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Les familles victimes du terrorisme disent “non”
Projet d'Amnistie générale
Publié dans Liberté le 03 - 11 - 2004

Les différentes associations sont unanimes à dire que les coupables doivent être jugés.
Concernées plus que tout autre Algérien par l'amnistie générale, proposée par le président de la République, les familles des victimes du terrorisme assimilent cette démarche à de la trahison. C'est oublier le sang qui a coulé et les sacrifices consentis par le peuple que d'accorder le pardon aux coupables.
Tel est le leitmotiv des différentes associations. Effarée par la perspective d'un référendum sur l'amnistie, comme préconisé par le chef de l'Etat, Cherifa Kheddar, présidente de Djazaïrouna, trouve saugrenu le fait que Abdelaziz Bouteflika ait choisi la commémoration du cinquantenaire de la Révolution du 1er Novembre 1954 pour annoncer son intention de consulter le peuple sur l'amnistie “alors que les moudjahidine revendiquent toujours le jugement des tortionnaires de la France coloniale”. “Il n'est pas question que nous acceptions de tout effacer, de tourner la page alors que la justice n'a pas fait son travail”, jure-t-elle.
D'après Cherifa Kheddar, l'amnistie profitera surtout aux terroristes et à leur famille. Quant au reste des Algériens, le oui serait une abdication qu'il refuse, estime la présidente de Djazaïrouna. Pour cause, contrairement à la prétention affichée par le premier magistrat du pays de réconcilier les différentes composantes du peuple, elle ne considère par les évènements de la décennie rouge comme le résultat d'une guerre civile, mais d'une guerre contre les civils. “Il y avait quelques milliers de terroristes contre 30 millions d'Algériens”, rappelle notre interlocutrice.
Ce sont autant de massacres, d'attentats et d'assassinats qui doivent absolument être punis. “Les lois de la République doivent être appliquées”, exige-t-elle. L'impunité, puis la prescription serviront, en revanche, à nourrir les ressentiments et creuser davantage le fossé social. “Les enfants des victimes se vengeront un jour”, prévient Mme Kheddar.
Afin d'éviter cette sombre alternative, la réhabilitation des victimes, leur octroi d'un statut de martyr et le devoir de justice surtout, constituent, d'après elle, les plus importants préalables à la réconciliation souhaitée par le président. Ces exigences sont partagées par Fatma-Zohra Flici, députée RND et présidente de l'Organisation nationale des familles victimes du terrorisme (Onfvt). Elle est également surprise par le projet du président. “Pendant la campagne électorale pour la présidentielle, le président a vertement répliqué à une proposition d'Abdellah Djaballah (chef d'El-Islah) relative à l'amnistie. Auparavant, au début de son premier mandat, il avait dit que la grâce concernerait uniquement ceux dont les mains ne sont pas tachées de sang. Il avait également affirmé que les familles des victimes du terrorisme ne lui ont pas donné de chèque en blanc et qu'il avait tracé une ligne rouge qu'il ne franchirait pas”, rappelle la veuve du docteur Flici. À plus d'un titre, le chef de l'Etat n'a donc pas tenu ses engagements. Pis, il expose, selon elle, l'Algérie à un avenir incertain. “Si on accepte de leur pardonner, rien ne dit que ces gens-là (les terroristes) ne vont pas nous menacer à nouveau. La preuve en est que beaucoup de repentis sont retournés dans les maquis”, souligne la responsable de l'Onfvt. “Ils doivent passer devant la justice et rendre compte de leurs crimes”, martèle-t-elle. Anticipant sur le verdict populaire en cas de référendum, elle est à peu près sûr que les électeurs voteront contre l'amnistie. “Dans le cas contraire, je n'aurai finalement rien compris à ce peuple. Car c'est grâce aux victimes que l'Algérie est debout aujourd'hui”, tonne Mme Flici.
Mohamed Merabet de l'Association des victimes enlevées par les terroristes va plus loin. Selon lui, “personne n'a le droit de pardonner aux coupables à la place de leurs victimes ou de leur famille”, soutient-il. S'en prenant directement au président de la République, il croit déceler dans sa démarche des motivations personnelles. “C'est pour qu'il en ressorte grandi”, pense-t-il. En tout cas, les associations n'entendent pas se taire. Sensibiliser les citoyens et la classe politique à leur cause est au cœur de l'action qu'elles comptent engager.
S. L.


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