Le procès en appel de Khalifa Bank a repris, hier matin, avec la poursuite de la lecture de l'arrêt de renvoi de 160 pages par le greffier. Un acte de procédure obligatoire qui risque de durer jusqu'à aujourd'hui. Car si le premier jour, le greffier a commis la prouesse de lire une quarantaine de pages en moins de deux heures, il a, hier, baissé d'un cran le rythme. La lecture de l'ordonnance de renvoi a énormément ennuyé les prévenus, y compris ceux qui ne sont pas en détention, obligés qu'ils sont par le magistrat d'assister au procès du début à la fin, délaissant ainsi leurs activités professionnelles. Et ce, contrairement aux témoins, tous libérés jusqu'à leur convocation en fonction du programme de l'audience. L'actuel procès en appel de Khalifa Bank ne réserve pas beaucoup de révélations par rapport à celui de 2007 où, pour la première fois, on a entendu de hautes personnalités livrer leurs témoignages. À l'image de Mourad Medelci, Karim Djoudi, Mohamed Terbèche, Abou Djerra Soltani ou le SG de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd. Tous seront, promet le président de l'audience, entendus cette fois-ci encore. Mais ils n'en diront certainement pas plus que la dernière fois. Seule l'audition de Moumen Khelifa tient en haleine l'assistance. La comparution du Golden Boy pour la première fois devant un magistrat soulève beaucoup d'interrogations. Va-t-il tout balancer quel que soit le degré de responsabilité des personnes impliquées, charger uniquement l'actuel ministre des Finances, Mohamed Djellab, à l'époque des faits administrateur de Khalifa Bank, ou se taire, tenu par un deal. Il ne faut pas oublier que Rafik Moumen est l'objet d'autres mandats d'arrêt dans le cadre de l'affaire Khalifa Airways, Khalifa Swift et Khalifa Construction. Il faut aussi savoir qu'avec cette jonction entre le procès de Moumen Rafik et celle de Khalifa Bank revenu en appel, décidé par une ordonnance signée par le président du tribunal criminel, d'anciens accusés, jugés en 2007 et ayant purgé leurs peines, sont convoqués pour témoigner dans une affaire dans laquelle ils ont été impliqués. D'autres accusés qui ont purgé leurs peines certifient qu'ils ont fait l'objet d'une prise de corps 15 jours avant l'ouverture de l'audience, sans savoir pourquoi. Quant aux parties civiles constituées récemment, un avocat nous explique qu'elles ont déjà été indemnisées par le liquidateur de Khalifa Bank et, de ce fait, ne peuvent prétendre à un autre remboursement dans le cadre du procès de Moumen Khelifa. Rappelons tout de même que sur les 11 000 dossiers de remboursement déposés chez le liquidateur, 4 000 ont été rejetés. N. H.