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Une contribution à évaluer
Les banques étrangères en Algérie
Publié dans Liberté le 04 - 11 - 2014

Le secteur compte 14 banques privées à capitaux étrangers, 10 filiales et 3 succursales de banques internationales et une banque à capitaux mixtes.
Depuis une quinzaine d'années, l'investissement direct étranger est en progression dans le secteur bancaire algérien. Le présent article vise à mesurer l'importance des banques étrangères sur ce marché. Actuellement, le secteur bancaire en Algérie reste dominé par les 6 banques publiques (BNA, BEA, Badr, CPA, BDL et Cnep), mais compte 14 banques privées à capitaux étrangers, 10 filiales et 3 succursales de banques internationales et une banque à capitaux mixtes.
Aucune banque privée à capitaux algériens n'active actuellement sur le marché local.
Les succursales de banques multinationales sont Citibank Algeria, HSBC Algeria et Arab Bank Plc. Les filiales regroupent la Société Générale, BNP Paribas, Natixis Algérie, Crédit Agricole CIB Algérie, Arab Banking Corporation, Housing Bank for Trade and Finance, Fransabank Al-Djazaïr, Gulf Bank Algeria, Al-Salam Bank et Trust Bank Algeria. Une banque à capitaux mixtes complète le dispositif : Banque Al-Baraka.
Ces banques développent des modèles économiques (business model) différents allant de la banque mono-agence orientée uniquement corporate à la banque universelle à réseau étendu. Elles emploient environ 6 500 collaborateurs.
À la fin de l'année 2013, le secteur bancaire s'articulait autour de 1 409 agences, soit un guichet pour 25 600 habitants contre une agence pour 7 437 habitants en Tunisie.
Le réseau des banques publiques comprenait 1 094 agences (78%) et les banques étrangères disposaient de 315 agences (22%). La Banque d'Algérie relève néanmoins que "les banques publiques sont établies dans l'ensemble des wilayas alors que les banques privées ont développé leur réseau principalement sur les centres urbains du nord du pays". Certaines banques étrangères, notamment les banques françaises, ont joué un rôle non négligeable dans la densification du réseau d'agences bancaires. Deux banques disposent d'un réseau supérieur à 70 agences (BNP Paribas et Société Générale). Elles sont, avec Gulf Bank Algeria (45 agences), les seules banques étrangères à avoir développé une activité significative en matière de banque des particuliers.
Pour faciliter les comparaisons internationales, les données sont exprimées en dollars US.
Participation à la collecte des ressources
Le montant des ressources collectées par le secteur bancaire était de 100 milliards de $ (environ 47,5% du PIB). La collecte effectuée par les banques étrangères portait sur environ 13,4 milliards de $, soit environ 13,4% des dépôts bancaires. Le secteur public n'est pas déposant auprès des banques privées depuis la faillite retentissante en 2003 d'une banque privée à capitaux locaux. La structure des dépôts auprès de ces banques était la suivante : dépôts à vue 57% ; dépôts à terme 30%.
Dépôts affectés en garantie d'engagement par signature 13%
Sur le volet particulier des comptes devises, sur une collecte globale estimée à environ 4,8 milliards de $, la part des banques étrangères était d'environ 600 millions de $, soit 12,5%. La totalité des dépôts auprès des banques provient du secteur privé mais on ne dispose pas de données statistiques sur l'origine de ces dépôts notamment la répartition entre dépôts provenant des particuliers et ceux provenant des entreprises privées. Tout comme n'existent pas de statistiques sur la concentration des dépôts provenant des entreprises alors que certaines banques étrangères sont largement, voire totalement dépendantes des entreprises privées pour le financement de leur bilan. Ce qui représente un facteur de vulnérabilité important en cas de retournement du contexte actuel d'excès de liquidités.
Au niveau de l'ensemble du secteur bancaire, la ressource provenait à hauteur de 41,5 milliards de $ d'entités publiques et à hauteur de 58,5 milliards de $ d'entités privées. De manière plus fine, les dépôts provenaient des entreprises publiques (36,5 milliards de $), des ménages (34,6 milliards de $), des entreprises privées (16,7 milliards de $), et 7,15 milliards de $ provenaient des dépôts effectués par les opérateurs en garantie d'engagement par signature. "Les opérations en cours non encore passées en compte de la clientèle" portaient sur environ 5 milliards de $. L'ensemble de ces données, associées à une forte circulation fiduciaire hors des banques (environ 40 milliards de $), révèle l'intérêt et le potentiel associés au développement d'un réseau retail pour capter l'épargne des ménages jugée plus stable que celle des entreprises.
Participation à la distribution des crédits
L'ensemble des crédits distribués par le secteur bancaire était d'environ 66 milliards de $ à la fin de 2013 (environ 31,5% du PIB). La part des banques étrangères était de 8,9 milliards de $, soit environ 13% des crédits distribués.
Les banques publiques assurent la totalité du financement du secteur public, soit environ 31,2 milliards de $. L'intervention des banques étrangères se concentre actuellement uniquement sur le secteur privé (entreprises et ménages) sur lequel elles disposent d'un encours de crédit de 8,9 milliards de $. Depuis la LFC pour 2009, les crédits à la consommation et les crédits automobiles sont interdits, ce qui a réduit l'attractivité de la banque vis-à-vis des particuliers. Comme déjà indiqué, ce segment reste néanmoins important pour la collecte de ressources stables.
