La réalité du terrain médiatique est là. Plusieurs "pure players" (journaux d'information n'existant qu'en version numérique) algériens sont devenus des références. La presse est l'un des premiers secteurs touchés par la révolution numérique. Si le choc a été terrible sous d'autres cieux, en Algérie, c'est encore au stade des balbutiements. Toutefois, ce qui est indéniable, la presse algérienne de 2015 n'a rien à voir avec celle des années 90. L'information n'est plus l'apanage de la presse écrite. Le support est également, et surtout, numérique. Et par numérique sont désignés les sites d'information, les applications et évidemment les réseaux sociaux. Si aux Etats-Unis, 150 journaux papier ont disparu en 10 ans à cause de l'émergence du web, en Algérie la situation est bien différente. L'extinction des titres est encore dépendante d'impératifs économiques ou de rapports de forces politiques. Toutefois, la presse numérique est en train de tracer son chemin, à un rythme effréné. La réalité du terrain médiatique est là. Plusieurs "pure players" (journaux d'information n'existant qu'en version numérique) algériens sont devenus des références. Que ce soit Tsa-algerie, Algérie patriotique, ou encore Impact 24, ces sites sont quotidiennement consultés par les lecteurs algériens et tous ceux qui veulent suivre l'actualité DZ. Les sites "pure players" spécialisés pullulent également. Les meilleurs exemples sont DzFoot (football) et Maghreb Emergent (économie). Ce dernier, dirigé par El-Kadi Ihsene, a également une déclinaison radio, Radio M. Le succès de cette émission hebdomadaire, sur Internet, n'est pas le seul. Une autre est en train de se positionner. "Radio Web Sarbacane". Le groupe de la Radio publique algérienne (en attendant les chaînes de télé) fait également sa mutation. Des rédactions web ont été créées depuis quelque temps déjà. Cependant, la meilleure de illustration de cette évolution est l'émission quotidienne "La matinale 6-9" de la Chaîne 3, animée par l'incontournable Mahrez Rabia. Pour revenir à la presse écrite algérienne, elle semble (quelques titres néanmoins) se réveiller, numériquement, au rythme des grands événements. La couverture de la campagne électorale et de l'élection présidentielle de 2014 a ainsi été plus dynamique sur la Toile que sur le papier. Toutefois, peu de journaux ont créé des rédactions web en leur sein. Ils sont encore en train de chercher des modèles économiques. Entre-temps, la relation entre le numérique et la presse écrite change à une vitesse vertigineuse. Il s'agit, maintenant, de suivre la mutation vers une présence accrue sur le digital. Suivre l'actualité sur l'écran d'un PC (ou d'un Mac) est une habitude qui est en train de disparaître. Place, maintenant, au mobile. Les dernières études sont édifiantes. Les deux tiers des sites d'informations les plus populaires aux Etats-Unis ont, désormais, une audience sur mobile supérieure aux consultations depuis un ordinateur. Ces mutations n'annoncent nullement la fin du papier. La presse écrite et celle du numérique ne peuvent qu'être complémentaires, avec, au bout, l'objectif de donner aux lecteurs des informations fiables et vérifiées. Mais cela est un autre débat. Salim KOUDIL @SalimKoudil Lire sur notre site : Le monde numérique de Mahrez Rabia (Vidéo)