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Assia Djebar pour un ultime adieu à Alger
ELLE A ETE ENTERREE HIER AU CIMETIERE DE CHERCHELL
Publié dans Liberté le 14 - 02 - 2015

Après un recueillement à l'aéroport Houari-Boumediene d'Alger, à l'arrivée de la dépouille d'Assia Djebar, des personnalités du monde de la culture ont rendu, au cours d'une cérémonie organisée avant-hier au palais de la culture Moufdi-Zakaria d'Alger, un dernier hommage à l'écrivain de talent, qui laisse une œuvre remarquable qu'il nous appartient
à tous de faire connaître et de donner à lire.
Un hommage appuyé a été rendu, jeudi, à Assia Djebar, décédée la semaine dernière à Paris, à l'âge de 78 ans, des suites de maladie. La dépouille, arrivée vers 15h à Alger, a été transportée au palais de la culture Moufdi-Zakaria. En plus de la ministre de la Culture et de celle de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, des personnalités du monde des arts et de la culture, des militantes pour les droits des femmes et des citoyens sont venus adresser leurs condoléances à la famille de la défunte et rendre un ultime hommage à la grande femme de lettres.
Dans un discours lu en son nom par l'auteur Brahim Seddiki, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, a mis l'accent sur le parcours exceptionnel d'Assia Djebar, sur ses sujets de prédilection et sur son apport à la culture algérienne et universelle. Parmi les présents à cette cérémonie, la cinéaste Fatma Zohra Zamoum, qui a estimé, pour nous, qu'"Assia Djebar a été une pionnière dans plein de choses, donc je ne saurais pas la définir, elle a le statut d'une référence pour moi pour faire ce que je fais", tout en regrettant le fait que "son œuvre n'ait pas été utilisée pour qu'on évolue positivement dans ce pays et que nous soyons à la mesure des pas de géant qu'elle a faits".
Pour le président du haut conseil de la langue arabe, Azzeddine Mihoubi, la disparition d'Assia Djebar est "une double perte pour les Algériens". "La première perte est que c'est un grand nom qui a fait rayonner l'Algérie. Quand elle l'a quittée, elle a emmené avec elle les valeurs, les idées, l'histoire, la culture et le militantisme de l'Algérie. La deuxième réside dans le fait que la génération des 40 dernières années n'a pas connu Assia Djebar dans son écriture."
Pour y remédier, M. Mihoubi appuie que "c'est une responsabilité" de faire connaître son œuvre : "Je crois que c'est une responsabilité d'abord commerciale parce qu'elle concerne les maisons d'édition qui peuvent acheter les droits de ses livres et les traduire. La traduction est chère, l'achat des droits encore plus, mais je crois que c'est la responsabilité de l'état qui doit prendre l'initiative de traduire Assia Djebar parce qu'elle a préservé la réputation, la valeur et la place de l'Algérie." Azzeddine Mihoubi a, en outre, relevé que "son nom était cité depuis quelques années pour le prix Nobel, mais on sait que les critères ne sont pas en premier lieu culturels. C'est autre chose, d'autres considérations". L'universitaire et auteur Yamilé Ghebalou a souligné qu'avec la disparition de ce grand écrivain, "c'est une grande voix qui avait de profondes racines ici qui s'éteint". Questionnée à propos de la notoriété des œuvres d'Assia Djebar, Mme Ghebalou estimera qu'"on ne peut pas dire qu'elle soit lue et connue, et ça c'est dû à plusieurs choses". Pour elle, c'est "peut-être un manque de reconnaissance qu'il faudrait justement interroger, parce qu'il n'est pas normal que des personnes de cette envergure soient pratiquement inconnues chez elles. Il y a le problème de la lecture, on voit que beaucoup de gens n'accèdent pas nécessairement à la lecture ou ne sont pas tournés vers la lecture. Il y a aussi le problème de la langue bien sûr, c'est pour ça que nous avons beaucoup parlé du rôle de la traduction. Il faudrait que des textes comme ça puissent circuler dans le pays d'origine, et pour cela bien sûr il faut aussi chercher à les mettre un petit peu à la portée des autres langues qui existent dans notre pays. Il y a aussi le fait qu'il faut revenir sur le rôle de la lecture dans la formation de l'individu, la formation de l'enfant. Il faudrait peut-être donner un peu plus de place à la lecture, parce que dans ses romans, dans ses essais, etc., il y a des passages qu'on peut utiliser, il suffit juste d'avoir un petit accompagnement pour les rendre lisibles, perceptibles, sensibles".
Quant à la non-accessibilité de certains textes littéraires, il est pour Yamilé Ghebalou "un problème qu'on trouve partout". Pour elle, tout le monde ne lit pas Shakespeare ou Saint-John Perse, mais le plus important est qu'"on a un devoir de transmission". Suite à la cérémonie de recueillement, des comédiennes ont lu des extraits de l'œuvre d'Assia Djebar, notamment les Nuits de Strasbourg. Par ailleurs, celle qui a choisi pour nom de plume Assia Djebar est née Fatma Zohra Imalayène en 1936. Après son premier roman la Soif, écrit en 1957, elle a produit une œuvre exceptionnelle, enchaînant les hommages et consécrations dans le monde entier. Membre de la prestigieuse Académie française, réalisatrice de deux grands films, professeur aux états-Unis, notamment à l'université de Bâton-Rouge en Louisiane et à celle de New York, Assia Djebar était, depuis quelques années, pressentie pour recevoir le prix Nobel. Mais elle ne l'a hélas jamais obtenu. Ceci n'affecte en rien sa grande valeur littéraire et l'écho mondial de son œuvre, elle qui a toujours maintenu un lien très fort et très solide avec son pays, sa ville natale, les siens. Il est à espérer que notre lien avec elle ne sera jamais rompu... qu'il sera, au contraire, entretenu et renforcé.

L'écrivaine inhumée au cimetière de Cherchell
La romancière Assia Djebar a été inhumée, hier vendredi, au cimetière de Cherchell (Tipasa), en présence de ses proches, de personnalités littéraires et politiques et d'une foule nombreuse. La dépouille de l'icône algérienne est arrivée, jeudi, à l'aéroport Houari-Boumediene en provenance de Paris. Elle a été transportée au Palais de la culture d'Alger avant d'être acheminée à Cherchell, sa ville natale.
Une veillée funèbre a été organisée à la bibliothèque communale de Cherchell. La levée du corps a été effectuée par les éléments de la Protection civile, qui ont rendu les honneurs à cette personnalité exceptionnelle ayant réussi à "s'imposer" en 50 ans de création pour devenir un monument de la littérature et de la culture universelle. Une grande émotion a marqué la mise en terre de la dépouille de celle qui se distingua par son combat acharné pour les droits de l'homme et la cause de la femme.


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