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La déchirure
Publié dans Liberté le 23 - 12 - 2004

RESUMé : Fatima va voir sa famille. Son père est alité, angoissé pour ses fils partis au maquis. Il lui en veut de ne pas avoir su empêcher son mari de s'enrôler dans l'armée française. Il refuse de lui parler et l'envoie voir sa belle-mère. Celle-ci lui dira ce qu'il attend d'elle…
Fatima est très peinée. Elle n'est pas responsable des actes de son mari. Elle aurait voulu qu'il ne se soit jamais engagé. Non seulement il met sa vie en danger mais aussi celle de sa famille. Le danger vient du risque de représailles de la part des moudjahidine. Elle n'imagine pas son mari mettre en danger ses frères. Ils s'entendent si bien.
Sa marâtre Tassadite est en train de préparer du café lorsqu'elle entre dans la cuisine. Elles se font la bise. D'ordinaire, elle l'accueille chaleureusement. Aujourd'hui, elle fuie son regard. Fatima ne comprend pas pourquoi elle est aussi fâchée. Elle ne tient pas à ses beaux enfants. Inutile de jouer la comédie, voudrait-elle lui dire. Elle ne s'est jamais entendue avec eux. En devenant des combattants, elle n'aurait plus à se quereller avec eux.
- Pourquoi m'en voulez-vous ? Pourquoi père ne veut pas me parler ? Pourquoi m'a-t-il envoyée à toi ?
- Assieds-toi. Tu prends du café ?
- Avec du lait…
Tassadite fait le service, silencieusement. Quand elle s'assoit sur la peau de mouton, en face d'elle, Fatima sent son estomac se nouer.
- Qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi je me sens mal ? Comme si on allait m'annoncer une mauvaise nouvelle.
- Hélas, c'est le cas ! Ton père veut que tu choisisses entre ton foyer et nous, lui dit sa marâtre. Il est très monté contre ton mari et il craint pour tes frères.
- Djamel ne leur fera jamais de mal. Je peux même te jurer qu'il fera tout pour les couvrir, promet la jeune femme. Tu sais combien il les aime. Avant qu'ils n'aient l'idée d'aller au maquis, Djamel leur donnait de l'argent lorsqu'ils étaient sans travail. Il leur achetait des vêtements, des cigarettes… Ils se sont toujours bien entendus. Ce n'est pas cette guerre qui les rendra ennemis. Elle les rapprochera encore plus. J'en suis sûre.
- Ton père est persuadé du contraire, insiste Tassadite. Maintenant, tu sais ce qu'il attend de toi.
- Pourquoi me torturer ainsi ? souffle Fatima. Je ne peux pas choisir. Ce n'est pas possible. Essaie de lui parler, prie-t-elle sa marâtre. Parle-lui pour moi.
- Tu connais ton père, rétorque cette dernière. Quand il a une idée en tête, même un arrache-clou ne peut l'enlever.
- Mais je ne peux pas, pleure Fatima. Mes enfants et vous êtes mon cœur. Je ne peux pas m'amputer d'une partie. Ce sera mourir lentement.
- Je n'y peux rien, ma fille.
Fatima pleure encore, mais cette fois en compagnie de ses sœurs qui étaient au courant de la demande de leur père. Très peinées par ce qui arrivera, elles ne pourront rien avaler du dîner préparé par leur marâtre. Ses enfants ne joueront pas. Les sœurs ne dormiront pas. Elles veilleront et parleront de l'avenir. Halima, Aïcha et Ouiza sont toutes promises à des cousins et devraient se marier dans les mois à venir.
- Je ne peux pas abandonner mes enfants, soupire-t-elle. Je suis habituée à un rythme de vie. Je ne manque de rien chez moi. Si je reviens ici, je ne reverrai plus mes enfants. Je ne pourrai jamais vivre sans eux.
Ses sœurs lui conseillent de ne pas les abandonner. Elles lui promettent de venir la voir une fois qu'elles ne seront plus sous l'autorité de leur père. Le lendemain matin, Fatima et ses enfants partent. Elle a le cœur déchiré et pleure comme si elle avait perdu sa famille à jamais.
(À suivre)
A. K.
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