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"Le silence de Khelifa a réduit le procès aux cartes de thalassothérapie"
Début des plaidoiries du collectif de défense
Publié dans Liberté le 09 - 06 - 2015

Les plaidoiries ont été entamées, hier, avec les ténors du barreau. Le collectif de défense n'a pas manqué de relever que l'affaire Khalifa Bank a abouti à un procès trompe-l'œil, réduit aux cartes de voyage et de thalassothérapie. Un procès duquel ont été extirpés les noms de personnalités.
Maître Miloud Brahimi a ouvert le bal des plaidoiries des avocats en assénant certaines vérités. Il déclare qu'il y a comme une injustice dans cette affaire qui fait que "les personnes impliquées se sont pas toutes dans le box des accusés". Toute aussi singulière qu'elle soit, l'affaire Khalifa Bank n'est pas sortie des limites de l'arrêt de renvoi, duquel certains noms ont été extirpés. "Il ya des gens mêlés à ce scandale qui occupent actuellement de hauts postes de responsabilité."
Miloud Brahimi est l'avocat de Réda Rahal ancien P-DG de l'entreprise Enageo, filiale de Sonatrach, et Djamel Guilimi, chef de cabinet de Khalifa Bank. Il qualifie les peines requises par le procureur général "d'arbitraires", les assimilant à une mort civile. Me Brahimi poursuit : "Khelifa Moumen était peut-être plus connu que Paméla Anderson. Tous les cadres de l'Etat voyageaient sur les lignes de Khalifa Airways. La poursuite de Guilimi est une entreprise de destruction. Il n'a pas vu ses enfants depuis 8 ans parce qu'il ne veut pas qu'ils lui rendent visite en prison." Il indique que tout le monde a profité des cartes de voyages de Khalifa Airways, pour lesquelles sont poursuivies une cinquantaine de personnes. Il cite le syndicat des magistrats, le syndicat des avocats et les institutions supérieures du pays, "y compris celles qui nous gouvernent aujourd'hui". Me Brahimi ajoute que "la corruption est devenue un sport national et même un sport d'élite". Réda Rahal encourt trois années de prison pour abus de privilèges. Il est accusé d'avoir bénéficié d'une carte de voyage pour avoir effectué le placement de 30 millions de dinars et 10 millions de dollars au niveau de Khalifa Bank.
"Réda Rahal cherchait une diversification des placements en procédant au placement de 38 millions de dinars à la Banque extérieure d'Algérie, 4 millions de dinars à City Bank en plus des 30 millions de dinars à Khalifa Bank." Me Brahimi Miloud estime que "l'affaire Khalifa est une affaire de faillite d'une banque, c'est tout".
Pour ce qui est de Guilimi Djamel soupçonné d'avoir falsifié les deux actes d'hypothèques de biens appartenant à la famille Khelifa et qui ont servi à obtenir un crédit de la BDL de Staouéli, l'avocat rappelle que l'accusé a demandé une expertise de sa signature. Mais cette requête a été refusée par le juge d'instruction. Guilimi ne travaillait plus chez le notaire Rahal, depuis longtemps et pourtant il est accusé d'avoir un lien direct avec cette opération de falsifications des deux actes. "Il est étonnant qu'il soit impliqué dans cette affaire alors qu'il ne travaillait pas chez le notaire depuis au moins sept ans. Alors que les neuf autres employés du cabinet n'ont même pas été entendus par la justice."
"L'instruction a été nettoyée de tout ce qui est des noms de hauts responsables"
Me Bourayou pense que le silence de Moumen Khelifa a réduit ce procès à celui des cartes de voyage et de thalassothérapie. "Le procès en première instance diffère de l'actuel. Le procès de 2007 intéressait l'opinion publique avide de connaître le parcours d'un homme érigé au plus haut niveau dans la sphère sociale. Il a bâti un empire qui s'est effondré du jour au lendemain. À l'époque Khelifa était absent du box mais présent à travers ses déclarations, à partir de Londres. Aujourd'hui, il est présent au procès et en même temps absent parce qu'il a choisi de ne pas parler." Me Khaled Bourayou soutient que durant l'instruction, le dossier a été "nettoyé de certains noms de hauts responsables". Me Bourayou est l'avocat de Issir Idir, l'ex-directeur de l'agence de Khalifa Bank de l'hôtel Hilton et chargé d'étude de dossier de crédit au niveau de la BDL de Staouéli contre lequel le représentant du ministère public a requis 15 ans de prison. Me Bourayou Khaled est également le défenseur d'Ouadjli Mohamed et Méziane Abdeli, membres du conseil d'administration de la Cnas. Me Bourayou déclare qu'Issir Idir est victime d'un complot. "J'ai fouillé dans le dossier et j'ai cherché les deux actes d'hypothèques supposés falsifiés. Ce que j'ai trouvé est effarant : les deux actes sont sortis du bureau du juge d'instruction et envoyés à la gendarmerie pour exploitation, sans cachet et ils sont revenus avec un cachet. Il y avait un cachet bleu, alors que le cachet des officiels doit être rouge. Je suis responsable de ce que je dis : ces cachets ont été fabriqués dans les institutions publiques. C'est étrange qu'on fabrique des cachets, juste pour accuser mon client. J'ai fait recours à Catherine Mango, un expert connu à Paris qui a examiné les deux actes et conclut que le cachet n'existait pas initialement." Me Bourayou remet l'expertise en question de 21 pages au président de l'audience et au représentant du ministère. Me Bourayou trouve suspect que la justice s'intéresse à ces deux documents, à quinze jours de la fin de la phase de l'instruction. Il conclut : "Idir Issir est poursuivi pour deux actes authentiques qui deviennent faux en écriture parce qu'il fallait chercher un coupable. Il y avait le notaire, le banquier Moumen Khelifa et il fallait chercher un financier en accusant Issir Idir."
