Des irrégularités flagrantes sont constatées sur ces éternels chantiers. La plupart des coopératives immobilières se trouvent dans un état lamentable. Elles sont des milliers à souffrir d'un arrêt pur et simple des travaux sur chantiers à travers le territoire national. Des constructions sont lancées depuis des dizaines d'années sans connaître un quelconque achèvement. À ce jour, des spécialistes très au fait dans ce domaine soulignent qu'aucune coopérative n'a tenu son assemblée générale conformément aux statuts. Ce sont, dans la majeure partie, des coopératives sans branchement de gaz et qui n'ont pas bénéficié des travaux de VRD… La loi exige du président de la coopérative de présenter un bilan moral et financier après avoir effectué les travaux de VRD. Or, la réalité du terrain est tout autre. D'abord, ce type de réunions n'est jamais organisé. Pis, dès que le coopérateur récupère l'acte de propriété, il reste livré à lui-même et il est appelé à régler ses problèmes seul sans l'aide ou l'intervention du président de la coopérative. Ces coopérateurs n'arrivent jamais à l'étape d'achèvement de tous les travaux et à la finalisation du projet. Une telle situation leur permet de vendre leurs lots dont ils ont bénéficié. La vente atteint parfois la huitième voire la dixième main et le chemin de la spéculation est ouvert… Les anomalies sont légion dans ce genre de projet. Les initiateurs ont recours aux prête-noms pour la vente des lots, une activité devenue plus rentables, donc très prisée par les malfaiteurs. La réglementation exige de ces présidents la création de bureaux de coopératives qui veilleront au respect de la loi et au règlement des problèmes liés entre autres au VRD, à l'assainissement, au branchement de gaz et à l'alimentation en eau potable (AEP)… Mais, en fait, ceux qui sont à la tête de ces coopératives préfèrent éviter ce… casse-tête chinois. Une autre irrégularité et non des moindres est aussi commise par ces personnes. Il s'agit de l'utilisation de la même étude architecturale et génie civil conçue pour un R+2 pour un R+4. Les experts avouent, par ailleurs, que l'ensemble des coopératives n'a pas réalisé des routes internes alors que les pistes… persistent encore et toujours. La loi 90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et à l'urbanisme stipule, dans l'un de ses articles, que les délais de réalisation de ces projets de coopératives sont fixés à 3 ans au maximum. Les projets lancés çà et là dans les contrées du pays dépassent dans leur majorité une dizaine d'années sans être finalisés. En outre, l'article 3 du décret 179/91 du 29 mai 1991, relatif à l'instruction et à la délivrance du permis de construire, permis de lotir, certificat de morcellement et permis de démolir stipule que les dates de commencement et de fin des travaux devront être communiquées aux services municipaux d'urbanisme dans les 30 jours qui précèdent ou qui suivent le début ou la fin des travaux. Cependant, rien de tout cela n'est fait. Pis, l'article 10 indique que le permis de construire est caduc si les travaux de construction ne sont pas entrepris dans un délai d'un an au maximum à compter de la date de sa délivrance et si les travaux sont interrompus au moins une année. Mais force est de constater que des coopératives sont à l'arrêt depuis 5, voire 6 années sans être inquiétées outre mesure. Dans son article 4, le coopérateur devra obtenir des services compétents les alignements à respecter en bordure de voies. Sur un autre registre, les experts estiment que la solution de la démolition des constructions illicites n'est pas l'ultime recours. Ils proposent, en revanche, une régularisation financière. Le système de construction pavillonnaire est l'une des solutions proposées par ces spécialistes. B. K.