a jamais remis les pieds dans cette ville. “Tizi Ouzou est une grande ville où les gens ne se connaissent pas.
Des intrus viennent de partout profiter de l’insécurité qui règne dans la région. Voilà le résultatâ€�, raconte un jeune commerçant témoin de la désolante scène. Selon de nombreux témoins qui ont tenté d’interpeller les autorités compétentes, l’envoi des clients vers les succursales de Tizi Ouzou est une solution provisoire vu le retour en force des groupes armés dans la région et la prolifération de bandes de malfaiteurs.   Â
F. B.