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Qui est Omar Aktouf ?
Gestion, enseignement supérieur et consultation internationale
Publié dans Liberté le 26 - 02 - 2015

Cet ancien cadre supérieur dans l'industrie est bardé de diplômes, depuis la psychologie industrielle jusqu'au management, en passant par l'économie de gestion et le marketing.
Né en 1944 en Algérie, Pr Omar Aktouf est l'un de nos compatriotes qui ont réussi individuellement en s'installant au Canada, au début des années 1980. Membre fondateur du groupe Humanisme et Gestion et militant pour une économie mondiale plus juste et plus solidaire, ce dernier a un parcours très atypique, à la fois, varié, interculturel et international. En une trentaine d'années, Omar Aktouf, qui est passé «du monde de la gestion, en tant que cadre, à celui des universités et de la consultation internationale», en se faisant une réputation de pourfendeur de la pensée néolibérale. Il est l'auteur de nombreux ouvrages universitaires et sociétaux, traduits en plusieurs langues, dont «Algérie : entre l'exil et la curée», «La stratégie de l'autruche» et «Halte au gâchis», réédités par la maison d'édition algérienne Arak. Ses travaux lui ont valu des récompenses et distinctions internationales. En 2011, il est déclaré penseur attitré de HEC Montréal, parmi les 75 personnalités les plus marquantes de l'histoire récente du Canada. Dans son livre «Algérie, entre l'exil et la curée», publié en 1990 chez L'Harmattan (France), Pr Aktouf, pur produit de l'université algérienne, qui s'est ensuite perfectionné sous d'autres cieux, apporte son témoignage sur les vingt premières années de l'Algérie indépendante, qui ont vu défiler premiers présidents de la République. Il parle de ses «rêveries» à l'indépendance, de sa vie et de la situation du pays, qui glissait déjà dans les abîmes, mais aussi de ses « illusions » et de son « exil volontaire » au Canada, en 1983, à l'âge de 40 ans «avec femme et 4 enfants, la mort dans l'âme, pour reprendre à zéro une vie, une carrière, une société...». Dans les deux autres ouvrages, «Halte au gâchis» (ed. Liber-Montréal, 2008) et «La stratégie de l'autruche», (ed. Ecosociété- Montréal, 2002), l'auteur nous éclaire sur le milieu des affaires et sur le «dieu marché», en mettant à nu « les traficotages des puissants ». Mais, son attention est portée sur l'éducation et surtout sur l'urgence de mener « une profonde et sérieuse autocritique et remise en question» de la pensée économique et managériale à l'américaine. Il s'en va régler également des comptes «intellectuels», en tentant de rompre avec le raisonnement «dominant», pour mieux démonter l'économie néoclassique-néolibérale, à l'origine de l'injustice faite à toute la planète. Une planète accablée par l'injustice, qui fait face à «225 milliardaires (possédant) l'équivalent de l'avoir de 2 milliards de personnes, (...) 51 sociétés (figurant) parmi les 100 premières ‘'économies'' du monde», alors que 3 milliards d'individus, soit la moitié de l'humanité, vivotent avec moins de 3 dollars par jour. Signalons que «La stratégie de l'autruche» a reçu le prix du meilleur livre d'affaires, en 2003. La réédition algérienne comporte deux préfaces, celle de l'économiste- chercheur Abdelhak Lamiri et de Federico Mayor Zaragoza, ancien directeur général de l'Unesco. Dans un avis intitulé «Un ouvrage qui nous éviterait bien des déboires», M. Lamiri avertit que ledit livre est matière à réflexion en Algérie.

Un nouveau champ de recherche et de réflexion
Plus encore, sa lecture «permettrait aux décideurs d'éviter de graves dérapages, comme l'extrême financiarisation de l'économie, le laxisme environnemental, la tolérance de grandes inégalités sociales, l'exclusion des syndicalistes des décisions du pays et une régulation économique débridée». Pour l'économiste, l'une des questions suscitée qui mériterait réflexion est de savoir quel type de management permettrait à «un pays, doté d'institutions et d'entreprises économiques, à dominance publique, de fonctionner avec un haut niveau d'efficacité». Quant à l'ex-dirigeant de l'Unesco, il reconnaît que le «plus grand des mérites» de l'ouvrage est dans «la capacité –profonde, multidisciplinaire et originale– que l'auteur a su démontrer dans l'examen, mieux la dissection, de l'essentiel de ce qui fonde les pensées contemporaines dominantes en économie et en management». Il précise surtout que Omar Aktouf a surtout ouvert la voie à quelque chose qui «manquait jusque-là dans le domaine des disciplines, touchant aux affaires économiques». Un avis qui va dans le même sens que celui exprimé, en postface, par les Dr Ramon Cercos et Abdelkarim Errouaki, respectivement professeur à l'université polytechnique de Madrid et conseiller spécial à CETAI et HEC à Montréal, qui relèvent que l'auteur a inauguré un nouveau champ de recherche et de réflexion, le domaine des liens entre la pensée économique et la pensée managériale, celle-ci étant «le bras armé» de la première. Sur un autre plan, les sorties médiatiques du Pr Aktouf nous renseignent un peu plus sur la personnalité de ce dernier. «Socialiste» à l'indépendance du pays, il se dit aujourd'hui «profondément social-démocrate, mais à la suédoise ou à l'allemande». Il admet volontiers qu'il est altermondialiste, mais pas «antimondialiste», en assumant être pour l'OMC, le FMI, la Banque mondiale et le libre commerce, à condition qu'ils «obéissent aux cahiers des charges qu'on leur avait donné à leur création». En Algérie, son discours et ses «positions tranchées» dérangeaient, notamment dans les années 1980 et 1990 : ils «contrariaient et fâchaient beaucoup de gens, dont les intérêts se trouvaient desservis ou menacés». De plus, le constat qu'il fait sur le pays, 50 ans après son indépendance, n'a rien de complaisant. «Avec sa cinquantaine de milliardaires et ses quelque 4 à 5000 millionnaires ‘'en euros officiels'' (qui viennent s'ajouter aux mirobolantes fortunes occultes), côtoyant une misère et une détresse économique (...), l'Algérie se place déjà de plain-pied parmi les ‘'républiques bananières''», soutient-il en 2014. Dans les conférences qu'il a animé et les interviews qu'il a accordées, en Algérie, Omar Aktouf s'est exprimé sur de nombreux sujets, nationaux, régionaux et internationaux, tels que l'après-pétrole, le gaz de schiste, la règle 51/49 sur les investissements, la dépendance alimentaire, la révision de la Constitution, le privé national, le «printemps arabe», le conflit israélo-palestinien, l'intervention occidentale en Libye et en Irak... Et, comme il l'a lui-même déclaré à des confrères, il reste néanmoins un «désespéré optimiste» concernant son pays. Que l'on partage ou non les écrits et les discours de Omar Aktouf, son courage, son regard de chercheur pluridisciplinaire, mais également son souci d'ouvrir des sentiers de réflexion et son « exigence et (sa) profondeur intellectuelles », dans la relecture de l'économie-management et dans certaines de ses analyses prémonitoires sur la tourmente économico-sociale de la planète, forcent le respect. Loin de susciter l'indifférence, les œuvres et les positions de ce personnage atypique produisent déjà diverses réactions, questionnements et réflexion dans le paysage de la pensée économique.
H. A.


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