L'analyse de la structure des crédits octroyés par les banques privées laisse apparaître une forte concentration sur les opérations de crédit à court terme : financement du BFR et refinancement d'opérations d'importation. Ces crédits représentent 70% de l'enveloppe des crédits octroyés par ces banques. La part des financements à moyen et long terme (financement de l'investissement) ne représente que 30% des crédits distribués. Pour de nombreuses banques étrangères comme Citibank, HSBC ou Crédit Agricole CIB Algérie, l'activité de crédit est essentiellement dirigée vers les filiales algériennes de grands groupes internationaux et cible un groupe restreint d'entreprises locales parfaitement solvables. Seules les banques ayant développé un réseau, notamment Société Générale, BNP Paribas, AGB et Natixis interviennent sur le marché des PME et celui des professionnels.
Les banques étrangères interviennent modestement dans la distribution des crédits hypothécaires puisque leurs encours s'élèvent à
250 millions de $ sur un marché global évalué à 4 milliards de $ largement dominé par la Cnep (encours de 2,4 milliards de $). Au-delà des crédits immobiliers, l'encours des crédits sur les ménages détenus par les banques étrangères s'est progressivement réduit depuis 2009. Il était proche de zéro à la fin de 2013.
À titre de comparaison, les crédits octroyés par les banques publiques (57,1 milliards de $) se décomposaient ainsi : crédits à court terme (12 milliards de $), crédits à moyen terme (13 milliards de $), et crédits à long terme (32 milliards de $ pour financement des grands projets d'investissement notamment dans les secteurs de l'énergie et de l'eau).
À relever aussi que les banques étatiques disposent d'un encours de crédit sur le secteur privé d'environ 26 milliards de $ et restent ainsi le principal pourvoyeur de crédit au secteur privé.
Le décalage observé au niveau des banques étrangères entre le montant des dépôts (13,4 milliards de $) et le montant des crédits accordés
(8,9 milliards de $) démontre l'existence d'un excédent de liquidité d'environ 4,5 milliards de $. La Banque d'Algérie dans le cadre de sa politique monétaire active de résorption de cet excès de liquidité impose des réserves obligatoires de 12% et procède à des reprises de liquidité à 7 jours, à 3 et 6 mois, et met en œuvre une facilité de dépôts à 24 heures. Les reprises globales de liquidité de la Banque centrale sur ces quatre derniers segments s'élevaient à environ 23,4 milliards de $ à la même période (environ 11% du PIB). Avec la mise en œuvre d'une gestion active de leur bilan, les banques étrangères peuvent espérer qu'un rendement maximum moyen de 0,78% sur ces placements auquel il convient de déduire un flat de 0,25% au titre de la SGDB (assurance garantie des dépôts). De tels placements en reprise de liquidité ne sont donc pas optimaux pour les banques mais représentent "un second best" (Choix de second ordre).
Le produit net bancaire
Pour l'année 2011, le produit net bancaire (PNB) global de la place était évalué à environ 3,3 milliards de $. Le PNB réalisé par les banques publiques était d'environ 2,3 milliards de $ (70% du PNB global) et celui réalisé par les banques étrangères d'un milliard de $ (30%). Une première constatation apparaît : la part des banques des banques étrangères dans les revenus générés par le marché était largement supérieure à leur contribution en matière de collecte des ressources (13,4%) et à leur intervention en matière de distribution de crédit (13,5%).
Une des explications possibles à cette distorsion trouve sa genèse dans l'effet d'aubaine créée par la LFC qui a imposé le crédit documentaire comme moyen unique de règlement des importations et dans la tarification appliquée par les banques étrangères. Pour la même année 2011, le PNB associé aux opérations de commerce extérieur, était évalué à environ 700 millions de $ : 250 millions de $ réalisés par les banques publiques et environ 450 millions de $ par les banques étrangères. Pour ces dernières qui disposent le plus souvent d'un large réseau à l'international, l'activité commerce extérieur représentait plus de 45% de leurs revenus globaux.
Dans ce contexte, le Conseil de la monnaie et du crédit a édicté en avril 2013 le règlement n°13-01 fixant les règles générales en matière de conditions de banque applicables aux opérations de banque et qui visait à corriger les distorsions relevées. Le plafonnement des commissions relatives au commerce extérieur concomitamment à la levée de la contrainte du crédit documentaire pour la matérialisation des opérations d'importations auront un impact significatif qui reste à être évalué sur la rentabilité des banques étrangères et sur la viabilité du "business model" de certaines d'entre elles.
La rentabilité
Une analyse des bilans publiés par certaines banques étrangères laisse apparaître qu'en matière d'indicateurs de rentabilité, ces banques étrangères sont quasiment toutes au-dessus de la rentabilité moyenne observée pour le secteur soit : 19,14% pour le rendement des fonds propres et 1,69% pour le rendement des actifs.
Le rôle des banques étrangères demeure un sujet de controverse. Aussi, il sera utile d'évaluer la contribution de ces dernières à l'économie algérienne, au développement de son secteur financier et à l'amélioration de son efficience. Un prochain article traitera donc de leur apport au financement de l'économie, de leur influence sur la concurrence bancaire et sur l'innovation produit et technologique, ainsi que sur la modernisation des outils de gestion et sur la valorisation des ressources humaines.
R. S.
Economiste, membre du Conseil consultatif du partenariat
La Finance au Service de l'Afrique


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