Le prénom Mezouar est un prénom masculin d'origine berbère. C'est un vieux prénom encore attesté en Kabylie, avec équivalent féminin, Mezouara, qui, aujourd'hui n'est plus utilisé, mais que l'on retrouve dans les proverbes. Il provient du verbe zwir (variantes : zwar, zgur) qui signifie "devancer, venir en premier'' et, par extension : "être le premier, en rang, avoir une position élevée, etc.'' Mezouar est une forme adjectivale ancienne, amzwar, alors que la forme répandue est amezwaru "premier''. Les Touareg emploient Iziriren qu'on pourrait traduire par "devancier, prédécesseur'' ; dans ce dialecte, on a Amuzer "chef, qui vient en premier'' du verbe izar "précéder, devancer, venir avant les autres''. C'est, bien sûr, un prénom qui célèbre les vertus guerrières. Le prénom Amazwar a été introduit récemment au Maroc, avec l'adoption d'une nomenclature de prénoms amazighs. Ce nom est encore attesté dans l'Antiquité. On le relève dans les stèles libyques sous la forme ZRTN, que nous proposons de lire Zarten, à décomposer en (ye)zar-ten (il) devancer et ils, c'est-à-dire "il les a devancés'', "il a la priorité sur eux'', "il les commande''. La forme est également attestée au Moyen-Âge. Ibn Khaldoun dans L'histoire des Berbères, rapporte ce nom sous deux formes : Mis'war et Mizwar de amezwaru "le premier, qui vient en premier'' ; voir : amûzer "chef'' (Touareg), amezwar "premier, ancêtre, ancien'' (Nefousi), amezwaru "premier, précédent'' (Maroc central, chleuh, kabyle, chaoui) amezgaru, amezwar, "ancêtres'' (Rifain). Le mot berbère a fourni, dans le vocabulaire politique et administratif maghrébin le nom d'une fonction, celle de mezouar (noté en arabe mizwâr). Elle a été créée au XIIe siècle par les Almohades et consistait en un corps de police qui rappelle le muhtasibe des pays arabes d'Orient. Le préposé était chargé d'assurer l'ordre et le respect de la morale. La fonction fut reconduite par les Turcs et, dans les villes de garnison, le mezwar se spécialisa dans le contrôle et la perception de taxes liées à la prostitution. M.A H