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Ramtane Lamamra : "La sortie de Sarkozy est malvenue" Lors de son déplacement, jeudi dernier, pour des consultations bilatérales avec son homologue français
Le ministre des Affaires étrangères ira même jusqu'à évoquer "la pensée coloniale" qui serait, selon lui, "en train de se régénérer à travers des exercices stériles de manipulation de la géographie". La visite à Paris de Ramtane Lamamra, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, effectuée jeudi dernier pour rencontrer son homologue français, Laurent Fabius, ne pouvait se passer sans évoquer la sortie des plus énigmatiques de Nicolas Sarkozy qui s'est permis de tenir de graves propos à l'égard de l'Algérie. Lamamra, qui s'est déplacé dans le cadre de consultations bilatérales, a été, d'ailleurs, interpellé par divers medias sur la question, commentant : "La sortie de Sarkozy est malvenue." Et de poursuivre : "Il est tout à fait légitime de poser, à cet égard, la question de savoir si la pensée coloniale que l'histoire a complètement disqualifiée ne serait pas en train de tenter de se régénérer à travers des exercices stériles de manipulation de la géographie." Car, faut-il le rappeler, l'ancien président français a complètement dérapé en laissant entendre que les problèmes du pays du Jasmin ont pour origine sa position géographique. Il soutiendra, explicitement, que "les malheurs de la Tunisie sont liés à sa position géographique entre une Libye malheureuse et une Algérie dont l'avenir serait incertain". Une déclaration qui en a choqué plus d'un et qui n'a pas manqué d'enflammer les réseaux sociaux à travers des internautes scandalisés par pareille attitude. Ces derniers ont déploré, par ailleurs, "la frilosité" des autorités algériennes dont la réaction officielle, de leur avis, "a tardé à intervenir" et en plus "n'est pas à la hauteur de la gravité des propos tenus". C'est que le président de l'ex-UMP n'y est pas allé de main morte dans ses déclarations provocantes interprétées par les spécialistes de la diplomatie comme étant "une atteinte à la souveraineté nationale" et jugées "inacceptables". Sarkozy ira jusqu'à suggérer : "L'Algérie ? Qu'en sera-t-il dans l'avenir ? De son développement, de sa situation. C'est un sujet qui, me semble-t-il, doit être traité dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. C'est plus que jamais nécessaire !" Les Tunisiens, pour leur part, ont également réagi en s'insurgeant contre les propos de Sarkozy à travers Nidaa Tounes, le parti au pouvoir, celui du président tunisien Béji Caïd Essebsi. Dans une déclaration rendue publique mercredi dernier, signée par Mohsen Merzoug, SG du parti, il est dit clairement : "Les déclarations de l'hôte (Sarkozy) n'engagent que sa propre personne et il s'agit uniquement d'un point de vue. Cela ne peut pas porter atteinte aux relations historiques entre les deux pays frères. Le mouvement de Nidaa Tounes veille scrupuleusement au raffermissement des relations de fraternité et de bon voisinage avec l'Algérie." L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), à son tour, a dénoncé à travers un communiqué déclarant : "L'UGTT considère ces déclarations comme une atteinte aux relations fraternelles qu'entretiennent nos deux pays et assure que ces relations ne seront pas affectées par ce genre de déclarations." N. S.