Le Festival de Cannes, dont la 68e édition a débuté ce mercredi, verra la participation de Lyes Salem avec un court métrage"Ni vu ni connu", dans le cadre de l'opération "« Talents Cannes Adami ». "Liberte-algerie.com" l'a rencontré en marge du TEDxENP (dont le reportage sera publié dans l'édition numérique de vendredi prochain). Dans cet entretien, le cinéaste algérien parle de ses projets actuels, sur Cannes, et sur sa vision du cinéma algérien. Entretien réalisé par Salim KOUDIL Liberte-algerie.com: Quels sont vos projets actuellement ? Lyes Salem: Alors je ne vais pas pouvoir en dire beaucoup. J'ai commencé à travailler sur un scénario. Un long métrage ! Oui un long métrage. Cela va être une comédie je pense qui va évoquer mon histoire personnelle et plus largement de l'histoire commune entre l'Algérie et la France. C'est une histoire tellement complexe, passionnelle et conflictuelle, qu'il y a tous les ingrédients pour une comédie. Je pense que ce sera un film qui va se passer en Alger et Paris. Ça sortira quand ? Dans un an ou un an et demi, j'aurai terminé l'écriture du scénario.Et le film sortira, peut être dans deux, à deux ans et demi.
L'entretien (vidéo) accordé par Lyes Salem à notre journaliste Salim KOUDIL Le festival de Cannes 2015, vous y serez ? Eh bien il y a quelques mois, au début de 2015, une production française m'a contacté pour me proposer à participer à une opération en France « Talents Cannes Adami », qui a pour principe de mettre en avant des jeunes acteurs et des jeunes actrices. Ils font réaliser cinq courts métrages avec cinq jeunes acteurs. Donc, j'ai accepté l'invitation et j'ai fait le court métrage « Ni vu ni connu ». C'est un exercice, moi je n'ai rien fait. Je n'ai pas choisi les acteurs, ni le scénario et on m'a donné trois jours pour faire le film. C'est vraiment un exercice, donc ce n'est pas du tout mon univers. C'est un peu "du Polar, à la frères Cohen" . Et il sera présenté quand ? Ce sera le 18 mai, à 15h, au palais du festival à Cannes. Quand allons-nous vous voir dans un film algérien ? Avec moi, ce sera toujours dans un film algéro-français ou franco-algérien. Et cette année encore le cinéma algérien ne sera pas au rendez vous de Cannes... Moi, je crois que le moins bon service que pourrait rendre le festival de cannes au cinéma algérien, c'est de le prendre parce que ce sont de pauvres algériens. C'est le plus mauvais service qu'il pourrait nous rendre. Par contre le meilleur service ce sera en nous disant: "Monsieur, tes films, si tu nous les proposes, on va les regarder. Le jour où on te le prendra c'est que tu es au même niveau que les autres", une vraie proposition cinématographique. D'ailleurs, il y a des films algériens qui ont été à Cannes. Alouache y est allé avec « Le repenti » il y a trois ans. Après il y en a eu d'autres. Cependant, la difficulté avec le festival de cannes, et les français, c'est le rapport qu'ils ont avec le cinéma venant de l'Algérie, et peut être plus généralement du Maghreb. J'ai l'impression, et c'est mon point de vue personnel, que les cinéastes de ces pays là ont un cahier des charges. Il faut qu'ils fassent des films de telle manière, qu'ils fassent de tels sujets, et si tu ne vas pas dans ce sens, tu vas moins les intéresser directement. Faire des films sur le « printemps arabe » par exemple... Oui, le printemps arabe, mais aussi les Harragas, la situation des femmes, le terrorisme, l'islamisme. En France, si tu n'as pas ces sujets là, tu vas moins les intéresser, parce que tu vas moins boucher leur démons, leurs peurs. Moi, l'Islam ne me fait pas peur, je le connais. L'islamisme c'est autre chose. Alors, pourquoi ne pas réaliser un film pour « démystifier » l'image de l'Islam ! Je pense qu'il faut faire un film oui, mais je ne crois pas que je suis la meilleure personne pour le faire. Et pourquoi pas vous ? Dans tous mes films il y a des personnages qui sont « des gens qui font de la prière », qui font partie de la société algérienne, mais traiter ce thème directement, je ne pense pas être la bonne personne. Peut-être que c'est encore tôt pour vous... Plus tard peut-être, quand j'aurai acquis plus de sagesse (rires). Quand je connaîtrai mieux le sujet, même si j'ai grandi avec... @SalimKoudil Lire également: Les Polytechniciens, l'art et le mysticisme (Vidéos)