"Des non-dits sur le rôle de la Banque d'Algérie"
L'avocat Sidi Saïd certifie que le dossier Khalifa Bank "a été gonflé par l'inculpation de certaines personnes injustement". Son mandant Boualem Laouche est poursuivi pour non-dénonciation de crime. Il devait transmettre une plainte de la part de l'administrateur provisoire Mohamed Djellab contre Khalifa Bank, au procureur de la République, mais Laouche l'a déposée au niveau de la liquidation. Cette plainte n'est trouvée que quelques mois après. Me Sidi Saïd ne manque pas de faire un parallèle entre cet acte reproché à son client et le rapport de la Banque Centrale égaré au niveau du ministère des Finances.
"Quand on entend Medelci dire durant le procès de 2007 qu'il n'a pas réagi au rapport de la Banque d'Algérie parce qu'il était pas assez intelligent. Quand on sait qu'il a caché ce rapport au lieu de déposer plainte contre Khalifa Bank, on se demande pourquoi Laouche qui était dans la même situation est poursuivi aujourd'hui."
Selon lui, Khalifa Bank est une affaire qui contient beaucoup de non-dits, surtout en ce qui concerne le rôle de la Banque d'Algérie. Il se demande pourquoi l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie Keramane a été inculpé et non le vice-gouverneur.
Me Bouchenna s'est présenté à la barre pour défendre Choulak, Zammoum et Isli membres de la mutuelle des PTT, contre lesquels le procureur a requis 5 ans de prison. Il relève une évidence, il n'existe aucune loi interdisant les placements des fonds au niveau d'une banque agréée. Il explique que le taux d'intérêt de Khalifa Bank était attractif par rapport aux banques publiques qui ont baissé ses taux jusqu'à 2 ,5%. Après étude du marché bancaire, le conseil d'administration de la mutuelle a décidé d'un placement de 100 millions de dinars pour dix ans avec un taux d'intérêt de 12% avec la condition de pouvoir disposer de l'argent au besoin. Après ce déplacement, Khalifa Bank a offert à la mutuelle des PTT une voiture et quatre cartes de voyage à ces cadres dirigeants. Selon l'avocat Bouchenna, ses mandants ne peuvent pas être poursuivis pour abus de privilèges, ces cartes de voyage et voiture n'ayant pas fait l'objet de négociation préalable avec la banque Khalifa. S'agissant des lois sur lesquelles s'est basé le procureur pour retenir cinq ans de prison contre les trois inculpés, l'avocat Bouchenna affirme qu'elles ne correspondent pas à la nature des faits qui leur sont reprochés. "Je partage l'avis de Me Brahimi. Les véritables coupables sont en liberté. Est ce qu'on peut poursuivre les trois membres de la mutuelle pour avoir déposé l'argent au niveau de Khalifa Bank. La magistrate de 2007 a tranché en faveur de la relaxe et j'espère qu'on fera aujourd'hui de même."
Belkhider Abdelhafid commence aussi par recadrer le débat en annonçant d'emblée que les dépôts au niveau de Khalifa Bank ne sont pas un crime en soi. Au sujet de ses mandants, un responsable de la CNR, un autre de la mutuelle de la DGSN, accusés de corruption, l'avocat a tenté de prouver qu'aucun élément corroborant l'accusation n'est établi. "Est-il logique de faire croire que l'on puisse déposer des milliards contre une petite carte de thalassothérapie ?" Il fait remarquer que le responsable de la DGSN n'est pas poursuivi par son institution et a eu même droit à une promotion ces dernières années.
N. H.


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